Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Médiacritiques d’Acrimed publie son numéro 27

10 mai 2018

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | not_global | Médiacritiques d’Acrimed publie son numéro 27

Médiacritiques d’Acrimed publie son numéro 27

Temps de lecture : 3 minutes

Nos camarades d’Acrimed (Action Critique Médias Observatoire des médias) ont sur nous le privilège de l’âge, publiant depuis plus plus de 20 ans alors que nous sommes encore une jeune pousse d’à peine 6 ans. Même si leur vision légèrement paléo-marxiste prête parfois à sourire, il y a quelques pépites dans leurs publications, en particulier dans Médiacritiques, leur trimestriel papier qui vient de publier son numéro 27 et que nous vous invitons à feuilleter.

Le Figaro n’ignore pas le native advertising

L’Ojim avait con­sacré en 2014 un arti­cle aux nou­veaux modes de pub­lic­ité : brand con­tent, native adver­tis­ing, doux néol­o­gismes pour cacher le bon vieux pub­li-rédac­tion­nel, une pub­lic­ité qui appa­raît rédigée et présen­tée comme un arti­cle mais qui est bien au ser­vice d’une mar­que ou d’un ser­vice. Le jour­nal d’Acrimed détaille avec gour­man­dise les nom­breuses opéra­tions de pub­lic­ité déguisée (ou non) entre­pris­es par les dif­férents médias du groupe Le Figaro à l’occasion de la fête de la Saint Valentin 2018. Du 19 jan­vi­er au 15 févri­er 2018 pas moins de 56 arti­cles sont con­sacrés au sujet, essen­tielle­ment sur les ver­sions numériques.

Des col­lab­o­ra­tions sont établies avec des mar­ques, dix hôtels pour un voy­age roman­tique avec Idiliz, des cadeaux chics pour une Saint-Valentin réussie avec Col­lec­tor Square. Encore ces arti­cles sont-ils claire­ment indiqués comme co-écrits avec la marque.

Plus amu­sant Médi­a­cri­tiques prend un ton pudi­bond pour dénon­cer les com­porte­ments nor­més, s’indignant que l’on puisse par­ler de lin­gerie pour lui faire voir rouge le soir de la Saint-Valentin (impos­si­ble de dire qui a mis en gras le fameux rouge, le quo­ti­di­en de Das­sault ou la pub­li­ca­tion trimestrielle). Allons cama­rade ! Le rouge ne fait peur qu’aux bêtes à cornes !

Des syndicalistes malmenés

Plusieurs arti­cles – per­son­ne ne s’en éton­nera – sur les mal­trai­tances que subis­sent les syn­di­cal­istes sur les dif­férents plateaux et dans les dif­férents médias presse au moment des grèves de la SNSF. Il est vrai que du Parisien à France Info, en pas­sant par le JDD , France 2 et autres CNews, la réforme Macron est encen­sée et la parole syn­di­cale n’est pas à la fête. Pas­cal Per­ri (dont nous igno­ri­ons tout) est par­ti­c­ulière­ment visé à tra­vers ses inter­ven­tions sur BFM.

Il n’est pas cer­tain que le prochain numéro par­le de la manière (bien pire) dont les mil­i­tants de Généra­tion Iden­ti­taire sont traités par les médias comme l’Ojim l’a fait. Un sim­ple oubli, sans doute…

Quatrième pouvoir, mythes et réalités

L’intéressant dernier arti­cle s’attaque au qua­trième pou­voir, présen­té par­fois comme faiseur de rois (et d’élections) ou bien comme sim­ple miroir du réel et ayant donc peu d’influence sur celui-ci. Les exem­ples du référen­dum de 2005 sur le Traité con­sti­tu­tion­nel européen (per­du alors que les médias étaient favor­ables), le Brex­it, l’élection de Trump (mal­gré les médias) prou­vent que le qua­trième pou­voir n’est pas tout puissant.

L’auteur rap­pelle que les médias ont mal­gré tout des pou­voirs. Un pou­voir d’agenda, quelles infor­ma­tions seront traitées ou mis­es en avant. Un pou­voir de cadrage, un pou­voir de stig­ma­ti­sa­tion ou de con­sécra­tion, un pou­voir de révéla­tion (ou d’occultation) et un pou­voir de dom­i­na­tion symbolique.

Hélas Jupiter rend fou ceux qu’il veut per­dre ! L’auteur pour illus­tr­er son pro­pos cite — par­mi d’autres exem­ples – l’immigration sys­té­ma­tique­ment présen­tée comme un prob­lème. Dans ce cas pré­cis Jupiter rend d’abord sourd et aveu­gle l’aimable rédac­teur. La classe dom­i­nante dont il par­le docte­ment – et qui existe, cela s’appelle l’oligarchie, l’hyper classe mon­di­al­isée et hors sol – est vio­lem­ment pour l’immigration, pour l’abolition des fron­tières, pour la fin des cul­tures d’origine, et fer­me­ment hos­tile à tout ce qui pour­rait faire obsta­cle au grand marché mon­di­al enfin libéral­isé. Cama­rades encore un effort !

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés