Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Concentration des médias : mirage ou réalité ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

7 novembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Concentration des médias : mirage ou réalité ?

Concentration des médias : mirage ou réalité ?

Temps de lecture : 4 minutes

Alors que la concentration des médias aux mains de plusieurs grandes fortunes fait l’objet d’attaques récurrentes des partis de gauche, le ministre de la Culture a dénié l’importance d’une telle concentration, déclarant : « Notre paysage médiatique […] est moins concentré qu’il y a quarante ans ».

C’est dans le cadre de l’examen pour avis des crédits accordés à plusieurs mis­sions du Pro­jet de loi de Finances 2024 que Rima Abdul Malak s’est exprimée, mer­cre­di 25 octo­bre, sur un sujet adoré des par­tis de gauche : la con­cen­tra­tion des médias aux mains de grandes fortunes.

Une moins grande concentration qu’autrefois ?

Après avoir égrainé les dif­férents types d’aides à la presse, le Min­istre a déploré les nom­breuses con­fu­sions autour des notions de la con­cen­tra­tion et de l’indépendance. Le min­istre de la Cul­ture a ain­si rap­pelé qu’il pou­vait « y avoir con­cen­tra­tion sans atteinte à l’indépendance des jour­nal­istes et inverse­ment, l’indépendance [pou­vait] être men­acée en l’absence de con­cen­tra­tion. […] Notre paysage médi­a­tique est moins con­cen­tré qu’il y a quar­ante ans », a ain­si souligné le min­istre.  « Il n’y avait que six chaînes de télé analogique dans les années 2000 […] il y en a 30 avec la TNT ». 

Une concentration non dérangeante par essence

Pour le min­istre, « le fait que des groupes indus­triels […] investis­sent dans des médias » n’est pour le min­istre pas un prob­lème, tant que ces derniers n’interfèrent pas. Aujourd’hui, a‑t-elle souligné ensuite, « il y a au moins dix gros édi­teurs de presse qui représen­tent 30 % des tirages », a‑t-elle déclaré devant les mem­bres de la com­mis­sion des affaires cul­turelles. Le min­istre a ensuite déclaré que 60 % des aides à la presse étaient ver­sées à des groupes qui n’étaient pas la pro­priété de grandes fortunes.

Une question en passe de revenir

Indi­quant à son audi­toire de députés que cette ques­tion pré­cise nour­ri­rait les débats des États généraux de l’information, Rima Abdul Malak a indiqué qu’il y avait déjà eu un rap­port IGAC (Inspec­tion générale des affaires cul­turelles) – IGF (inspec­tion générale des finances) sur la ques­tion des con­cen­tra­tions qui pour­raient inspir­er les dis­cus­sions de ces mêmes États généraux. Un rap­port qui appuie le pro­pos du min­istre : « En tout état de cause, peut-on y lire, le degré de plu­ral­isme des con­tenus appa­raît bien plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’était au début des années 2000 et à plus forte rai­son en 1986, du fait de la mul­ti­pli­ca­tion des canaux de dif­fu­sion, de la numéri­sa­tion et de l’arrivée de nou­veaux acteurs (par exem­ple les acteurs « tout en ligne », ou « pure play­ers »). Pour autant, il bran­dis­sait la men­ace d’un « risque poten­tiel s’agissant de l’influence dis­pro­por­tion­née qu’une même per­son­ne, physique ou morale, pour­rait exercer sur la for­ma­tion de l’opinion ». Les rap­por­teurs en appelaient enfin à la créa­tion d’un out­il qui per­me­t­trait à l’ARCOM « d’apprécier au cas par cas l’impact des opéra­tions sur le plu­ral­isme » sur le mod­èle de l’autorité de régu­la­tion des télé­com­mu­ni­ca­tions bri­tan­niques (Ofcom).

L’OJIM propose un outil de déconcentration simple et efficace

Nous en avons déjà par­lé plusieurs fois, nous avons l’outil sim­ple pour desser­rer le bâil­lon tenu d’un côté par les mil­liar­daires et de l’autre par le ser­vice pub­lic : rétablir la rede­vance avec pour lib­erté à cha­cun de l’attribuer au média de son choix. La sup­pres­sion de la rede­vance fut une opéra­tion de passe-passe, les crédits cor­re­spon­dants sont pris sur les ressources assurées par la TVA.

  1. La rede­vance de 135 € par foy­er est rétablie.
  2. Chaque foy­er l’attribue à son média préféré, il peut mod­uler en deux ou en trois par­ties avec un min­i­mum de 40 €.
  3. Pour ceux qui n’indiquent pas de préférence, la rede­vance est attribuée par défaut au ser­vice pub­lic de l’audiovisuel.

Exem­ples :

  • Un foy­er de gauche don­nera 50 € à L’Humanité, 45€ à L’Obs, 40 € à Médi­a­part.
  • Un foy­er plus con­ser­va­teur don­nera 50 € à TVL, 45€ à l’Ojim (quand même) et 40 € à la revue Élé­ments.
  • Un foy­er plutôt macro­niste don­nera 70 € à BFMTV et 65 € à Franc-tireur.
  • Un foy­er aimant la télévi­sion don­nera 75 € à France Télévi­sions et 60 € à TF1.
  • Un foy­er ori­en­té radio don­nera 70 € à Radio France et 65 € à Radio Cour­toisie.
  • Un foy­er catholique don­nera 70 € à La Croix et 65 € à Radio Notre Dame.
  • Un foy­er hési­tant ne don­nera pas d’indication et le tout ira au ser­vice public.

Messieurs les députés, à vous de saisir cette oppor­tu­nité via une propo­si­tion de loi.