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Pour la première fois, l’État islamique a reçu deux journalistes

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7 avril 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Pour la première fois, l’État islamique a reçu deux journalistes

Temps de lecture : 2 minutes

Deux journalistes allemands, Jürgen Todenhöfer et son fils, Frédéric, ont pu, pour la première fois, se rendre sur le territoire de l’État islamique pour réaliser un reportage « accrédité ».

Reporter de guerre alle­mand de 74 ans, M. Toden­höfer était depuis plusieurs semaines en cor­re­spon­dance régulière avec Abu Qatadah, un jihadiste alle­mand con­ver­ti, mem­bre du ser­vice de presse de l’EI. Après s’être assuré de pou­voir se ren­dre sur place en toute sécu­rité, il est par­ti accom­pa­g­né de son fils, direc­tion la fron­tière turque.

Intro­duits dans le « cal­i­fat » par un homme masqué, qui les suiv­ra tout au long de leur mis­sion, les deux jour­nal­istes ont vite con­staté un dur­cisse­ment de leurs con­di­tions. Leur inter­locu­teur, méfi­ant et agres­sif, leur donne des con­signes strictes : pas de télé­phone, véri­fi­ca­tion sys­té­ma­tique des pho­tos et vidéos pris­es, inter­dic­tion de sor­tir de la cham­bre sans accom­pa­g­na­teur… Lorsque les deux hommes esti­ment être traités comme des pris­on­niers, on leur répond que « les pris­on­niers n’ont pas l’oc­ca­sion de choisir ce qu’ils veu­lent pour leur petit déjeuner ».

Jür­gen et son fils choi­sis­sent mal­gré tout de pour­suiv­re leur reportage, de peur d’être pris en otage s’ils décidaient d’y met­tre un terme. Ain­si, ces derniers ont pu filmer l’ap­pli­ca­tion de la charia, les impôts imposés aux chré­tiens comme aux musul­mans, le fonc­tion­nement de l’É­tat au quo­ti­di­en, etc.

Au fil du reportage, Frédéric croit avoir dev­iné qui était leur accom­pa­g­na­teur masqué : Jiha­di John, jihadiste bri­tan­nique con­nu pour être apparu sur des vidéos d’exé­cu­tion, dont celle de l’o­tage améri­cain James Foley et que l’on croy­ait mort dans un bom­barde­ment de Raqqa fin 2015. « Nous n’en sommes pas sûrs à 100 % mais les élé­ments sont probants », esti­ment les deux jour­nal­istes. Finale­ment, mal­gré la ten­sion pal­pa­ble, ils pour­ront rejoin­dre sains et saufs la fron­tière turque, puis l’Allemagne.

Les pho­tos de ce reportage sont disponibles sur le site inter­net de Jür­gen Toden­höfer : juergentodenhoefer.de