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Accueil | Veille médias | Mondadori France passera-t-il dans l’escarcelle de Reworld Medias ?

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13 septembre 2018

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Mondadori France passera-t-il dans l’escarcelle de Reworld Medias ?

Mondadori France passera-t-il dans l’escarcelle de Reworld Medias ?

Temps de lecture : 4 minutes

En difficulté, Mondadori France, n°3 de la presse magazine en France (Grazia, Biba, Auto Plus, Sport Auto, l’Auto Journal, Top Santé, Dr Good !, Vital, Pleine vie, Sciences et vie, Réponses photo, Modes & Travaux, l’Ami des jardins, Closer, Télé Star, Télé Poche, Nous Deux, le Chasseur Français) avec 312.6 millions d’€ de chiffre d’affaires, est à vendre. Si rien n’est encore acté, il pourrait tomber dans l’escarcelle de Reworld Media après l’échec des négociations en vue de l’établissement d’une structure commune avec Marie-Claire et Lagardère Active.

Berlusconi vendeur pourrait rester minoritaire

Reworld Media aurait déposé auprès de Finivest – la hold­ing de la famille Berlus­coni qui con­trôle Mon­dadori – une offre entre 70 et 80 mil­lions d’euros, avan­cent les Échos, dont il fau­dra déduire la clause de ces­sion des jour­nal­istes. Le groupe pour­rait ain­si ne débours­er qu’une grosse cinquan­taine de mil­lions d’euros. Une clause de l’offre per­me­t­trait à Mon­dadori de devenir action­naire minori­taire de Reworld Media, détenu à 20% par les fon­da­teurs, à 23% par Idin­vest et à 15% par Rotschild Asset Man­age­ment SCS.

Reworld, un groupe récent en pleine expansion…

Groupe français lancé début 2013 et dirigé par Pas­cal Cheva­lier, Reworld Media s’est spé­cial­isé dans le rachat de mag­a­zines en dif­fi­culté qu’il dig­i­talise en dévelop­pant autour d’eux du e‑commerce. Ain­si, il a racheté au fil des années Marie-France (2013) pour un euro sym­bol­ique, des titres d’Axel Springer à l’été 2013 (Télé Mag­a­zine, Gour­mand, Vie pra­tique), de Lagardère en avril 2014 (Be, Auto Moto, Mai­son & Travaux, Pariscope, Le Jour­nal de la Mai­son, Cam­pagne Déco­ra­tion, Mon Jardin Ma Mai­son, Union ) en con­sor­tium avec le groupe belge Rossel ain­si que cet été le site de For­mule 1 F1i.fr adossé main­tenant à Auto Moto. Détail piquant, c’est Lagardère qui a ver­sé en 2014 plusieurs mil­lions aux acquéreurs pour ses titres presque tous déficitaires

En 2017 le groupe réal­i­sait 8 mil­lions d’€ d’excédent brut d’exploitation (+7% en un an) pour 186 mil­lions d’€ de chiffres d’affaires dont les trois quarts faits dans le dig­i­tal – il est cepen­dant au-dessous de ses prévi­sions faites en 2014, il visait alors 300 mil­lions d’euros de CA en 2017. L’acquisition de Mon­dadori France lui per­me­t­trait de plus que dou­bler de volume.

À visée internationale

Reworld Media se développe aus­si à l’étranger : il a annon­cé récem­ment un joint ven­ture avec le groupe Chal­houb, basé à Dubaï et spé­cial­isé dans le mar­ket­ing de luxe au Proche-Ori­ent ; au cœur du pro­jet, le « lance­ment de plate­formes et de solu­tions media forte­ment inno­vantes au Moyen-Ori­ent à court terme », selon le com­mu­niqué de Reworld Media, qui s’appuiera sur la con­nais­sance du marché, les relais et l’expertise de son parte­naire local.

Les syndicats vent debout

Cepen­dant des syn­di­cats des titres de Mon­dadori France se sont déjà élevés con­tre ce pro­jet qu’ils jugent « inad­mis­si­ble ». Pour les organ­i­sa­tions syn­di­cales, « ces dernières années, la reprise de titres de presse mag­a­zine par Reworld Media s’est traduite tant par une bru­tale dégra­da­tion de leur qual­ité édi­to­ri­ale que par d’énormes dégâts soci­aux […] la qua­si-total­ité des salariés, toutes caté­gories con­fon­dues, des titres cédés par Lagardère en 2014 y ont per­du leur emploi ».

Et Daniel Kretinski en embuscade

La direc­tion de Mon­dadori France a indiqué pour sa part lors du comité social et économique (CSE) du 6 sep­tem­bre aux syn­di­cats que l’offre de Reworld Media n’était « pas financée et représen­terait surtout une opéra­tion de com­mu­ni­ca­tion », tan­dis que « un ou plusieurs pro­jets de rap­proche­ment avec d’autres acteurs du marché français, présen­tés comme des alter­na­tives indus­trielles, seraient en dis­cus­sion, voire près d’aboutir ». Des con­tacts auraient notam­ment été pris avec Czech Media Invest, le groupe du tchèque Daniel Kretinsky qui a racheté récem­ment des titres de Lagardère Active ain­si que Elle et Mar­i­anne.