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Suisse : un bobard à huit milliards de francs

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12 novembre 2017

Temps de lecture : 2 minutes
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Suisse : un bobard à huit milliards de francs

Temps de lecture : 2 minutes

Depuis l’élection de Donald Trump et le Brexit, les éditorialistes de la presse dominante en cherchent avec désespoir les causes et enfin croient avoir trouvé : ce sont les « fausses nouvelles » (fake news) qui ont induit le bon peuple en erreur. Ces fausses nouvelles ne sont que le recyclage des bons vieux bobards d’antan. Bobards de guerre (les Allemands mangent les petits enfants), de science-fiction (les reptiliens sont parmi nous) ou de pure fantaisie (le pape est devenu vegan). Nous ne résistons pas au plaisir d’emprunter à notre confrère d’antipresse un joli bobard suisse.

Cha­cun sait ou croit savoir que la Suisse est neu­tre ce qui lui a per­mis d’échapper aux deux guer­res civiles européennes du siè­cle dernier et à leur mas­sacre. Mais cette neu­tral­ité est toute rel­a­tive depuis les con­flits dans les Balka­ns. Inter­rogé par la radio suisse le 9 novem­bre 2017, Guy Parmelin (UDC, droite con­ser­va­trice), équiv­a­lent de notre min­istre de la défense, jus­ti­fi­ait le prochain renou­velle­ment de la flotte aéri­enne suisse (avions améri­cains) par de nou­veaux avions, améri­cains eux aussi :

« lors de la «guerre du Koso­vo ou de la guerre du Golfe, nos avions ont dû inter­venir pour faire respecter notre neu­tral­ité en inter­dis­ant à des avions armés étrangers de sur­v­ol­er notre État.»

Une aimable pan­talon­nade, car quels sont les avions sus­cep­ti­bles d’avoir sur­volé la Suisse ou de la sur­v­ol­er dans le futur ? Sinon ceux de l’OTAN. Lors des con­flits en Bosnie les avions de l’OTAN avaient bien l’autorisation de sur­v­ol­er la Suisse, il en fût de même lors de la guerre con­tre la Libye quelques années plus tard. On imag­ine mal l’aviation suisse équipée d’avions améri­cains inter­dire le sur­vol du ter­ri­toire nation­al à d’autres avions eux aus­si améri­cains ou provenant de puis­sances liées à l’OTAN. Alors ? Alors le bobard est dou­ble et dou­ble­ment par omis­sion. Tout d’abord Mon­sieur Parmelin excipe d’une men­ace imag­i­naire qui ne peut venir que de la Russie même si ce n’est pas exprimé. L’influence des Inrocks peut-être ? On voit mal l’intérêt du grand méchant Pou­tine à envahir la Suisse. Ensuite sa réponse embar­rassée ne cache qu’un très grand désir d’obéir à l’État pro­fond améri­cain qui somme via Don­ald Trump (nolens volens) les alliés de par­ticiper plus à leur effort de guerre… et de pass­er des commandes.