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Les journalistes de Libé Macé et Plottu mis en examen après une fake news diffamatoire contre un candidat RN

25 octobre 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Les journalistes de Libé Macé et Plottu mis en examen après une fake news diffamatoire contre un candidat RN

Temps de lecture : 4 minutes

Les journalistes de Libé Macé et Plottu mis en examen après une fake news diffamatoire contre un candidat RN

Après avoir qual­i­fié à tort d’antisémite Joseph Mar­tin, can­di­dat RN en 2024 dans le Mor­bi­han, deux jour­nal­istes de Libéra­tion (Maxime Macé, Pierre Plot­tu) ont été mis en exa­m­en, ain­si que leur directeur de pub­li­ca­tion et la Ligue des droits de l’homme (LDH) ; cette mise en exa­m­en fait suite à une plainte pour diffama­tion. Fdes­ouche avait levé le lièvre et le RN, qui avait d’abord lâché son can­di­dat, l’avait finale­ment réhabilité.

Accusation de négationnisme

L’affaire démarre en juin 2024. Libéra­tion exhume un tweet attribué à Joseph Mar­tin, inter­prété comme « néga­tion­niste ». L’emballement médi­a­tique suit et le RN retire son sou­tien dans l’urgence. Dans les jours qui suiv­ent, Fdes­ouche doc­u­mente le con­texte réel de la pub­li­ca­tion et con­teste l’accusation. Plusieurs médias nuan­cent. Le RN réin­vestit finale­ment Joseph Mar­tin mais ce dernier n’est pas réha­bil­ité par la presse qui avait jeté son nom en pâture. Un an plus tard, la procé­dure pénale vise les auteurs et relaie l’allégation initiale.

De l’emballement à la mise en examen

Selon le JDD, deux jour­nal­istes de Libéra­tion, leur directeur de pub­li­ca­tion et la Ligue des droits de l’homme ont été mis en exa­m­en pour diffama­tion. La plainte, portée par Me Gilles-William Gold­nadel au nom de Joseph Mar­tin, dénonce une atteinte grave à l’honneur et des con­séquences élec­torales directes. L’article incrim­iné n’avait pas été retiré ni suivi d’excuses publiques, point cen­tral du grief.

Cette mise en exa­m­en n’est pas une con­damna­tion, mais elle matéri­alise des indices suff­isants de par­tic­i­pa­tion aux faits allégués.

Elle ouvre la voie à un débat con­tra­dic­toire sur la véri­fi­ca­tion des sources, la bonne foi et l’intérêt légitime d’informer. Ici, la chaîne de reprise : de Libéra­tion à d’autres titres, ampli­fie l’enjeu de dili­gence, surtout en péri­ode électorale.

Le rôle déclencheur des contre-enquêtes

Dès le 20–23 juin 2024, Fdes­ouche pub­lie des élé­ments et recadrages, con­traig­nant plusieurs médias à rel­a­tivis­er l’accusation. Le JDD, TF1 Info, Le Point et Le Monde sig­na­lent la réha­bil­i­ta­tion du can­di­dat. L’épisode illus­tre l’utilité, et les lim­ites, d’un écosys­tème de véri­fi­ca­tion : il peut cor­riger vite, mais arrive après l’onde de choc. Ici, sans le tra­vail du site de « revue de presse » et d’investigation Fdes­ouche, l’affaire n’aurait prob­a­ble­ment pas pu émerger.

Ici, le cor­rec­tif est venu d’un site sou­vent hon­ni par la presse main­stream, mais décisif pour l’établissement des faits. Rap­pelons qu’en 2022, Fdes­ouche avait égale­ment été vic­time d’une fausse infor­ma­tion de la part du jour­nal Le Monde.

Responsabilités éditoriales et dommage politique

Le préju­dice invo­qué est dou­ble : répu­ta­tion­nel et élec­toral. L’affaire rap­pelle que la lib­erté d’expression jour­nal­is­tique s’accompagne d’obligations de pru­dence, surtout lorsqu’une qual­i­fi­ca­tion infamante comme l’antisémitisme est en jeu.

Article non modifié ni retiré

Le 22 octo­bre, alors que ses deux porte-plume ont été mis en exa­m­en, le jour­nal ultra­sub­ven­tion­né n’avait tou­jours pas retiré ou mod­i­fié son arti­cle au titre très mil­i­tant : « Anti­sémitisme : le RN retire son sou­tien à l’un de ses can­di­dats après un tweet déter­ré par “Libé” ».

Reste donc à voir si ce main­tien pénalis­era Libé alors que le pro­fil très mil­i­tant des deux jour­nal­istes est con­nu de tous, Maxime Macé étant même passé par le site d’extrême gauche Street­Press spé­cial­isé dans la déla­tion et le fichage… À l’inverse des réflex­es de meute, la jurispru­dence pro­tège la cri­tique de bonne foi si elle s’appuie sur une base factuelle sérieuse.

C’est pré­cisé­ment ce qui sera dis­cuté devant le juge. Sur le plan poli­tique, le RN est accusé par cer­tains d’avoir fauté par pré­cip­i­ta­tion en lâchant trop vite son can­di­dat, avant de cor­riger le tir.

Le coût, lui, reste pour la « vic­time » ini­tiale, som­mée de prou­ver son inno­cence dans l’arène médi­a­tique et surtout de vivre avec des arti­cles à charge et très peu de mod­i­fi­ca­tions ou alors très timides.

Voir aus­si : Pierre Plot­tu, portrait

Rodolphe Cha­la­mel

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