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L’Opinion bientôt dans la poche de Daniel Křetínský ?

14 mars 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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L’Opinion bientôt dans la poche de Daniel Křetínský ?

Temps de lecture : 4 minutes

L’Opinion bientôt dans la poche de Daniel Křetínský ?

Le quotidien économique L’Opinion, considéré comme le portevoix du CAC40, pourrait changer de mains, selon La Lettre.

Des actionnaires discrets, influents mais un peu las

De grands noms au cap­i­tal dont les familles Bet­ten­court, Rupert Mur­doch et Arnault. Il doit y en avoir quelques autres un peu cachés. Si Bey médias, la société qui regroupe L’Opinion et L’Agefi, est dis­crète sur ses comptes, ceux-ci mal­gré des sub­ven­tions annuelles de plus de 1M€ ne doivent pas être bien fameux et les action­naires actuels se sont sans doute lassés de remet­tre con­stam­ment au pot depuis 2013 date du lancement.

À la recherche d’argent frais

C’est dans ce con­texte que Nico­las Beytout, fon­da­teur du jour­nal, s’est mis en quête de nou­veaux parte­naires. Tou­jours selon La Let­tre, des fonds suiss­es et belges auraient été approchés ain­si que Rodolphe Saadé, tous ont poli­ment décliné l’offre.

Nico­las Beytout 67 ans et déten­teur de 15% du cap­i­tal a tout intérêt à bien val­oris­er son groupe. Le chiffre de 45M€ est évo­qué et paraît exces­sif pour un groupe en pertes con­stantes même si son influ­ence n’est pas nég­lige­able. Nico­las Beytout dément tout con­tact avec CMI de Křetín­ský mais on sait que dans ce genre de trans­ac­tions dis­crètes entre (très) grandes for­tunes on n’annonce qu’une fois les négo­ci­a­tions terminées.

Voir aus­si : Daniel Křetín­ský, infographie

Dévoilées par La Let­tre, les dernières négo­ci­a­tions menées au print­emps 2023 avec les représen­tants de Daniel Křetín­ský avaient achop­pé sur le prix (La Let­tre du 13/07/23). Nico­las Beytout avait, au même moment, approché Rodolphe Saadé, espérant surfer sur l’ap­pétit nou­veau du PDG de CMA CGM pour les médias. Le jour­nal­iste-entre­pre­neur avait toute­fois refusé son offre, jugée trop basse. Du côté de l’ar­ma­teur mar­seil­lais, où les exi­gences du fon­da­teur de L’Opin­ion avaient dérouté, on assure avoir refer­mé le dossier. Ces dernières semaines, Nico­las Beytout a égale­ment cher­ché une solu­tion en dehors de l’Hexa­gone, en son­dant plusieurs groupes de presse belges et suiss­es. En vain.

Âgé de 67 ans, l’an­cien patron des Échos espère tou­jours céder à CMI France, le groupe de médias de Daniel Křetín­ský, sa par­tic­i­pa­tion de 15 % dans Bey Médias sur la base d’une val­ori­sa­tion de 45 mil­lions d’eu­ros pour l’ensem­ble du groupe. Il sem­ble cepen­dant prêt à revoir ses attentes à la baisse. Nico­las Beytout sait que les comptes de L’Opin­ion et sa faible dif­fu­sion (40 000 exem­plaires revendiqués, mais non cer­ti­fiés, dont 60 % sur le numérique) ne plaident pas en sa faveur.

Voir aus­si : Daniel Křetín­ský, portrait

Il vante toute­fois l’in­flu­ence – réelle ou sup­posée – du jour­nal. Un atout dont Daniel Křetín­ský ne manque pas vrai­ment. Le mag­nat tchèque de l’én­ergie vient de met­tre la main sur le dis­trib­u­teur Casi­no et sur le géant français de l’édi­tion Edi­tis, et est déjà pro­prié­taire des heb­do­madaires Mar­i­anneElle ou encore Franc-Tireur. Son lieu­tenant Denis Olivennes l’a par ailleurs con­va­in­cu de vol­er au sec­ours de Libéra­tion en prê­tant 38 mil­lions d’eu­ros au jour­nal depuis 2022 (La Let­tre du 24/10/23). Reste que l’en­trée d’un quo­ti­di­en pro-européen et pro-busi­ness dans son groupe de presse ne serait pas pour déplaire au milliardaire.

Quid des Bettencourt et d’Arnault ?

Mal­gré la présence pro­tec­trice à son cap­i­tal du patron de LVMH, Bernard Arnault, de la famille Bet­ten­court, du mag­nat aus­tralien des médias Rupert Mur­doch et du financier améri­cain Ken Fish­er, Nico­las Beytout est, de fait, con­traint de chercher à l’ex­térieur une porte de sor­tie. Ces qua­tre mécènes se sont, au fil des années, lassés de ren­flouer L’Opin­ion, qui n’a jamais été rentable depuis sa créa­tion en 2013. Sol­lic­ité par La Let­tre, Nico­las Beytout affirme n’avoir “aucune dis­cus­sion avec CMI” ni “aucune inten­tion de céder [ses] parts”. CMI France n’a pas démen­ti l’ex­is­tence de ces discussions.

Daniel Křetín­ský, qui a su depuis 2018 se faire sa place dans la cage des grands fauves du cap­i­tal­isme français, veillera toute­fois à ne pas froiss­er les familles Arnault et Bet­ten­court s’il entre au cap­i­tal de L’Opin­ion et de L’Age­fi. Bernard Arnault devrait même prof­iter de l’ar­rivée d’un nou­v­el action­naire pour quit­ter l’aven­ture et céder sa part de 25 %. Venu en sou­tien de son ami Nico­las Beytout à la nais­sance de L’Opin­ion en prenant égale­ment un quart du cap­i­tal, l’époux de Françoise Bet­ten­court-Mey­ers, Jean-Pierre Mey­ers, pour­rait lui aus­si accepter de céder sa place.

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