Quelle est la meilleure défense ? C’est l’attaque ! Après avoir été démasqués à leur insu par un enregistrement où ils proposaient entre autres de mettre France Inter au service de Raphaël Glucksmann, Legrand et Cohen ont réuni leurs amis pour poser un contre-feu.
Un excellent article de Paul Sugy dans Le Figaro
Précisons d’emblée, l’OJIM n’était pas présent et notre source est un papier de Paul Sugy. Plantons le décor : un restaurant en face du centre Pompidou la soirée du 6 novembre, Laurent Joffrin en tant que puissance invitante, l’ombre bienveillante du média Le Journal (rigoureusement inconnu par ailleurs) de Joffrin, quelques écolos pastèques (verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur), dont Dominique Voynet, des universitaires socialistes en poste ou retraités, des cheveux blancs, quelques chauves, des barbus, un ancien membre du CSA (devenu l’ARCOM), le raton laveur de service.
Voir aussi : Laurent Joffrin, portrait
La solution : rayer Bolloré de la carte des médias
Nous reprenons quelques verbatim savoureux :
« Ce n’est pas pour vous la raconter, mais entre le 5 septembre et le 12 septembre, mon nom a été plus prononcé sur CNews et Europe 1 que le nom de Sébastien Lecornu qui avait été nommé Premier ministre. » La faute à Bolloré : « Ce qui me dérange, ce n’est pas qu’il produise une presse d’extrême droite… Il y a 30 % de nos concitoyens qui sont d’extrême droite. Il faut peut-être qu’ils aient aussi une presse qui en parle. » Pour Thomas Legrand, les médias détenus par Vincent Bolloré ne devraient pas avoir le droit de se revendiquer du journalisme : « Ce n’est pas des journaux, ce n’est pas des radios ou des télés qui font de l’opinion, c’est des mouvements politiques qui ont des studios et qui impriment du papier. Tous les critères, tous les canaux de notre métier sont bafoués, sont singés et sont bafoués par la Bollosphère… les débats qui s’y déroulent ne sont pas basés sur des faits journalistiquement établis… Par exemple, à CNews, il n’y a pas de service politique, il n’y a pas de réunion de service, il n’y a pas de conférence de rédaction. Il n’y a pas de reportage, très peu. »
Bientôt 50 millions de morts !
Un convive se présentant comme « historien de formation » fit une « petite référence à l’histoire ». Celle de la montée du nazisme, évidemment… Et de comparer Vincent Bolloré à Alfred Hugenberg, le chef du Parti national du peuple allemand, patron de presse qui s’associa au NSDAP en participant au premier gouvernement formé par Adolf Hitler en 1933.
« Hugenberg distillait exactement ce que fait Bolloré… Si aujourd’hui on n’a pas tout à fait la même chose, on n’a pas des milices qui diffusent dans la rue… Non à de la violence, on a des propos inadmissibles… Est-ce qu’il faut attendre qu’on ait 50 millions de morts pour réagir ? »
Éliminer la concurrence
Une fois établi que l’interdiction de CNews et l’arrestation de Vincent Bolloré étaient impératives pour éviter l’installation d’une dictature fasciste, la conclusion allait de soi. Pour Thomas Legrand, pour « arrêter Bolloré, en réalité, il y aurait des tas de façons légales ». Une fois la concurrence disparue, le service public de l’information (ou désinformation au choix) aurait de beaux jours devant lui avec, qui sait, Thomas Legrand et Patrick Cohen à sa tête…
Voir aussi : Les médias au secours de France Inter, Patrick Cohen et Thomas Legrand
Claude Lenormand


















