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SEJMLOG : un portail polonais alimenté par ses lecteurs

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19 mars 2019

Temps de lecture : 4 minutes
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SEJMLOG : un portail polonais alimenté par ses lecteurs

Temps de lecture : 4 minutes

Un média rédigé en majorité par des lecteurs bénévoles, la recherche raisonnée de la réalité des faits exposés, la comparaison systématique des déclarations/prises de position avec celles faites dans le passé, une communauté de plus de 150000 lecteurs/contributeurs et plusieurs millions de vues par semaine, c’est un rêve pour un média en ligne. C’est la réalité du portail polonais SEJMLOG. Rencontre à Varsovie avec son fondateur Damian Malecki.

Ojim : Damian, qui êtes vous ?

Dami­an Malec­ki :  Je me con­sid­ère comme un répub­li­cain rationnel, je veux dire que dans une République le pays appar­tient à ses citoyens. Je suis active­ment l’activité poli­tique en Pologne depuis 2012/2013 bien que vivant à l’époque par­tielle­ment en Irlande. Ma devise : « Soyez un homme avec des valeurs plus qu’un homme à suc­cès. Celui qui a des valeurs donne plus qu’il ne reçoit ». Je suis à l’origine de l’initiative Sejm­log et de sa Fondation.

Quelle est l’idée originelle de votre portail ?

Le début est tout sim­ple : en 2012 je décide de ne plus met­tre de com­men­taires poli­tiques sur ma page per­son­nelle Face­book et de créer une page spé­ci­fique sur la poli­tique. Au bout d’un an plusieurs dizaines de mil­liers de per­son­nes suiv­aient cette page, et les posts étaient repris plusieurs cen­taines de mil­liers de fois. Tout ceci sans dépenser un sou. En 2015, année des élec­tions en Pologne, nous avons réu­ni plus de 120000 con­tacts sur Face­book et avons décidé de lancer notre pro­pre site.

C’est à ce moment que j’ai réal­isé que les con­tri­bu­tions anonymes n’étaient plus pos­si­bles. Nous avons com­pris qu’il y avait un besoin pour un jour­nal­isme de vérité, véri­fié, sour­cé, basé sur l’honnêteté. Et surtout par­tant d’une ini­tia­tive du bas vers le haut, sans liens avec les par­tis poli­tiques. Ceci ne veut pas dire que nous n’avons pas nos pro­pres points de vue poli­tiques et nous sommes plus con­ser­va­teurs que libéraux.

En 2015 j’ai réu­ni une petite équipe de jour­nal­istes, d’avocats, de développeurs , de graphistes et nous avons réal­isé le pro­jet Sejm­log. Nous avons com­pris que si la poli­tique con­cerne tout le monde, tout le monde ne s’intéresse pas à la poli­tique. Nous avons décidé de nous con­cen­tr­er sur une cible que nous esti­mons à 300000 per­son­nes en Pologne. Des per­son­nes qui ont le temps, la volon­té de suiv­re la poli­tique pour pro­duire leur pro­pre infor­ma­tion sans propagande.

Nous four­nissons des out­ils qui fusion­nent réseaux soci­aux, nou­velles, sondages, web télévi­sions. Nos usagers par­ticipent active­ment à la recherche de sources, à la véri­fi­ca­tion des faits, à la mise en forme de l’information. Les util­isa­teurs gag­nent des « points d’attention » qui leur don­nent plus de vis­i­bil­ité auprès de leurs pairs ou des hommes poli­tiques. Nous voulons que nos util­isa­teurs devi­en­nent des lead­ers d’opinion et nous leur don­nons les out­ils néces­saires pour cela.

Succès et difficultés ?

Nous n’avons aucune pub­lic­ité, aucuns finance­ments autres que ceux de nos util­isa­teurs. Nous avons établi une Fon­da­tion qui nous per­met de recevoir de l’argent des util­isa­teurs. Mal­gré tout nous avons réus­si à créer des out­ils qui ont per­mis d’éliminer les faux comptes qui pul­lu­lent sur les réseaux soci­aux. Nous avons réus­si à mobilis­er une com­mu­nauté de pro­fes­sion­nels qui tra­vail­lent gra­tu­ite­ment pour nous. Nous avons des développeurs (payés nor­male­ment plusieurs cen­taines d’euros de l’heure) qui tra­vail­lent pro bono pour nous la nuit. Il en est de même pour les avo­cats et d’autres spécialistes.

Nous con­sid­érons que nous sommes encore en péri­ode de développe­ment, alors que les médias main­stream con­nais­sent notre exis­tence et ont choisi de nous ignor­er. Nous avons appris qu’il est facile d’obtenir des « suiveurs » mais beau­coup plus dif­fi­cile de faire pay­er les gens pour un pro­duit qui au départ est gra­tu­it. Cent cinquante mille per­son­nes par­ticipent active­ment au por­tail et nos infor­ma­tions sont dif­fusées par mil­lions. En dépen­sant à ce jour seule­ment quelques mil­liers d’euros. Je ne peux pas vous dire où nous serons dans deux ans mais je suis cer­tain que nous aurons fait du chemin.

Pensez vous qu’un portail identique pourrait être répliqué à l’étranger ?

Réponse courte : OUI. Il y a de réelles dif­férences entre les nations mais les prob­lèmes aux­quels sont con­fron­tés ceux qui sont intéressés à la poli­tique et aux médias sont assez sim­i­laire. L’idée de base est de par­tir de la base vers le som­met et d’être indépen­dant. Les mod­ules con­stru­its et testés dans un pays pour­raient être adap­tés et lancés dans un autre.

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