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Trop “woke”, Disney Floride perd son statut spécial

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4 mars 2023

Temps de lecture : 3 minutes
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Trop “woke”, Disney Floride perd son statut spécial

Temps de lecture : 3 minutes

Disney ce n’est plus les petit Mickeys, ni Donald et ses neveux, ni Peter Pan et la fée Clochette ou Bambi, c’est l’esprit woke et progressiste le plus pur. Avec quelques conséquences financières et foncières.

Disney, une enclave extra-territoriale

Le parc Dis­ney en Floride alias le « Reedy Creek Dis­trict » occupe plus de 100 kilo­mètres car­rés. Il regroupe six parcs à thème, 18 mega hôtels avec plus de 20.000 cham­bres, des com­plex­es sportifs, tous sous l’enseigne Dis­ney. Depuis 1967 le pro­prié­taire peut (pou­vait) y con­stru­ire comme il voulait, sans respecter les normes imposées ailleurs en Floride.

Disney à la pointe des combats trans et woke

Sous l’influence de son ancien prési­dent Bob Chapek (de début 2020 à fin 2022), la société améri­caine a été à la pointe de tous les com­bats trans, LGBTQ+ etc les plus rad­i­caux et par­fois les plus far­felus. Au print­emps 2022 le Par­lement de Floride a voté une loi visant à blo­quer les actions des lob­bies LGBT et trans dans leurs actions d’endoctrinement des enfants dans les écoles publiques. Ces mou­ve­ments veu­lent entre autres favoris­er « le choix du sexe » le plus tôt pos­si­ble, un garçon déci­dant de devenir une fille ou l’inverse. La nou­velle lég­is­la­tion inter­dit ce type de pro­pa­gande, à la fureur de l’ex PDG de Dis­ney qui a con­damné dure­ment la loi et con­fir­mé son engage­ment pour les caus­es trans.

Bob Chapek avait ain­si annon­cé « vouloir user de son influ­ence pour pro­mou­voir des his­toires inclu­sives ». Une par­tie des employés avait même con­sid­éré qu’il n’allait pas assez loin et Carey Burke, cadre dirigeant du groupe, avait appelé à inclure dans les pro­duc­tions  « un min­i­mum de 50% de LGBT et de minorités raciales ». Le groupe de son côté dévelop­pait des mod­ules de for­ma­tion pour ses employés sur « priv­ilège blanc, racisme sys­témique, fragilité blanche, trans­pho­bie », pour que cha­cun « intéri­orise sa rééducation ».

Ron DeSantis ne se laisse pas faire

Le gou­verneur de Floride – et pos­si­ble can­di­dat à l’investiture répub­li­caine en 2024 – est très pop­u­laire depuis sa ges­tion jugée exem­plaire de la crise du Covid. Il représente aus­si l’aile droite du par­ti répub­li­cain, inqui­et des rav­ages woke dans l’éducation et dans les médias. D’autres États, comme l’O­hio, le Texas et l’Al­aba­ma sont sur la même ligne.

DeSan­tis a pro­mul­gué le 27 févri­er 2023 une loi sup­p­ri­mant le statut spé­cial dont Dis­ney dis­po­sait dans son État, com­men­tant « Aujourd’hui, le juteux busi­ness du roy­aume enchan­té touche enfin à sa fin ».

Le cours de l’action n’était pas favor­able à Chapek comme le mon­tre le tableau ci-dessous, cota­tions à la bourse de New-York en dollars :

Péri­ode Cours de Disney
Mars 2021 203$
Novem­bre 2022 90$

Depuis le cours s’est un peu redressé à 97 dol­lars, l’annonce des mesures de DeSan­tis n’a que peu fait bouger l’action, les marchés ayant anticipé les mesures du gouverneur.

Vers de nouvelles négociations ?

Bob Chapek a été débar­qué avec bru­tal­ité en novem­bre 2022 après deux ans et demi de man­dat, pour être rem­placé par Bob Iger qui avait dirigé la société de 2005 à 2020. Agé de 72 ans, il est perçu comme un prési­dent d’interim et pour­rait négoci­er un nou­v­el accord avec le gou­verneur – un peu moins de woke et retour de cer­tains priv­ilèges — avant de laiss­er sa place à un plus jeune dirigeant.