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Quand le quotidien Le Monde préconise le grand remplacement à Chemnitz

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20 septembre 2018

Temps de lecture : 5 minutes
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Quand le quotidien Le Monde préconise le grand remplacement à Chemnitz

Temps de lecture : 5 minutes

L’Observatoire a déjà consacré une analyse à la réaction des médias français au mort de Chemnitz assassiné par un réfugié (ou deux réfugiés, l’enquête est en cours) et les manifestations qui s’en sont ensuivies. Le Monde revient un peu plus tard (numéro daté du 19 septembre 2018) à Chemnitz. Pour connaître l’opinion des habitants sur l’insécurité ? Non point, pour valoriser à tout prix le remplacement des générations par l’immigration.

Qui organise ?

Le thème de l’article : la cham­bre de com­merce de Chem­nitz (Saxe) con­state le manque de main d’œuvre et accueille un forum sur « Trou­ver de nou­veaux col­lab­o­ra­teurs et les garder ». Rien que de très clas­sique. Mais la jour­nal­iste vend la (grosse) mèche très vite en indi­quant les noms des deux puis­sances organ­isatri­ces. Le pre­mier, le réseau « Les entre­pris­es intè­grent les réfugiés » man­i­feste­ment ent­hou­si­aste de la poli­tique d’Angela Merkel qui a plongé l’Allemagne dans la con­fu­sion. Le sec­ond, « L’Association pour une Saxe ouverte », sent bon le réseau Soros via sa fon­da­tion Open Soci­ety ou un de ses innom­brables pseudopodes (le lien en alle­mand, nous remer­cions d’avance si un de nos lecteurs ger­manophones peut nous don­ner plus de pré­ci­sions). Remar­quons l’emploi exclusif du terme réfugiés et non de migrants, un terme qui fait appel à l’émotion et qui per­met de cam­ou­fler la réal­ité d’un phénomène.

Libéralisme, individualisme, économie

Qu’un patron souhaite trou­ver des col­lab­o­ra­teurs de valeur, c’est enfon­cer une porte ouverte. Que ce soit dif­fi­cile, c’est mal­traiter de nou­veau sévère­ment cette mal­heureuse porte. Qu’une société entière œuvre à sa pro­pre dis­pari­tion au nom de la bonne économie, c’est plus éton­nant. C’est pour­tant ce que sous-tend le reportage via des exem­ples indi­vidu­els et col­lec­tifs. Prenons le cas, don­né comme exem­ple d’Abdellatif A, un Libyen venu d’un pays con­sid­éré comme sûr (nous citons). Si le pays est sûr C’est donc un faux réfugié. Sa demande d’asile est rejetée, il doit donc ren­tr­er en Libye. Mais « En réal­ité… il ne peut pas être expul­sé ». Kik­eri­ki (les alle­mands ne dis­ent pas Cocori­co comme les français), Abdel­latif « a finale­ment récupéré son autori­sa­tion de tra­vail ». Hélas pro­vi­soire­ment déplore le quotidien.

Pas­sons au col­lec­tif à présent. L’article souligne à juste titre qu’après la réu­ni­fi­ca­tion de nom­breux jeunes adultes sont par­tis vivre à l’Ouest (la Saxe est en ex RDA) ou ont fait moins d’enfants. Con­séquence « La généra­tion des14-17 ans est encore moins nom­breuse qu’à l’ouest ». Fort bien. La solu­tion serait elle de favoris­er la natal­ité ? Certes pas, puisque les viviers afghan et syrien (vous pou­vez com­pléter, ivoirien, nigéri­an, maghrébin, tamoul, pak­istanais, poldève etc) sont là. « Pour ces deux nation­al­ités le nom­bre de con­trats d’apprentissage a triplé par rap­port à l’année précé­dente ». Hour­rah ! La solu­tion est là, impor­tons des cen­taines de mil­liers, non par­don des mil­lions d’afghans ou de syriens et l’Allemagne sera sauvée. Nous avions con­sacré en 2017 un long dossier sur la légende propagée par cer­tains médias des « réfugiés, une chance pour l’Allemagne », nous en don­nons trois extraits :

Sachant que les « réfugiés » présen­tent surtout des pro­fils qui per­me­t­tront de combler le trag­ique déficit de l’économie alle­mande en aides de cui­sine, serveurs, con­duc­teurs de véhicules, laveurs de car­reaux, blan­chisseurs et peut-être aus­si vig­iles, on comprendra :

  • que les PME-PMI, qui représen­tent le cœur de la puis­sance économique alle­mande, ne sont que peu soulagées par cette pop­u­la­tion présen­tée comme des « sauveurs de l’Allemagne » par un monde politi­co-médi­a­tique com­plète­ment à côté de la plaque.
  • on se sou­vien­dra aus­si de la forte impli­ca­tion médi­a­tique des grands groupes alle­mands, notam­ment dans le cadre de la fameuse Inte­gra­tions-Ini­tia­tiv­en der deutschen Wirtschaft (Ini­tia­tives d’intégration de l’économie alle­mande) qui a payé au prix fort des dou­bles pages en quadrichromie affichant fière­ment des équipes d’apprentis et de futurs employés aux couleurs arc-en-ciel. Il va sans dire que les grands groupes alle­mands n’ont guère fait que recruter quelques vig­iles de nuit et gar­di­ens de parking.

Les grands groupes ne font que com­mu­ni­quer dans le sens d’un monde politi­co-médi­a­tique afin de soign­er leurs rela­tions poli­tiques et de con­forter les rentes de sit­u­a­tions que celles-ci leur accor­dent sans béné­fice pour la société glob­ale, puisque la total­ité des créa­tions nettes d’emplois provient des PME-PMI qui n’ont rien non plus à pro­pos­er à des réfugiés ne répon­dant pas à leurs besoins, ce qui bien sûr n’a aucun impact sur leurs pro­pres échelles de rémunéra­tions, puisque celles-ci con­tin­u­ent à être durable­ment mar­quées par la pénurie de main d’œuvre qualifiée.

Sachant que 75 à 90% des réfugiés veu­lent rester, on voit que la crise des réfugiés pèsera non seule­ment lour­de­ment mais encore durable­ment sur les comptes soci­aux en charge nette, et par con­séquent sur les impôts et les charges de la classe moyenne et des entre­pris­es, surtout des PME-PMI. Et ce durable­ment, d’autant que les précé­dentes études ont aus­si mon­tré que les pop­u­la­tions d’origine musul­mane restaient en panne de qual­i­fi­ca­tion sur plusieurs généra­tions, pour des raisons claire­ment culturelles.

Cette analyse reste d’actualité, sauf pour Le Monde bien enten­du, avo­cat des rem­place­ments, petits ou grands.