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Accueil | Portraits | Hugo Clément

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19 septembre 2023

Temps de lecture : 16 minutes

19 septembre 2023

Accueil | Portraits | Hugo Clément

Hugo Clément

Temps de lecture : 16 minutes

Ami des crustacés, coquille médiatique

« Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce qu’on peut chang­er et quel impact nous pou­vons avoir sur les choses en enquê­tant, en révélant des infor­ma­tions et en mobil­isant les citoyens. C’est un rôle de jour­nal­iste et de lanceur d’alerte », Femme Actuelle, 02/06/2022.

Visage lisse et symétrique et allure de gendre idéal, le journaliste vedette ressemble à s’y méprendre à son ami Martin Weill, autre « bébé Barthès » selon la formule consacrée de Daniel Schneidermann. Chroniqueur sur France Inter, animateur d’un magazine sur France 5, rédacteur en chef d’un média en ligne bien doté, il s’est imposé à trente ans à peine comme le visage de la protection de l’environnement au fil d’une carrière météorique.

Par son influ­ence et sa capac­ité à faire corps avec les aspi­ra­tions de la jeunesse, le jeune homme marche dans les pas de son aînée en matière de jour­nal­isme d’investigation et en ant­i­cap­i­tal­isme, Élise Lucet. Par­courant le monde tel un Tintin végé­tarien, il s’emploie à dénon­cer les abus des multi­na­tionales et les tra­di­tions archaïques en matière de bien-être ani­mal. Sa prox­im­ité avec les ONG et les asso­ci­a­tions, qui peut faire douter quant à sa déon­tolo­gie, en font un mil­i­tant de pre­mier ordre.

En accep­tant de débat­tre d’écologie avec Jor­dan Bardel­la en avril 2023, il a franchi la ligne rouge pour la presse libérale-lib­er­taire en com­met­tant le crime de « dépoli­ti­sa­tion de l’écologie ». Hugo Clé­ment, super­fi­ciel par profondeur ?

Parcours universitaire

Né à Stras­bourg, ses par­ents, tous deux pro­fesseurs d’université, s’installent dans une ban­lieue pavil­lon­naire de Toulouse alors qu’il est enfant.

Une fois son bac­calau­réat ES en poche obtenu au lycée Belle­vue, il intè­gre la classe pré­para­toire (hypokhâgne) du lycée Rive Gauche.

De là, il est admis à Sci­ences-Po Toulouse en 2008 (con­sacrant le plus clair de son temps, il n’aura pas le temps de décrocher son diplôme) avant de ral­li­er l’ESJ Lille en 2010, dont il ressort cette fois diplômé en 2012.

Parcours professionnel

Alors qu’il n’est qu’un étu­di­ant de l’IEP de Toulouse, il pige déjà pour La Dépêche du Midi et 20 Min­utes. Le vol­ume de ses piges redou­ble une fois à l’ESJ pour des pub­li­ca­tions telles que Nord Eclair, Slate ou Midi Libre.

2012–2015 : France Télévisions

En 2012, il rem­porte la bourse Jean d’Arcy à l’issue de deux semaines d’épreuves. Ce con­cours ouvre la voie à un CDD de six mois dans les rédac­tions de France Télévi­sions. Tout frais émoulu, il est propul­sé au cœur de la machiner­ie bien huilée du 20h de France 2. Pen­dant trois ans, il est affec­té au ser­vice des infor­ma­tions générales en tant que reporter.

2015–2017 : Époque Barthès

A par­tir de 2015, il rejoint Canal+ et l’équipe du « Petit Jour­nal » qui est au faîte de sa pop­u­lar­ité après s’être éman­cipé de la tutelle du « Grand Jour­nal ». Il par­ticipe avec son ami Mar­tin Weill à la réal­i­sa­tion de reportages à tra­vers le monde.

