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Le Frankfurter Allgemeine Zeitung diffame son homologue suisse Neue Zürcher Zeitung

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30 mai 2022

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Frankfurter Allgemeine Zeitung diffame son homologue suisse Neue Zürcher Zeitung

Temps de lecture : 3 minutes

Francfort-sur-le-Main. Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) accuse son homologue suisse, la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) de « virer à droite », ce dont son rédacteur en chef, Eric Gujer, serait responsable. Le texte a été écrit par une stagiaire qui s’est déjà commise pour le Taz (journal très à gauche, n.d.t.), pour le média de gauche radicale Jungle World et le Neues Deutschland (ND), communiste.

La rai­son de cette attaque est la remise du prix Lud­wig Börne 2022, doté de 20 000 euros, à Eric Gujer dans la Paulskirche de Franc­fort. La Fon­da­tion Lud­wig Börne récom­pense chaque année « les réal­i­sa­tions excep­tion­nelles d’au­teurs ger­manophones dans les domaines du reportage, des essais et de la cri­tique ». L’ar­ti­cle de la FAZ indique dès le début que Gujer serait « con­tro­ver­sé en rai­son du virage à droite du jour­nal ». Pour la sta­giaire, Oth­mara Glas, les pro­pos admi­rat­ifs tenus par le néer­landais Leon de Win­ter lors de la remise des prix seraient con­tre les femmes, tout bon­nement misogynes.

Aucune citation n’étaye ces allégations

Afin de dis­créditer Gujer et de prou­ver que le jour­nal « s’est trop déplacé vers la droite sous sa direc­tion », elle ne cite qu’un poli­to­logue de gauche, Claus Leggewie, grand admi­ra­teur de mai 1968 : Sous Gujer, la NZZ se serait ouverte à un pub­lic non pas représen­tatif d’un con­ser­vatisme sain mais se situ­ant bien plus à droite. Et voilà tout pour preuves fournies par l’an­ci­enne employée de Neues Deutsch­land, com­mu­niste ne l’ou­blions pas. Aucun extrait de texte, aucun un arti­cle pour soutenir, ne serait-ce qu’ap­prox­i­ma­tive­ment, l’ac­cu­sa­tion. Gujer est à droite, il ne mérit­erait donc pas le prix. Bas­ta. C’est aus­si sim­ple que ça dans un jour­nal qui s’est van­té autre­fois qu’il y avait tou­jours une tête avisée der­rière tous ses articles.

Les allé­ga­tions con­tre le prési­dent du jury, le Néer­landais Leon de Win­ter sont tout aus­si minces. Tou­jours sans cita­tion à l’ap­pui, Oth­mara Glas affirme que ce dernier serait « tout aus­si con­tro­ver­sé que Gujer en rai­son de déc­la­ra­tions anti-islamiques ». Le lecteur de la FAZ n’a qu’à le croire. Ou non. Un pas­sage dans lequel il aurait dit que seuls les hommes com­bat­tent sur le front en Ukraine, tan­dis que les femmes et les enfants sont évac­ués, sert de preuve à l’af­fir­ma­tion selon laque­lle ses pro­pos lors de la remise des prix auraient été « misog­y­nes ». Léon de Win­ter, écrivain et cinéaste néer­landais, a attribué cela à la phys­i­olo­gie plus faible des femmes qui ne peu­vent pas porter d’armes lourdes.

Un membre des Verts quitte la salle

Le chef du con­seil munic­i­pal (mem­bre des Verts), Madame Hilime Arslan­er, aurait quit­té la remise des prix à cause de cette déc­la­ra­tion. N’au­rait-il pour­tant pas été l’occasion, pour la FAZ, d’u­tilis­er cet inci­dent pour abor­der le refus typ­ique­ment « vert » de s’en­gager dans les dis­cus­sions, refus sou­vent suivi d’exclusion ?

Un monde de plus en plus hystérique

Les raisons du jour­nal et de son auteur de cri­ti­quer la remise des prix sem­blent évi­dentes, de Win­ter ayant salué la NZZ comme une « grande insti­tu­tion » face à une cul­ture « dans laque­lle le poli­tique­ment cor­rect est récom­pen­sé et les esprits libres sont sou­vent exclus » et Gujer comme un « pub­li­ciste poli­tique dis­tin­gué qui représente avec courage des opin­ions impop­u­laires et non con­ven­tion­nelles dans ses essais et com­men­taires », un défenseur de la lib­erté qui fait un sac­ri­fice avec son tra­vail « afin de résis­ter dans un monde de plus en plus hystérique ».

Source : Junge Frei­heit, 25/05/2022. Tra­duc­tion : AC

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