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Le Parisien se « réinvente » : modernisation, réorganisation et départs volontaires

2 mai 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Le Parisien se « réinvente » : modernisation, réorganisation et départs volontaires

Temps de lecture : 4 minutes

Le Parisien, détenu par LVMH, lance un plan de mod­erni­sa­tion pour accélér­er sa tran­si­tion numérique et sta­bilis­er ses finances. Avec une réor­gan­i­sa­tion en trois pôles thé­ma­tiques et 54 départs volon­taires, le quo­ti­di­en sus­cite inquié­tudes et résig­na­tion par­mi ses salariés.

Pertes massives

Le Parisien, fleu­ron de la presse général­iste française, tra­verse une péri­ode de trans­for­ma­tion pro­fonde. Con­fron­té à des pertes finan­cières de 30 mil­lions d’euros en 2024, le quo­ti­di­en, pro­priété du groupe LVMH depuis 2015, a dévoilé en févri­er 2025 un plan de mod­erni­sa­tion. Objec­tif : redress­er la barre en accélérant la tran­si­tion numérique en réor­gan­isant la rédac­tion, tout en réduisant les effec­tifs via 54 départs volon­taires, dont 29 à la rédac­tion et 25 dans les fonc­tions sup­port et trans­vers­es aux Échos. La ten­dance est celle que devrait suiv­re de nom­breux médias qui mis­ent sur le numérique et qui d’apparence peut sem­bler para­doxale, con­sis­tant à pro­duire plus avec moins de plumitifs…

Numérisation et diversification

Pierre Lou­ette, PDG du groupe Les Échos-Le Parisien, jus­ti­fie ce pro­jet par la néces­sité de s’adapter aux évo­lu­tions de l’audience et de dynamiser les abon­nements numériques, qui stag­nent à 105 000, loin de l’objectif de 200 000 fixé en 2020. A titre de com­para­i­son, Le Monde en avait env­i­ron 570 000 en 2024, Le Figaro près de 300 000 et Ouest-France env­i­ron 220 000.

Comme ses con­cur­rents, Le Parisien doit trou­ver un mod­èle économique viable en com­posant avec l’inflation et la hausse des coûts de pro­duc­tion. Subis­sant de lour­des pertes, le jour­nal entend rebondir au plus vite et la réor­gan­i­sa­tion, doit s’achever à l’été 2025.
Les ser­vices du Parisien vont être répar­tis en trois pôles thé­ma­tiques : « Vie publique » (poli­tique, économie, envi­ron­nement), « Vie privée » (san­té, con­som­ma­tion, famille) et « Faits divers et reportages ». Ce dernier élé­ment a per­mis au Figaro de ren­con­tr­er de bons suc­cès d’audience et pas­sionne tou­jours autant les français entre pas­sion du glauque, voyeurisme et réal­ité crue du quotidien.

Une rédac­tion en chef cen­trale, ori­en­tée « web first », pilotera l’ensemble des con­tenus, tan­dis que des desks numériques dédiés à l’Île-de-France et au sport ren­forceront la cou­ver­ture en temps réel.

Le con­cept du « web first » comme son nom l’indique con­siste en une pri­or­i­sa­tion du con­tenu web pour être en pre­mier sur l’information, il s’agit alors pour le média d’accompagner la pub­li­ca­tion des con­tenus de pub­li­ca­tions numériques.

La vidéo, l’atout pas toujours connu du Parisien 

Côté numérique juste­ment, Le Parisien mise sur une offre vidéo et pod­casts enrichie, cap­i­tal­isant sur ses 250 mil­lions de vues men­su­elles et ses 1,8 mil­lion d’abonnés YouTube.

Le média, bien que plus con­nu pour son for­mat papi­er pub­lie des vidéos qui fonc­tion­nent très bien sur la plate­forme et sait dégot­er des sujets sus­ci­tant l’intérêt des inter­nautes présen­tant un petit déje­uner gar­gantuesque avec plus de 100 000 vues ou encore « Paris : ces restos qui ne vous ser­vent pas le vin que vous avez com­mandé », plus d’un demi-mil­lion de vues. La vidéo sur « la compt­able qui dépouil­lait ses employeurs » approche elle le mil­lion de vues !

Ce plan sus­cite l’inquiétude des syn­di­cats. Lors d’une assem­blée générale en mars 2025, une motion a dénon­cé une « sur­charge de tra­vail » et des « risques psy­choso­ci­aux ». Le SNJ craint ain­si un « plan d’économies mal déguisé », accu­sant la direc­tion de priv­ilégi­er les réduc­tions de coûts au détri­ment d’une stratégie édi­to­ri­ale cohérente.

Les 54 départs volon­taires, prévus entre avril et juin 2025, s’ajoutent à une série de réor­gan­i­sa­tions, après un plan en 2020 ayant sup­primé une cinquan­taine de postes. Dans un monde médi­a­tique en change­ment con­stant et con­traint à une adap­ta­tion à marche for­cée face à la con­cur­rence, dif­fi­cile d’imaginer qu’une autre voie soit possible…

Voir aus­si : Les aides de l’État au groupe de presse Les Échos-Le Parisien

Rodolphe Cha­la­mel

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