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Nonce Paolini : un départ discret, une retraite chapeau qui l’est moins

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30 novembre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Nonce Paolini : un départ discret, une retraite chapeau qui l’est moins

Temps de lecture : 3 minutes

Le 28 octobre 2015, le groupe Bouygues a annoncé que le futur PDG de TF1 sera, à compter du 17 février 2016, Gilles Pélisson.

L’actuel, Nonce Paoli­ni, a annon­cé qu’il par­ti­rait dis­crète­ment : « pas de dis­cours, pas de pot de départ, pas de télévi­sion offerte pour met­tre dans mon salon… Le 19 févri­er au soir, mes car­tons seront dans la voiture ». L’oc­ca­sion de jeter un voile pudique sur une retraite cha­peau qui ne passe pas inaperçue.

Selon le rap­port offi­ciel sur la rémunéra­tion des dirigeants de TF1, le dirigeant touchera en effet 304 320 € de « retraite addi­tive » par an. De quoi acheter quelques télés pour met­tre dans son salon. Ladite « retraite com­plé­men­taire annuelle » n’a pas été tri­cotée spé­ciale­ment pour lui : elle est une spé­ci­ficité du groupe, fixée à « 0,92% du salaire de référence (moyenne des trois meilleures années) par année d’an­ci­en­neté dans le régime (…) pla­fon­née à huit fois le pla­fond de la sécu­rité sociale », soit 304 320 € tout juste, et dont le « béné­fice n’est acquis qu’au bout de dix ans d’an­ci­en­neté dans le groupe Bouygues, sous réserve d’être présent dans le groupe au moment du départ ».

Pour­tant, selon le même doc­u­ment, Nonce Paoli­ni n’est pas à plain­dre : 2 361 037 € de salaire en 2014 – dont 920 000 € de fixe, 1 380 000 € de vari­able, 5 037 € d’a­van­tages en nature (une voiture de fonc­tion, la présence « une par­tie du temps d’une assis­tante et d’un chauf­feur-agent de sécu­rité ») et même 56 000 € de jetons de présence. Il touche en effet 18 500 € au titre de TF1 – la même somme est attribuée à chaque admin­is­tra­teur, 25 000 € pour Bouygues et 12 500 € au titre de Bouygues Tele­com. Et si sa rémunéra­tion fixe, ses jetons et ses avan­tages en nature n’ont pas bougé depuis trois ans, la part vari­able de son salaire a triplé, pas­sant de 460 000 à 1 380 000 €. Et il est « sus­cep­ti­ble de recevoir des indem­nités de départ », a con­clu le con­seil d’ad­min­is­tra­tion de TF1 le 18 févri­er 2014, car il était admin­is­tra­teur et salarié, et béné­fi­cie à ce titre de la con­ven­tion col­lec­tive des cadres du bâti­ment de la région parisi­enne. « Le cas échéant, de telles indem­nités de départ seraient refac­turées à TF1 au pro­ra­ta des années passées en tant que salarié ou man­dataire social au sein de TF1 ».

Du reste, le con­seil d’ad­min­is­tra­tion estime que les résul­tats ont été atteints par le patron : en 2014, « mal­gré la dif­fu­sion de la coupe du Monde dont les droits ont été achetés 130 mil­lions d’€, le résul­tat du groupe est resté sta­ble ». Par ailleurs, de début 2012 à fin 2014, la valeur bour­sière de l’en­tre­prise a « aug­men­té de 68.7% con­tre 35.2% pour le CAC40 ». Et en inté­grant le ren­de­ment reçu, « le taux de rentabil­ité de l’ac­tion TF1 s’est élevé [sur la péri­ode] à 103.1% ».

Crédit pho­to : RTL via Youtube (DR)