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Sotheby’s racheté par Drahi, une poire pour la soif ?

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22 juin 2019

Temps de lecture : 2 minutes
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Sotheby’s racheté par Drahi, une poire pour la soif ?

Temps de lecture : 2 minutes

Quand on est riche, très riche, on se pique volontiers de goûts artistiques. Quand cette inclination peut, en plus de vous donner une réputation d’homme de goût, vous assurer un revenu assez stable, c’est le bonheur. Patrick Drahi suit l’exemple de François Pinault qui avait racheté Christie’s en 1998 pour s’adjuger Sotheby’s et – qui sait – se mettre à l’abri si la dette effarante d’Altice devient un jour dangereuse.

Sotheby’s, une vieille maison

Fondée à Lon­dres en 1744 par Samuel Bak­er, Sothe­by’s est plus anci­enne que Christie’s, tout d’abord spé­cial­isée dans la vente des man­u­scrits et des bib­lio­thèques (celle de Napoléon notam­ment). En bourse depuis 1988, ses ventes – plus ou moins équiv­a­lentes à celles de Christie’s – oscil­lent annuelle­ment entre 6 et 7 mil­liards de dollars.

Sothe­by’s a assuré la vente de grands col­lec­tion­neurs ou d’artistes en Europe comme aux États-Unis : Mey­er de Roth­schild, Damien Hirst, Pierre Bergé. Ou celle de biens excep­tion­nels : le Cri de Munch en 2012, les bijoux de Marie-Antoinette.

3,7 milliards de dollars sur la table

Sothe­by’s était côté en bourse, Drahi a dû surenchérir de plus de 60% sur le dernier cours de bourse con­nu à Wall Street pour l’emporter. Il a pour cela créé un véhicule financier famil­ial aux États-Unis. L’acquisition se ferait à la fois sur fonds pro­pres et avec un prêt de la BNP. Sothe­by’s, société publique, doit pub­li­er ses comptes annuels : 129 mil­lions de dol­lars de prof­its en 2018. Patrick Drahi paie donc la société trente années de béné­fices, une somme que d’aucuns pour­raient con­sid­ér­er comme excessive.

Mais cet achat présente d’autres avan­tages. Comme le déclare l’acquéreur « Cet investisse­ment ren­force l’ancrage de ma famille aux États-Unis », une base de repli intéres­sante si les affaires européennes et/ou télé­phoniques tour­nent mal. Qui plus est Drahi a ven­du à cette occa­sion pour la mod­ique somme de 400 mil­lions de dol­lars d’actions d’Altice US. Il se désen­gage un peu des câblo-opéra­teurs pour inve­stir dans le com­merce de l’art. Les maisons de ventes aux enchères ne déga­gent pas de gros béné­fices mais sont sta­bles, con­traire­ment aux câblo-opéra­teurs. Et pos­séder Sothe­by’s vous met en con­tact avec toutes les grandes for­tunes du monde. Une opéra­tion finale­ment plus attrayante que les investisse­ments dans Libéra­tion et Next Radio.

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