Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Rififi au Monde : la tête du service politique débarquée pour conflit d’intérêt

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

31 janvier 2024

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Rififi au Monde : la tête du service politique débarquée pour conflit d’intérêt

Rififi au Monde : la tête du service politique débarquée pour conflit d’intérêt

Temps de lecture : 3 minutes

Du grabuge au sein de l’ex-quotidien de référence : la responsable du service politique, Ivanne Trippenbach, doit démissionner de son poste. Conflit d’intérêt banal, son compagnon — bien particulier — Rayan Nezzar vient d’être nommé au cabinet de Gabriel Attal.

Voir aus­si : Ivanne Trip­pen­bach, portrait

Rayan Nezzar, côté pile, ENA et plus si affinités

Le gen­til Rayan a tout pour plaire à la macronie : orig­ine algéri­enne, ENA, un des pre­miers sou­tiens de LREM. Le 4 jan­vi­er 2018 il est nom­mé porte-parole de La République en marche avec l’ex-députée de Paris Laeti­tia Avia et… Gabriel Attal. La diver­sité éclairée est en marche et même en République en marche sous la pro­tec­tion de Christophe Cas­tan­er qui trou­ve le char­mant Nez­zar « génial ».

Rayan Nezzar, côté face, profession ex-insulteur politique

Buz­zfeed, dis­paru depuis, exhume des tweets du tout frais porte-parole de 2012 et 2013, tous très expres­sifs avec un vocab­u­laire que Cas­tan­er qual­i­fiera avec indul­gence de « celui de Mon­treuil » au grand dam du maire de la ville. Nous don­nons un extrait de ces tweets ou le tweet com­plet quand nous l’avons retrouvé :

  • Une jour­nal­iste du Figaro : « c’est ça le jour­nal­isme ? Pouffiasse »
  • Gérard Depar­dieu, ce Fils de pute
  • Marine Le Pen, c’est La pute
  • Alain Jup­pé : « #Jup­pé est une fiotte. Je ne vois pas pourquoi il prendrait des risques dans cette histoire »
  • Bruno Le Maire est qual­i­fié de Couille molle
  • Jean-François Copé : « le mec est maire de Meaux et nous fait du pop­ulisme anti-Paris exacte­ment comme Le Pen, mais va niquer ta mère ! #Cop­pé #Petite­Pute »

Comme c’est gen­ti­ment dit ! Cas­tan­er et Macron appré­cient moins et l’ami Nez­zar est mis sur la touche 5 jours après avoir été nom­mé. Avoir sup­primé 5000 de ses tweets entre le 4 et le 5 jan­vi­er 2018 n’aura pas suffi.

Janvier 2024, coucou revoilà Nezzar

Sacré Rayan ! Après une petite péri­ode de péni­tence dorée dans les cab­i­nets min­istériels et alen­tours, il revient chez l’ange, l’ange Gabriel Attal bien enten­du, comme mem­bre de son cab­i­net à la tête du pôle actions et comptes publics. Pour les actions on a déjà vu, pour les comptes publics peut-être un peu d’inquiétude de la part de Bruno Le Maire min­istre de l’économie et couille molle devant l’éternel.

Prob­lème : la chef du ser­vice poli­tique du Monde est Ivanne Trip­pen­bach… com­pagne du déli­cat Rayan, con­flit déon­tologique clas­sique. Un moment d’hésitation de la direc­tion du quo­ti­di­en, puis elle est exfil­trée comme grand reporter. Un exem­ple clas­sique des rela­tions – inévita­bles – entre poli­tiques et jour­nal­istes. Cer­tains mur­murent que le quo­ti­di­en du soir mar­que une cer­taine indul­gence pour la macronie, mais pour la bien­séance il vaut mieux éviter que cela ne se voit trop.

Voir aus­si : Jour­nal­istes et poli­tiques : la prox­im­ité jusque dans l’intime