L’année suiv­ante, comme toute la troupe de Yann Barthès, il ral­lie TMC pour par­ticiper en tant que chroniqueur à « Quo­ti­di­en » sur des sujets d’actualité poli­tique et inter­na­tionale. Même si la chaîne lui con­fie la cou­ver­ture de la cam­pagne prési­den­tielle de 2017, il con­fesse que le jour­nal­isme poli­tique n’est pas l’aspect du méti­er qui l’intéresse le plus.

2017–2019 : Konbini

Dans des con­di­tions assez houleuses, il cesse sa col­lab­o­ra­tion avec « Quo­ti­di­en » et rejoint l’écurie Kon­bi­ni. Ce nou­v­el acteur sur le marché de l’information entend miser sur la vital­ité de vidéos cour­tes au mon­tage énergique pour s’adresser plus directe­ment à la jeunesse con­nec­tée. Comme il l’explique alors aux Inrocks: « La moyenne d’âge des spec­ta­teurs du Petit Jour­nal est de 47 ans. Celle du jour­nal télévisé de France 2, sur lequel j’ai aus­si bossé, est supérieure à 60 ans. Dès lors, je ne pou­vais pas refuser les avances de Kon­bi­ni, qui sait par­ler aux mil­len­ni­als et aux généra­tions suiv­antes ». La greffe prend et le jour­nal­iste dévoile ses con­vic­tions en sig­nant des reportages qui, enfin, lui tien­nent à cœur. En témoigne notam­ment ses reportages de ter­rain sur l’avortement au Sal­vador; les vio­lences envers les femmes en Russie; les mineurs isolés à Paris ou encore sur les mil­i­tants écol­o­gistes assas­s­inés au Honduras.

2019–  : Retour sur France 2

De manière assez éton­nante, il revient sur le ser­vice pub­lic où on lui donne carte blanche pour ani­mer des enquêtes con­sacrées à l’environnement. L’objectif à peine dis­simulée de ces enquêtes est de soulign­er les con­séquences de nos modes de con­som­ma­tion avec des titres aus­si explicites que « Où finis­sent nos vête­ments ? » ou « Que devi­en­nent réelle­ment nos déchets plas­tiques ? ». Après dif­fu­sion, les reportages sont déclinés en web-séries relayée sur la plate­forme France tv slash con­sacrée aux 18–30 ans.

2023- : Vakita

En 2023, il fonde son pro­pre média, Vaki­ta. Ce dernier aime à se présen­ter comme un média d’utilité publique regroupant plusieurs rubriques actuelles : envi­ron­nement, fémin­isme, cause ani­male, pré­car­ité ou encore consommation.L’objectif avoué ici, encore une fois, est d’« informer, créer de l’entraide et vous per­me­t­tre de pass­er à l’action pour chang­er les choses » . Le jour­nal­iste plan­chait sur ce pro­jet depuis plus de deux ans afin d’en faire un média indépen­dant. En plus d’un abon­nement fixé à 5 euros pour mois, le jour­nal­iste reçoit le sou­tien financier de puis­sants investis­seurs. On retrou­ve notam­ment le groupe Artémis fondé par François Pin­ault ain­si que le géant Medi­awan (dont les fon­da­teurs sont Pierre-Antoine Cap­ton, Xavier Niel et Matthieu Pigasse).

Parcours militant

Plus qu’un sim­ple relais médi­a­tique, le jour­nal­iste s’est mué en véri­ta­ble influ­enceur depuis son pas­sage à Kon­bi­ni et s’affirme comme un inter­locu­teur de plus en plus incon­tourn­able pour les per­son­nal­ités poli­tiques de la mou­vance écol­o­giste. Même s’il con­fesse une affinité idéologique indé­ni­able avec le député Aymer­ic Caron, dont il « partage beau­coup d’idées », il con­serve ses dis­tances en déplo­rant un « dis­cours par­fois trop rad­i­cal pour con­va­in­cre le plus grand nom­bre de gens ». Il en va de même pour les écol­o­gistes rad­i­caux dont, selon lui, « la vio­lence décrédi­bilise com­plète­ment le mou­ve­ment végé­tariste ».

