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Le Point face à la crise : un plan de réorganisation pour survivre

29 mars 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Le Point face à la crise : un plan de réorganisation pour survivre

Temps de lecture : 4 minutes

Pre­mier des mag­a­zines d’ac­tu­al­ité heb­do­madaire français, Le Point, pro­priété de François Pin­ault, tra­verse une tem­pête économique avec des pertes per­sis­tantes. En 2025, un plan de réor­gan­i­sa­tion sera lancé, mêlant refonte de la maque­tte, virage numérique et mon­tée en gamme, avec en toile de fonds la men­ace de sup­pres­sions de postes.

Leader en diffusion, dans le rouge financièrement

Mal­gré sa posi­tion de meneur sur le marché des heb­dos d’actualité avec 293 000 exem­plaires dif­fusés en moyenne en 2024, Le Point est en proie à des dif­fi­cultés finan­cières préoc­cu­pantes alors que le jour­nal tire la langue depuis déjà quelques années. L’hebdomadaire, détenu par le mil­liar­daire François Pin­ault, a enreg­istré une perte de 5,6 mil­lions d’euros l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 65,4 mil­lions d’euros, mar­quant une troisième année con­séc­u­tive dans le rouge. Face à une chute de 11,6 % des recettes pub­lic­i­taires (source La Let­tre) et une éro­sion con­tin­ue de la dif­fu­sion papi­er, la direc­tion pré­pare un plan de réor­gan­i­sa­tion qui sera dévoilé fin mars ou début avril 2025. Objec­tif : adapter les coûts à un marché en muta­tion et réin­ven­ter un mod­èle économique viable pour l’avenir.

Voir aus­si : Info­gra­phie : François Pin­ault, Groupe Artémis, Kering…

Pas au point sur le numérique…

Ce pro­jet, piloté par le PDG Renaud Grand-Clé­ment, le vice-prési­dent François Claver­ie et le directeur Éti­enne Ger­nelle, s’inscrit dans un con­texte cri­tique. François Pin­ault lui-même, dans ses vœux de jan­vi­er, a souligné « l’urgence à réin­ven­ter le mod­èle économique » pour assur­er la péren­nité du titre. La stratégie repose sur deux axes majeurs : une mon­tée en gamme et une con­quête accrue du numérique. Le défi est majeur puisqu’en résumé il con­vien­dra de faire mieux avec moins.

La maque­tte papi­er sera entière­ment repen­sée, avec une pag­i­na­tion et un gram­mage ajustés pour priv­ilégi­er les angles exclusifs et ren­forcer la « valeur ajoutée du jour­nal ». Par­al­lèle­ment, Le Point met­tra fin à sa dépen­dance aux dépêch­es de l’AFP, économisant ain­si env­i­ron un mil­lion d’euros par an, tout en s’appuyant sur l’agence de presse bri­tan­nique Reuters pour cer­tains contenus.

Sur le front numérique, où les abon­nés stag­nent à 31 000 (plus 7 000 via des kiosques), l’application et le site fer­ont peau neuve. Un design plus sophis­tiqué, un espace jeux et une mise en avant des séries sont prévus, accom­pa­g­nés de l’introduction d’un moteur d’intelligence arti­fi­cielle pour nav­iguer dans les contenus.

Sur inter­net, le posi­tion­nement des jour­naux heb­do­madaires est com­pliqué et leur nom­bre d’abonnés se compte générale­ment en quelques dizaines de mil­liers con­tre plus de 200 000 et plus de 500 000 pour des quo­ti­di­ens comme Le Figaro et Le Monde.

Le site internet en retard

L’ambition numérique sus­cite cepen­dant des doutes. Une étude du Comité social et économique, le CSE, révèle une chute de 31 % des vis­ites men­su­elles sur le site en deux ans, pas­sant de 34,6 mil­lions en décem­bre 2022 à 24 mil­lions en novem­bre 2024, mal­gré une hausse de 40 % de la pro­duc­tion d’articles internes. La fin des dépêch­es d’actualité en con­tinu pour­rait avoir con­tribué à ce déclin.

Conséquences sociales ?

Les salariés, eux, red­outent les con­séquences sociales. Le 26 févri­er, les représen­tants du per­son­nel ont déclenché un droit d’alerte économique, alar­més par des réu­nions opaques de la « task force RH ». Si la direc­tion assure que « tout le monde par­ticipera à l’effort d’optimisation », l’absence de répons­es claires sur d’éventuelles sup­pres­sions de postes ali­mente l’inquiétude. Dans un secteur de la presse en crise, Le Point mise sur une dif­féren­ci­a­tion : un papi­er haut de gamme et un numérique dis­tinc­tif. Reste à se créer une véri­ta­ble iden­tité numérique et à rester à la page ce qui demeure très com­plexe dans un secteur en proie à des change­ments per­ma­nents. Sans oublie que des numéros entiers (voir infra) qui relèvent plus de la pro­pa­gande de guerre que de l’information don­nent une image par­fois mil­i­tante à l’hebdomadaire.

Voir aus­si : Le Point et la guerre russo-ukrainienne

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