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Nashville : les progressistes en quête de Genre

7 avril 2023

Temps de lecture : 5 minutes
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Nashville : les progressistes en quête de Genre

Temps de lecture : 5 minutes

Connue en France et dans le monde pour des raisons musicales, trop nombreuses pour être détaillées ici, Nashville a malheureusement fait la Une de l’actualité anglo-saxonne, et brièvement française, à partir du 27 mars 2023. Pour quelques jours.

Les faits : d’après 20 Min­utes, dans son édi­tion mise à jour le 29 mars, essen­tielle­ment une copie de la dépêche de l’AFP, comme la plu­part des arti­cles parus à ce pro­pos dans la presse française, « le tireur, un homme trans­genre de 28 ans, a été abat­tu par les forces de l’ordre ». Le jour­nal dif­fuse aus­si une par­tie de la vidéo du tueur entrant dans l’école avec une arme de poing et surtout un fusil d’assaut. La tuerie a provo­qué la mort de trois adultes et de trois enfants âgés de 8 à 9 ans. La presse française indique que la fusil­lade a eu lieu dans une école privée mais pas que cette école est chré­ti­enne. À de rares excep­tions, et en util­isant le voca­ble de « pres­bytérien », peu habituel en France, l’essentiel de la presse ne spé­ci­fie pas que les vic­times sont chré­ti­ennes. Chez nous, avec une vision peu com­préhen­si­ble partout ailleurs de la laïc­ité, le chris­tian­isme est dans un camp par­ti­c­uli­er — celui du mal. Peu com­préhen­si­ble ? Par exem­ple, dans la revue pro­gres­siste, lit­téraire et intel­lectuelle de Los Ange­les The Sun, datée de mars 2023, un très long et pas­sion­nant entre­tien avec l’historienne améri­caine spé­cial­iste des reli­gions Mol­ly Worthen évoque la France, le temps d’une ligne. Comme le mot « laïc­ité » est écrit, l’éditeur de la revue est obligé d’ouvrir une par­en­thèse afin d’expliquer ce que sig­ni­fie cette par­tic­u­lar­ité. La laïc­ité à la française, per­son­ne ne sait ce que c’est en réal­ité ailleurs dans le monde.

Un quiproquo ?

D’après 20Minutes, « Le chef de la police locale, John Drake, a d’abord iden­ti­fié le tireur comme Audrey Hale (par ailleurs ancien élève ou anci­enne élève de l’école), une femme de 28 ans, abattue lors de l’intervention des forces de l’ordre. En fin de journée, ses ser­vices ont pré­cisé qu’il s’agissait d’un homme trans­genre, né femme mais qui s’identifiait comme un homme sur Linkedin sous le prénom Aiden ». On s’y perd vite : un homme qui est une femme mais qui est un homme.

Les médias américains ont perdu la boule

Devant cette incer­ti­tude et face à ce qui est devenu une néces­sité, réa­gir le plus vite pos­si­ble à tout et n’importe quoi sans réfléchir ni se pos­er de ques­tions, ni surtout s’informer, ce qui est un comble, les médias améri­cains pro­gres­sistes ont per­du la tête durant toute cette journée. Ils ont eu beau­coup de mal à indi­quer le sexe du tireur de masse, décrivant la tueuse comme étant, un homme, une femme, puis se pré­cip­i­tant à la vitesse d’un pro­gres­siste lancé à toute vitesse pour affirmer que le tueur était un homme. Cela ne s’est pas fait en une fois, et il ne fut pas rare, sur le fil d’actualité du New York Times par exem­ple, que le pas­sage d’un sexe à l’autre devi­enne une « infor­ma­tion » plus impor­tante que les faits eux-mêmes.

Le tireur était-il une femme ? Un homme ? Un trans­genre en tout cas. Or, comme tout trans­genre, il s’identifie comme femme, comme homme ou comme sans genre spé­ci­fique. Pour les autorités, lors de la déc­la­ra­tion du début de l’après-midi, le tueur était une femme trans.

Juste avant que la con­fir­ma­tion selon laque­lle le tueur s’était iden­ti­fié comme trans­genre, le New York Times avait tweeté un arti­cle pour mon­tr­er que « les tueuses dans les fusil­lades de masse aux Etats-Unis — comme celle qui s’est pro­duite à Nashville — sont extrême­ment rares ». Il a bien fal­lu faire machine arrière plus tard dans la soirée : « Il y a eu une con­fu­sion au sujet de l’identité de genre de l’agresseur dans la fusil­lade de Nashville. Les auteurs de l’article ont employé she and her pour désign­er le sus­pect qui sem­blait en fait s’identifier comme un homme sur les réseaux soci­aux depuis plusieurs mois ». La même mésaven­ture est arrivée à USA TODAY qui a, lui aus­si, dû rebrouss­er chemin. Cepen­dant ce média a choisi de s’en pren­dre aux forces de l’ordre ayant mal iden­ti­fié le coupable. Facile.

Une question de pronom

Même CNN a dû réa­gir. La chaîne de télévi­sion, en perte de vitesse, a pré­cisé qu’elle s’était trompée et que le tueur util­i­sait bien des pronoms mas­culins sur les réseaux soci­aux. Pour infor­ma­tion, car en France le débat est de faible inten­sité en com­para­i­son, lors de l’inscription dans nom­bre d’universités, par exem­ple, il est demandé au futur étu­di­ant quels « pronoms il préfère utilis­er ». Et ces pronoms peu­vent évidem­ment vari­er dans le temps pour une per­son­ne trans­genre. Prudem­ment, CNN a décidé de ne pas met­tre de pronoms sur ses ban­deaux d’information en direct…

Les vrais coupables ? Les conservateurs.

Pour une par­tie des médias, la pen­sée con­ser­va­trice est coupable de la tuerie. Selon ABC News, une loi récente du Ten­nessee serait à l’origine de la tuerie. Il s’agit d’interdire les soins médi­caux trans­gen­res pour les mineurs. Sur NBC, la fusil­lade serait liée au jour­nal con­ser­va­teur The Dai­ly Wire, jour­nal de Nashville, qui aurait trop par­lé des ques­tions trans­gen­res. La seule infor­ma­tion factuelle, loin de ces allé­ga­tions sans fonde­ment ? Per­son­ne ne sait pourquoi cette tuerie a eu lieu. Par con­tre, cha­cun sait que le tueur était transgenre.

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