Toute­fois, comme il l’explique au Monde, la ten­ta­tion poli­tique ne l’a pas encore tra­ver­sé : « J’ai envie de par­ticiper au débat citoyen, mais à tra­vers nos émis­sions, en provo­quant des réac­tions, pas en appelant à vot­er pour un parti ».

Ce qu’il gagne

« Je gagne bien ma vie, voilà, je ne vais pas don­ner de chiffres, parce qu’après ce sera com­men­té et repris par tous les sites, y com­pris les sites peo­ple et je ne veux pas ali­menter ça, mais je gagne bien ma vie ».

Publications

Livres
  • Com­ment j’ai arrêté de manger les ani­maux, Le Seuil, Paris, 2019.
  • Jour­nal de guerre écologique, Fayard, Paris, 2020.
  • Les lap­ins ne man­gent pas de carottes, Fayard, Paris, 2022.

Collaborations

Le jour­nal­iste est notoire­ment proche de l’association L214 mil­i­tant con­tre la mal­trai­tance ani­male et l’élevage inten­sif ain­si que de son cofon­da­teur Sébastien Arsac. La col­lab­o­ra­tion ne se dément pas depuis plusieurs années main­tenant : lorsque ce n’est pas l’association qui fait appel à lui pour com­menter une enquête vidéo sur les abat­toirs de veaux, c’est lui qui inclut un mem­bre de l’association dans un reportage de « Sur le Front » con­sacré à la pol­lu­tion médicamenteuse.

En tant que fon­da­teur de l’association Blue Force, il super­vise chaque année depuis 2022 l’«Ocean Fest » à Biar­ritz, un fes­ti­val dont l’objectif prin­ci­pal est de rassem­bler des fonds pour la défense des océans. Lors de la pre­mière cuvée, la total­ité des fonds est rever­sée l’association ONG Sea Shep­herd dirigée par Lamya Essem­lali à Biar­ritz. le jour­nal­iste et l’activiste se sont ren­con­trés pour la pre­mière fois aux Îles Féroé en 2019 à l’occasion d’un reportage sur les mas­sacres rit­uels de dauphins, prisés des autochtones. On retrou­ve Hugo Clé­ment main dans la main avec Ley­la Essem­lali quelques mois plus tard. A la demande de l’activiste, il procède à une lev­ée de fonds sur les réseaux soci­aux afin de trans­former un parc bre­ton du Mor­bi­han en zoo alter­natif visant à « réen­sauvager » les ani­maux. Deux ans et une liq­ui­da­tion judi­ci­aire plus tard, Hugo Clé­ment enlèvera prudem­ment toute trace de son sou­tien au pro­jet sur les réseaux sociaux.

Vie privée

Son père, Jean-Paul Clé­ment est égale­ment diplômé de l’Institut d’études poli­tiques de Paris, agrégé d’EPS, diplômé de l’INSEP. D’abord pro­fesseur d’EPS, il sou­tient une thèse de soci­olo­gie dirigée par Pierre Bour­dieu inti­t­ulée « Etude com­par­a­tive de trois dis­ci­plines de com­bat et de leurs usages soci­aux ». Maître de con­férences à l’université Marc Bloch de Stras­bourg à par­tir de 1986, il enseigne depuis 1998 à l’Université Toulouse III où il est rat­taché à l’UFR STAPS.

Sa mère, Christinne Men­nes­son, est doc­teur en soci­olo­gie (« Des femmes au monde des hommes : la con­struc­tion de l’identité des femmes investies dans un sport « mas­culin : analyse comparée du foot­ball, de la boxe et de l’haltérophilie »), pro­fesseure à l’Institut d’Études Poli­tiques de Toulouse et mem­bre du Lab­o­ra­toire des Sci­ences Sociales du Poli­tique depuis sep­tem­bre 2019.

Il est mar­ié à l’ancienne Miss France Alexan­dra Rosen­feld avec qui il a eu une fille, Jim, née en 2020.

