Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Accueil | Veille médias | Concentration des médias : mirage ou réalité ?

L’article que vous allez lire est gratuit. Le mois de décembre est le plus important pour nous, celui où nos lecteurs peuvent nous aider par un don avec un reçu fiscal pour 2023 de 66% de leur don. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

7 novembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
Accueil | Veille médias | Concentration des médias : mirage ou réalité ?

Concentration des médias : mirage ou réalité ?

Temps de lecture : 4 minutes

Alors que la concentration des médias aux mains de plusieurs grandes fortunes fait l’objet d’attaques récurrentes des partis de gauche, le ministre de la Culture a dénié l’importance d’une telle concentration, déclarant : « Notre paysage médiatique […] est moins concentré qu’il y a quarante ans ».

C’est dans le cadre de l’examen pour avis des crédits accordés à plusieurs mis­sions du Pro­jet de loi de Finances 2024 que Rima Abdul Malak s’est exprimée, mer­cre­di 25 octo­bre, sur un sujet adoré des par­tis de gauche : la con­cen­tra­tion des médias aux mains de grandes fortunes.

Une moins grande concentration qu’autrefois ?

Après avoir égrainé les dif­férents types d’aides à la presse, le Min­istre a déploré les nom­breuses con­fu­sions autour des notions de la con­cen­tra­tion et de l’indépendance. Le min­istre de la Cul­ture a ain­si rap­pelé qu’il pou­vait « y avoir con­cen­tra­tion sans atteinte à l’indépendance des jour­nal­istes et inverse­ment, l’indépendance [pou­vait] être men­acée en l’absence de con­cen­tra­tion. […] Notre paysage médi­a­tique est moins con­cen­tré qu’il y a quar­ante ans », a ain­si souligné le min­istre.  « Il n’y avait que six chaînes de télé analogique dans les années 2000 […] il y en a 30 avec la TNT ». 

Une concentration non dérangeante par essence

Pour le min­istre, « le fait que des groupes indus­triels […] investis­sent dans des médias » n’est pour le min­istre pas un prob­lème, tant que ces derniers n’interfèrent pas. Aujourd’hui, a‑t-elle souligné ensuite, « il y a au moins dix gros édi­teurs de presse qui représen­tent 30 % des tirages », a‑t-elle déclaré devant les mem­bres de la com­mis­sion des affaires cul­turelles. Le min­istre a ensuite déclaré que 60 % des aides à la presse étaient ver­sées à des groupes qui n’étaient pas la pro­priété de grandes fortunes.

Une question en passe de revenir

Indi­quant à son audi­toire de députés que cette ques­tion pré­cise nour­ri­rait les débats des États généraux de l’information, Rima Abdul Malak a indiqué qu’il y avait déjà eu un rap­port IGAC (Inspec­tion générale des affaires cul­turelles) – IGF (inspec­tion générale des finances) sur la ques­tion des con­cen­tra­tions qui pour­raient inspir­er les dis­cus­sions de ces mêmes États généraux. Un rap­port qui appuie le pro­pos du min­istre : « En tout état de cause, peut-on y lire, le degré de plu­ral­isme des con­tenus appa­raît bien plus élevé aujourd’hui qu’il ne l’était au début des années 2000 et à plus forte rai­son en 1986, du fait de la mul­ti­pli­ca­tion des canaux de dif­fu­sion, de la numéri­sa­tion et de l’arrivée de nou­veaux acteurs (par exem­ple les acteurs « tout en ligne », ou « pure play­ers »). Pour autant, il bran­dis­sait la men­ace d’un « risque poten­tiel s’agissant de l’influence dis­pro­por­tion­née qu’une même per­son­ne, physique ou morale, pour­rait exercer sur la for­ma­tion de l’opinion ». Les rap­por­teurs en appelaient enfin à la créa­tion d’un out­il qui per­me­t­trait à l’ARCOM « d’apprécier au cas par cas l’impact des opéra­tions sur le plu­ral­isme » sur le mod­èle de l’autorité de régu­la­tion des télé­com­mu­ni­ca­tions bri­tan­niques (Ofcom).

L’OJIM propose un outil de déconcentration simple et efficace

Nous en avons déjà par­lé plusieurs fois, nous avons l’outil sim­ple pour desser­rer le bâil­lon tenu d’un côté par les mil­liar­daires et de l’autre par le ser­vice pub­lic : rétablir la rede­vance avec pour lib­erté à cha­cun de l’attribuer au média de son choix. La sup­pres­sion de la rede­vance fut une opéra­tion de passe-passe, les crédits cor­re­spon­dants sont pris sur les ressources assurées par la TVA.

  1. La rede­vance de 135 € par foy­er est rétablie.
  2. Chaque foy­er l’attribue à son média préféré, il peut mod­uler en deux ou en trois par­ties avec un min­i­mum de 40 €.
  3. Pour ceux qui n’indiquent pas de préférence, la rede­vance est attribuée par défaut au ser­vice pub­lic de l’audiovisuel.

Exem­ples :

  • Un foy­er de gauche don­nera 50 € à L’Humanité, 45€ à L’Obs, 40 € à Médi­a­part.
  • Un foy­er plus con­ser­va­teur don­nera 50 € à TVL, 45€ à l’Ojim (quand même) et 40 € à la revue Élé­ments.
  • Un foy­er plutôt macro­niste don­nera 70 € à BFMTV et 65 € à Franc-tireur.
  • Un foy­er aimant la télévi­sion don­nera 75 € à France Télévi­sions et 60 € à TF1.
  • Un foy­er ori­en­té radio don­nera 70 € à Radio France et 65 € à Radio Cour­toisie.
  • Un foy­er catholique don­nera 70 € à La Croix et 65 € à Radio Notre Dame.
  • Un foy­er hési­tant ne don­nera pas d’indication et le tout ira au ser­vice public.

Messieurs les députés, à vous de saisir cette oppor­tu­nité via une propo­si­tion de loi.