De l’OTAN aux plateaux
Michel Yakovleff, né le 26 avril 1958, est le fruit d’un couple mixte : son père, Pierre Yakovleff, d’origine russe, est né en 1921 tandis que sa mère, Phyllis Gordon, née en 1925, est d’origine anglo-saxonne. L’histoire de sa famille est intimement liée à la Russie : son grand père Ivan Yakovleff était un militaire anti-tsariste farouche à tel point qu’il rejoignit les Socialistes-Révolutionnaires, un mouvement prônant le changement radical du système.
Contraint de fuir la Russie en 1905, il revint brièvement en 1917 pour soutenir le gouvernement Kerensky, avant de devoir s’exiler définitivement en France en 1925. Dans une interview rapportée par Watson, Michel Yakovleff décrit son grand-père comme un « Russe rose : ni totalement blanc ni rouge ». L’engagement politique, le courage et la carrière militaire de son grand-père ont façonné, selon les biographies consacrées au général, l’homme que Michel Yakovleff est devenu.
Portrait vidéo
Carrière militaire
Michel Yakovleff — que ses proches surnomment « Mischka » — est un général de l’armée de terre française en réserve. Il officie aujourd’hui comme chroniqueur récurrent sur LCI où il analyse essentiellement le déroulement de la guerre en Ukraine. Connu pour ses déclarations chocs et ses analyses personnelles parfois jugées extravagantes, il est un des plus médiatiques soutiens de l’Ukraine en France.
Le jeune Michel rejoint le 16e régiment de dragons à Noyon en 1976. Il sert ensuite au sein du 18e régiment de dragons (Mourmelon) comme officier conscrit. Admis à l’examen d’entrée de l’école militaire de Saint-Cyr, il est diplômé en 1982 et rejoint la cavalerie blindée.
Comme militaire, il a été de nombreuses fois à l’étranger notamment en Arabie saoudite, au Koweït, au Sénégal, en Guyane française et dans la quasi-intégralité des pays des Balkans où il a officié pendant plus d’un an et demi.
Ancien de la Légion étrangère (de 1983–1993), il a dirigé le 2e escadron du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) pendant les opérations « Bouclier du désert » et « Tempête du désert » en 1990–1991.
En 2000, il passe au grade de colonel. Il est ensuite le directeur de la formation à l’École de cavalerie de Saumur. De 2006 à 2007, il est chef du bureau de la Politique étrangère et de sécurité commune au sein des délégations aux affaires stratégiques du ministère de la Défense.
Le 1er août 2008, le colonel Yakovleff reçoit le grade de général de brigade et prend le commandement de la 7e brigade blindée à Besançon.
À partir du 21 Septembre 2009 le général Michel Yakovleff devient représentant du SACEUR (le commandant suprême des forces alliées en Europe) au sein du Comité militaire de l’état-major de l’OTAN à Bruxelles. Il rejoint ensuite, en septembre 2012, l’état-major de Brunssum, aux Pays-Bas, dans la fonction de Sous-Chef Plans, puis comme chef d’état-major en avril 2014. Depuis le 1er octobre ici 2014, il est le vice-chef d’état-major du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE en anglais).
Formation universitaire
Admis à l’examen d’entrée de l’école militaire de Saint-Cyr en 1980, il fait partie de la promotion Montcalm. Il en sort diplômé en 1982 et rejoint la cavalerie blindée.
Le général est diplômé du Command and General Staff College, situé au Kansas (aux États-Unis), du Armed Forces Staff Command, situé à Norfolk (États-Unis) et du Collège interarmées de défense à Paris (1995). Il est également un ancien auditeur du Centre des Hautes Études militaires (CHEM) et de l’institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN).
Michel Yakoveleff enseigne à Sciences Po Paris depuis 2017. En 2021, le haut-gradé organisait notamment un cours simulant un conseil de l’OTAN devant statuer sur la scission d’un pays fictif (Tyrrhenia) sur le modèle yougoslave.
Publications
Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé « Théorie tactique » publié en 2006 aux Éditions Economica, collections « Stratégies & Doctrines », une lecture de référence pour les officiers. Il a également publié des articles dans des revues spécialisées (Inflexions, Défense Nationale, Les Champs de Mars et NATO Briefs).
Aujourd’hui, le militaire est en réserve et fait de nombreuses apparitions médiatiques notamment sur LCI.
Collaborations
Lundi 24 mars 2025 : en binôme avec le colonel Michel Goya sur LCI. Les deux sont interviewés par Darius Rochebin pour commenter la réunion entre les dirigeants ukrainiens et américains organisée à Riyad, en Arabie saoudite.
Ce qu’il gagne
Selon un article de L’Express, les passages des généraux de plateau « sont rémunérés entre 200 et 500 euros la journée pour les intermittents et un peu plus de 5000 euros par mois pour les plus réguliers, moyennant une exclusivité sur la chaîne qui les emploie ».
Il l’a dit
« J’ai une théorie personnelle qui est que Trump est un agent de l’étranger, enfin un agent de Poutine. Tenu par Poutine, je ne sais pas mais qu’il soit stockholmisé, que le cerveau de Poutine contrôle le cerveau de Trump. », Matinale de Public Sénat, 3 mars 2025.
