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Le Monde et Facebook : même combat pour la censure sur la toile

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20 décembre 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Monde et Facebook : même combat pour la censure sur la toile

Temps de lecture : 3 minutes

Nous avions plusieurs fois évoqué la nouvelle politique de Facebook devant les « fausses nouvelles », version moderne des bons vieux bobards. Le quotidien du soir Le Monde a lancé en son temps le Decodex financé par Google qui permet de dénoncer les médias suspectés. En toute indépendance comme cela va de soi, le quotidien se classant lui-même comme irréprochable.

Le jour­nal est aus­si parte­naire de Face­book en lui four­nissant les infor­ma­tions dites fauss­es et les médias d’origine. Mais en-dehors du débat vrai/faux, le jour­nal sig­nale aus­si au réseau social les médias choquant la con­science com­mune, traduisez ceux qui ne parta­gent pas son point de vue et ses intérêts. Cette pra­tique poli­cière donne ses pre­miers fruits puisque Face­book sup­prime à tour de bras les comptes suspects.

C’est un arti­cle en ligne daté 19 décem­bre 2017 du jour­nal qui vend la mèche ou plutôt présente un trophée : grâce à la vig­i­lance de la nou­velle police de la pen­sée, le jour­nal annonce « un dis­cret ménage de Face­book ». Près de 150 comptes sup­primés, la plus grande par­tie étant des « pièges à clic », véri­ta­bles entre­pris­es com­mer­ciales. Mais une part sub­stantielle est classée par le quo­ti­di­en des mil­liar­daires Niel et Pigasse comme « d’extrême droite ». En dehors de sites au nom par­o­dique comme « Porte tes couilles et vote Marine » (sic), relevons par­mi les comptes sup­primés Je suis Français, On aime la France, Je par­le français, France Gaulliste, Patri­otes en colère en sus des comptes d’Alain Soral et d’Égalité et Réc­on­cil­i­a­tion. Et d’une douzaine d’autres.

En par­al­lèle un seul compte classé à gauche aurait été sup­primé. Comme Face­book n’a pas pour habi­tude de com­mu­ni­quer sur les raisons des sup­pres­sions de compte on ne peut que pro­pos­er une hypothèse : ces comptes auraient porté des « mes­sages de haine ». C’est bien enten­du Le Monde accom­pa­g­né de ses amis qui déter­mine ce qui relève de la haine ou de l’amour uni­versel. Relevons que le sim­ple fait de porter dans son titre français ou bien France ou encore patri­otes pour­rait faire de vous un sus­pect bien­tôt banni.

Cette grande alliance des médias tra­di­tion­nels et des nou­veaux réseaux soci­aux amène à réfléchir. Les médias tra­di­tion­nels aux mains de financiers aux poches pro­fondes jouent le rôle de chiens de garde ou d’indicateurs. Ils dénon­cent aux nou­velles autorités de la toile les bre­bis galeuses à écarter. Ceux qui veu­lent quit­ter le trou­peau sont prévenus : comme le dessi­na­teur Marsault, ils seront mis au ban. À qui le tour ? Deman­dez au Decodex, ils font les listes.

Crédit pho­to : mon­tage Ojim (cc)