Il l’a dit

« Parce qu’on sait aller dans l’espace en con­stru­isant des fusées, parce qu’on sait faire des bombes nucléaires qui sont capa­bles de tuer des mil­lions de per­son­nes, on est plus intel­li­gents… Mais la ques­tion c’est : est-ce que c’est ça une preuve d’intelligence ? », C l’hebdo, 01/10/2022.

« Ce sont les plus rich­es qui pol­lu­ent le plus. C’est sur eux que repose la plus grosse respon­s­abil­ité de réduire les com­porte­ments qui posent prob­lème », Femme Actuelle, 02/06/2022.

« Sur ces îles [îles Féroé,ndlr], il y a une tra­di­tion : les gens tuent des dauphins. Ils vont en mer avec des bateaux pour oblig­er les dauphins à aller vers la plage, puis ils les tuent.
Du coup, j’en ai fait un reportage pour expli­quer aux gens ce qu’il se pas­sait là-bas, et essay­er de les mobilis­er pour qu’on arrive à chang­er les choses et qu’on arrive un jour à inter­dire cette chas­se aux dauphins
 », L214, 09/2020.

« J’ai décidé de faire un enfant parce que j’en avais envie. Je me demande: si tous les gens sen­si­bles à l’environnement ne font plus du tout d’enfant, quel impact ça aura? On a aus­si besoin d’enfants engagés, sen­si­bil­isés, infor­més sur ces ques­tions-là », 7sur7, 17/12/2020.

« Quand on voit ce à quoi ce monde de 2100 risque de ressem­bler, ce n’est pas un monde joyeux. C’est un monde où l’accès aux ressources n’est pas garan­ti, où un tiers de la pop­u­la­tion mon­di­ale vit dans des zones aus­si chaudes que le Sahara aujourd’hui, c’est un monde où il y a plus de plas­tique que de pois­sons dans l’océan, c’est un monde où il y a des mil­lions de réfugiés cli­ma­tiques. C’est un monde où des mil­liers d’espèces qu’on con­nait aujourd’hui auront dis­paru, où la forêt ama­zoni­enne aura en grande par­tie dis­paru. C’est un monde qui fait peur, fait d’insécurités et de vio­lences. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est ce que pro­jet­tent les sci­en­tifiques si on ne change rien », Idem.

« Beau­coup admet­tent aujourd’hui que la viande et le pois­son provi­en­nent d’un sys­tème vio­lent et destruc­teur. Il suf­fit par­fois d’en savoir un peu plus pour franchir le pas. L’image de trop, un chiffre sup­plé­men­taire ou une nou­velle infor­ma­tion. La déci­sion de ne plus manger les ani­maux peut se pren­dre en ouvrant les yeux sur ce qu’on refu­sait de voir. J’en sais quelque chose, je suis passé par là », Com­ment j’ai arrêté de manger les ani­maux, 2019.

« Le jour­nal­iste est un élé­ment à part entière d’un reportage. Je trou­ve ça plus rég­lo et intéres­sant de l’avoir à l’image. Et même si le sujet n’intéresse pas for­cé­ment le spec­ta­teur, lorsqu’il voit un vis­age fam­i­li­er, il peut s’y intéress­er… », Les Inrocks, 26 décem­bre 2017.

Sa nébuleuse

Mar­tin Weill, condis­ci­ples à l’ESJ, col­lègues au Petit Jour­nal et à Quo­ti­di­en, il le décrit comme un « ami très proche ».

Régis Laman­na-Rodat, asso­cié au sein de Vali­ta et de Win­ter Pro­duc­tions, la société de pro­duc­tion fondée par les deux hommes. Ils ont notam­ment pro­duit le late show ani­mée par Lau­rent Ruquier et Léa Salamé « On est en direct ». Pour lui, « [j]’ai rarement vu quelqu’un boss­er autant qu’Hugo. Il pousse toute l’équipe à une rigueur sans faille ».

Axel Roux, rédac­teur en chef de Vaki­ta, ancien du JDD et de Kon­bi­ni.

