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Les IA (intelligences artificielles) vont-elles créer plus d’emplois qu’elles n’en détruiront ?

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27 septembre 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Les IA (intelligences artificielles) vont-elles créer plus d’emplois qu’elles n’en détruiront ?

Temps de lecture : 3 minutes

Dans un article d’abord publié fin août puis mis à jour le 11 septembre 2023, le journal 20 Minutes titre, dans sa rubrique High-Tech, au sujet d’une étude selon laquelle « Les IA comme ChatGPT pourraient créer plus d’emplois qu’elles n’en détruiront ». Le sous-titre indique que « La plupart des industries ne seraient que faiblement exposées aux conséquences de l’explosion des IA génératives ».

Comme si des secteurs entiers, tels que les médias clas­siques, ain­si que de nom­breux métiers touchant au rédac­tion­nel, à com­mencer par celui de jour­nal­iste ne risquaient pas à terme pure­ment et sim­ple­ment de disparaître.

Une étude publiée par l’Organisation Internationale du Travail

L’OIT est une struc­ture des Nations Unies (ONU). L’étude vise à analyser l’effet éventuel des dif­férentes IA généra­tives et des divers chat­bots sur le monde du tra­vail. Elle procède des craintes nées du lance­ment de Chat­G­PT en novem­bre 2022, IA vite apparue comme une révo­lu­tion. Des bots comme Chat­G­PT étant en mesure de pro­duire des travaux à la place des humains, et à un rythme sans com­mune mesure, les craintes se sont surtout portées sur les risques de pertes en masse d’emplois. L’OIT n’est pas en accord avec cette analyse. L’opération ressem­ble forte­ment à une volon­té de ras­sur­er face à un monde, en par­ti­c­uli­er médi­a­tique, au sein duquel plus aucune infor­ma­tion risque de ne pou­voir être véri­fiée. Un monde de fakes permanents ?

La vision de l’OIT

Bien sûr, le tra­vail de bureau est très exposé mais selon l’étude « L’IA devrait accom­pa­g­n­er plutôt que rem­plac­er cer­taines activ­ités ». Accom­pa­g­n­er quoi ? Les jour­nal­istes en voie de dis­pari­tion réper­cu­tant des pré­ten­dues infor­ma­tions pro­duites par Chat­G­PT ? Elle indique aus­si que « La pre­mière con­séquence de cette nou­velle tech­nolo­gie ne se traduira prob­a­ble­ment pas par la destruc­tion d’emplois, mais plutôt par des change­ments poten­tiels dans la qual­ité des emplois, notam­ment l’intensité du tra­vail et l’autonomie ». On imag­ine aisé­ment la perte d’autonomie dans une rédaction.

Les con­séquences de l’emploi des IA généra­tives seraient très vari­ables selon les pro­fes­sions et les domaines d’activité, mais aus­si selon les zones géo­graphiques. Les femmes seraient en pre­mière ligne des risques, le tra­vail dans les bureaux étant le plus menacé.

Pour les cadres et les tech­ni­ciens, seule une faible par­tie des activ­ités seraient touchées. Les pays rich­es subi­raient par nature les effets les plus impor­tants d’un développe­ment de l’automatisation gérée par l’IA. Cepen­dant cela ne con­cern­erait qu’environ 5 % des emplois, et moins de 0,5 % dans les pays à faibles revenus.

Plus ou moins d’emplois et lesquels ?

La con­clu­sion de l’article porte sur la vision opti­miste de l’OIT, finale­ment reprise par 20 Min­utes :

« par­al­lèle­ment, mal­gré les dif­férences entre pays rich­es et pays pau­vres, le nom­bre poten­tiel d’emplois créés par l’IA est pra­tique­ment le même dans tous les pays. Ce qui sug­gère qu’avec « les bonnes poli­tiques en place, cette nou­velle vague de trans­for­ma­tion tech­nologique pour­rait offrir des avan­tages impor­tants aux pays en développe­ment », selon l’OIT.

Il n’y aurait donc pas de quoi fou­et­ter un chat…  ce que ne dit pas l’OIT c’est que ces emplois seraient avant tout des emplois répéti­tifs, reprenant des pro­duc­tions rédac­tion­nelles et visuelles non générées par des humains. Quoi de plus destruc­teur dans le monde médi­a­tique et de plus dan­gereux pour le méti­er de journaliste ?