« Faut bien voir que Poutine était un recruteur de formation au KGB. Est-ce qu’ils l’ont recruté [Trump] au sens, il est payé, il a un nom de code. Il y a des informations qui disent qu’il avait un nom de code Krassnov comme retourné. » Matinale de Public Sénat, 3 mars 2025.
« Même s’il n’est pas agent retourné au sens juridique du terme et que c’est juste un convaincu, il est ce que Lénine appelait les idiots utiles : lui il est très idiot et très utile. », Matinale de Public Sénat, 3 mars 2025.
« À côté de ce que propose Poutine, ce qu’a vécu la France de 40 à 44 avec les Allemands, c’est Peace and love, on est dans l’Eurovision. », LCI, 13 mars 2025.
« Il y a un délire du régime Poutine d’entretenir son peuple dans la notion que l’Occident lui veut du mal. », Face à Darius Rochebin sur LCI, 29 avril 2025.
« Trump ne voit même pas que Poutine le regarde et lui dit : même pas peur. », LCI, 30 août 2025.
« Il y avait une phrase communiste qui était : si tu ne t’intéresses pas à la guerre, rassure-toi, la guerre s’intéressera à toi. », C Ce Soir, 16 novembre 2022.
« C’est nul, son histoire de missiles, en réalité, il [Trump] s’est fait rouler dans la farine par Poutine qui continue à bombarder les villes, parce qu’il a été incapable de dire à Poutine : il faut arrêter les bombardements tout court. », LCI, 20 mars 2025.
« Rien n’est impensable déjà, par exemple le renouvellement de l’agression en février 2022 paraissait impensable. Moi je le dis franchement, je pensais que c’était impensable parce que ça me paraissait irrationnel. Bon je me suis trompé comme beaucoup. Rien n’est impensable […] Ce que Poutine veut c’est la mort de l’OTAN, il a jamais dit qu’il cherchait du territoire de l’OTAN. », LCI, 18 juillet 2025.
« J’ai lu que les israéliens avaient largué 11000 bombes dans les 3 premières semaines, moi je peux pas croire qu’ils avaient 11000 dossiers d’objectifs, techniquement parlant, j’y crois pas. », LCI, 7 novembre 2023.
« Ce qui est clair c’est que la guerre moderne est une industrie de main d’œuvre, on n’y échappera pas donc à partir du moment où nous aurions à défendre l’île de la Cité, soit on a les soldats soit on les a pas c’est aussi simple que ça […] Je suis pour le rétablissement d’une obligation militaire. », Face à Darius Rochebin sur LCI, 10 février 2024.
« Ils ont trouvé quatre pauvres types qu’ils ont ramassé dans une voiture, qui avaient rien demandé à personne. Les vrais coupables, ils courent toujours. », LCI, 25 mars 2024. Les 4 hommes que mentionnent Michel Yakovleff sont les assaillants présumés impliqués dans l’attentat du Crocus City Hall, à Moscou, le 22 mars 2024 qui ont été capturés par la police russe.
Sa nébuleuse
Darius Rochebin, Margot Haddad, Michel Goya, Xavier Tytelman.
Ils l’ont dit
« Michel Yakovleff, le “général punchline” de la guerre en Ukraine. L’ancien haut responsable de l’OTAN est devenu une figure médiatique majeure de la guerre en Ukraine, grâce à ses analyses tranchées et son sens de la formule. », Le Figaro, 27/02/2023.
« Mais Michel Yakovleff n’est pas du genre à se laisser impressionner par des éléments de langage. Il a été général quatre étoiles de l’armée française, n°4 de la chaîne de commandement de l’Otan. C’est lui qui a demandé à interroger directement le porte-parole de l’ambassade de Russie en France : “J’avais regardé un précédent débat avec Makogonov. Je trouvais qu’on ne le reprenait pas assez, qu’on se concentrait sur des sujets anecdotiques. Donc je me suis proposé pour débattre avec lui”, raconte le haut gradé. », L’Express, 18/02/2023.
« Franc-parler et expertise. Avec cette interpellation sur la société Wagner, le général Yakovleff a illustré ce que peuvent apporter cette poignée de militaires devenus, depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine, des figures familières de nos écrans de télévision. “Nous sommes l’équivalent des médecins au moment du Covid, on essaye d’expliquer la complexité de la guerre avec clarté”, sourit le général Jérôme Pellistrandi, chargé des interventions du matin sur BFMTV. », L’Express, 18/02/2023.
« Ancien général et vice-chef d’état-major du SHAPE, Michel Yakovleff parcourt les plateaux télé de LCI pour couvrir le front de l’Est. Mais le front médiatique ne lui réussit pas aussi bien : effectivement, le général Yakovleff, en plus d’aligner les assertions douteuses comme d’autres les quilles, bouffe du Russe à tous les repas et décèle la main de Poutine sous toutes les tables. », Marianne, 30/11/2024.
« Ou le Général Yakovleff est un con et ça m’étonnerait un peu. Ou le général Yakovleff n’est pas un con, et ça m’étonnerait beaucoup ! », Sud Radio, 14/03/2025.