David Creuzot et Lucie Beudet, fon­da­teurs de Kon­bi­ni qui ont débauché Hugo Clé­ment pour ani­mer leur nou­veau for­mat, Kon­bi­ni News : « Oui ils m’ont appelé, ils m’ont dit « Salut Hugo, on aime bien ce que tu fais, on a un pro­jet en tête, on te le présente, qu’est-ce que tu en pens­es ? ». Puis on a dis­cuté et on est tombé d’accord sur le pro­jet et on a dit « allons‑y ».

David Pujadas, un de ses men­tors en jour­nal­isme. « [L]orsqu’il intè­gre la rédac­tion de France 2 après ses études de jour­nal­isme, c’est le présen­ta­teur du 20 h qui, par­mi quelques autres, lui apprend les ficelles du méti­er » (Fran­ce­in­fo).

Ils ont dit

« Entre Total­En­er­gies et ses pro­jets car­nassiers, Christophe Béchu et ses dis­cours sans actes, ou Hugo Clé­ment et sa main ten­due à l’extrême droite, il y a en réal­ité un effet com­mun – bien sûr, ce pro­jet n’est pas con­stru­it de manière coor­don­née par ces trois acteurs, qui ont des inten­tions dif­férentes, mais leurs con­séquences se rejoignent. Autour de ces con­séquences se des­sine la forme finale du green­wash­ing, qui a pour objec­tif d’intoxiquer la lutte con­tre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique en la trans­for­mant en coquille vide et en la vidant de sa sub­stance, pour lui ôter toute force con­crète », Albin Wagen­er, L’Obs, 24.04/2023.

« Sur Twit­ter, depuis des années, la détes­ta­tion qu’in­spire Hugo Clé­ment pul­lule […]. Il faut dire qu’en­tre les vian­dards d’ex­trême-droite qui le trait­ent d’““homme-soja””, les wokes zélés qui voient en lui un islam­o­phobe notoire, les agricul­teurs / chas­seurs qui veu­lent le ““faire couin­er”” et tous ceux qui en ont marre des ““don­neurs de leçons”” ou des jour­nal­istes méga­lo, ça com­mence à faire du monde », Arrêts sur Image, 23/04/2023.

« Hugo Clé­ment assume. Si c’était à refaire, il le referait, assure-t-il. Il porte sa croix. Avec des argu­ments qui, par­don­nez-moi, son­nent juste: au nom de quoi faudrait-il renon­cer à con­va­in­cre 41% de l’électorat français ? Si on croit à ses idées, et qu’on ne se renie pas, pourquoi renon­cer à les porter face à une con­tra­dic­tion, fut-elle rad­i­cale ? J’ajoute pour lui que, ce faisant, Hugo Clé­ment a fait men­tir Valeurs actuelles et s’est révélé, même s’il a des con­vic­tions plus que con­testa­bles, beau­coup moins sec­taire que prévu », Geof­froy Leje­une, Valeurs Actuelles, 22/04/2023.

« Il aura du mal à con­va­in­cre beau­coup de monde que c’est par amour des électeurs d’Hénin-Beaumont ou de Denain qu’il est allé s’afficher sur la scène de l’hebdo de la bour­geoisie rad­i­cale. Aus­si, de grâce, Hugo Clé­ment, faites vos affaires. Si vous voulez par­ler au plus grand nom­bre – et donc aus­si aux électeurs du RN –, con­tin­uez à faire vos excel­lents doc­u­men­taires, Sur le front. Mais ne vous faites pas pass­er pour ce que vous n’êtes pas », Nico­las Mas­sol, Libéra­tion, 17/04/2023.

« Ain­si, lorsque Hugo Clé­ment est invité à l’émission « C l’hebdo » sur France 5 le 9 octo­bre 2020, il est inter­pel­lé par Jean-Michel Aphatie, l’un des chroniqueurs, au sujet d’une enquête menée par Emmanuelle Ducros met­tant en évi­dence que L214 « har­cèle les entre­pris­es ». L’émission n’étant pas dif­fusée en direct, Hugo Clé­ment s’empresse d’avertir L214 : « Apathie (sic) a fait toute une chronique pour relay­er le tor­chon de Ducros sur vous. […] Pré­parez peut-être une réponse d’ici la dif­fu­sion demain soir, pour poster au moment de l’émission. Ça vous donne un peu d’avance pour pré­par­er du matos pour les réseaux », peut-on lire dans le mes­sage adressé par Clé­ment à l’association spé­ciste. Des con­seils qui seront suiv­is à la let­tre, puisque, au moment de la dif­fu­sion de « C l’hebdo », le lende­main, L214 met en ligne  “une série de tweets léchés dénonçant la chronique d’Aphatie” », Agri­cul­ture et envi­ron­nement relayant l’enquête d’Arrêts sur Images sur l’infiltration des médias de l’association L214, 07/04/2022.

« Pourquoi Hugo n’est ‑il pas par­ti partager le quo­ti­di­en d’un éleveur pen­dant quelques jours pour com­pren­dre et voir de ses pro­pres yeux ? Cela me sem­ble être la base et ce n’est pas fait. Je ne par­le pas des trois fer­mes mal­trai­tantes envers leurs ani­maux qu’il est allé vis­iter avec L214. Ces fer­mes ne sont pas représen­ta­tives de l’a­gri­cul­ture française et Hugo le sait. Si toutes les fer­mes avaient des ani­maux dans des états aus­si désas­treux que ce que nous voyons dans les vidéos, aucun éleveur ne gag­n­erait sa vie. Non, je par­le des fer­mes français­es les plus clas­siques, des fer­mes à taille humaine, qui respectent leurs ani­maux et qui sont les plus représen­ta­tives de notre belle agri­cul­ture française. La grande majorité des éleveurs font aujour­d’hui leur tra­vail de leur mieux pour respecter toutes les exi­gences qu’on leurs fixe. Ce qui est bien ou mal pour leurs ani­maux, ils le savent mieux que nous », La clé des champs, 12/06/2021.

« Le prob­lème, ce n’est pas les sujets qu’il abor­de […]. Il y a une part de vérité, mais l’angle est telle­ment fer­mé que ça en devient car­i­cat­ur­al. Et, comme il mélange des com­bats qui se livrent dans dif­férents pays, on se retrou­ve dén­i­grés », Hugo Amèle, un agricul­teur inter­rogé par Le Monde, 10/09/2021.

« Il bous­cule un peu les formes du jour­nal­isme, il fait des choses plus per­son­nal­isées, poste par­fois des pho­tos de sa femme [la Miss France 2006 et pro­fesseure de yoga Alexan­dra Rosen­feld]… Cela crée une plus grande prox­im­ité qui est utile : on a envie que ce soit Hugo qui nous racon­te l’histoire, et c’est tant mieux », Camille Eti­enne, Le Monde, Ibid.

« Avant des cours de télévi­sion à l’ESJ Lille, les étu­di­ants dits cools, ceux-là même qui m’ont harcelée au télé­phone me faisant miroi­ter un recrute­ment à Radio France, s’amusaient à met­tre la “zoubi­da”. J’étais la seule d’origine arabe du groupe TV. “C’était pour rire”, dis­aient-ils », Nas­sira El Moa­dem, Twit­ter, 13/02/2019.

« Avant toute con­fu­sion, je suis Alexan­dra cette ex-étu­di­ante de l’ESJ Lille qui a rompu 7 ans de silence. Mar­tin et Hugo ne sont pas mes agresseurs. Mais ont fait de moi “la salope de la pro­mo” pen­dant 2 ans, je ne les remer­cie pas ! », Aurélie Abadie, Twit­ter, 19/02/2019.

« Sa propen­sion à croire qu’il réin­vente le jour­nal­isme, à s’indigner tous les qua­tre matins en ligne et à don­ner des leçons en tartuffe moral­iste en agace vite plus d’un. En somme, ce serait un beau reporter effi­cace sur le ter­rain mais pas très struc­turé, comme la télé en pro­duit des cen­taines, de ceux qui suc­combent à l’hybris des réseaux soci­aux », Libéra­tion, 03/01/2018.

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