Les journaux gratuits, tout comme leurs confrères payants, connaissent la crise. Ainsi 20 Minutes se retrouve-t-il chahuté entre motions de défiance et changements de direction.
Moitié Ouest-France, moitié Rossel, mais 100% conformiste
20 Minutes est détenu moitié-moitié par le Belge Rossel et Ouest-France, qui possèdent une grande partie de la presse régionale de la moitié nord du pays.
Le ton se veut informatif et généraliste, mais la rédaction est fortement à gauche comme dans la plupart des rédactions des titres de la presse de grand chemin. Un de ses journalistes s’était ridiculisé lors de l’affaire Benalla sur le changement de nom ou de prénom de l’intéressé.
Un engagement anti-RN affirmé en juillet 2024
Le premier tour des élections législatives du dimanche 30 juin avait vu une très forte progression du RN. Un collectif rassemblant 64 des 70 journalistes de la rédaction avait alors appelé à un « engagement clair de la direction du journal contre l’extrême droite ». Plus spécifiquement, l’appel précise :
« La neutralité ne doit pas servir à banaliser ou minimiser le danger que représente l’extrême droite… Le RN n’est pas un parti comme les autres (qui) promeut des idées fascistes, xénophobes, racistes, sexistes, Igbtiphobes et antiprogressistes. En ces temps graves, nous déplorons la frilosité de la direction qui n’est pas à la hauteur des enjeux ».
On n’est pas plus clair.
Une grave crise en 2024
C’est Ronan Dubois, directeur général du média, qui a annoncé un plan social au printemps 2024. Celui-ci a supprimé 56 postes, soit un tiers de l’effectif total du journal. Outre ces licenciements, la version papier du journal, distribuée gratuitement dans les huit plus grosses villes de l’hexagone, a été supprimée définitivement. 20 Minutes était le dernier journal papier gratuit distribué en France. Après Metronews en 2015 et CNews en 2021, le titre rejoignait ainsi la liste des victimes de la crise de la presse papier.
Voir aussi : 20 Minutes n’est plus à l’heure
Le DG quitte le média
Ronan Dubois va quitter l’entreprise fin 2025, quatre mois après le vote d’une motion de défiance de la rédaction. Il a mené pendant trois ans une politique vigoureuse de réduction des dépenses après des pertes qui se répètent d’année en année. Cette rigueur lui a valu le rejet des journalistes, et un incident a mis le feu aux poudres sur fond de wokisme LGBT.
Le transgenre est-il un clown ?
Le trans est ubiquitaire, il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas aussi délégué syndical dans la presse. C’est ainsi que lors de négociations sociales, Ronan Dubois avait émis, en parlant du délégué/déléguée (au choix) trans : « regardez-vous, on dirait un clown, franchement », qui lui a valu une enquête de l’inspection du travail et les gros yeux de la rédaction. On ignore si le syndicat des clowns a porté plainte de son côté.
Claude Lenormand


















