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Le Sénat envoie le journaliste Hervé Godechot au CSA

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11 février 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Sénat envoie le journaliste Hervé Godechot au CSA

Temps de lecture : 3 minutes

Gérard Larcher, président du Sénat, a proposé Hervé Godechot comme membre du CSA. Ce dernier, depuis mars 2016 rédacteur en chef du service économie et social de France Télévisions (issu de la fusion de ceux de France 2 et France 3) et chroniqueur-éditorialiste pour France 3, France Info TV et radio, a vu sa candidature validée. Le CSA est désormais au complet.

Un bon réseau

Dans un com­mu­niqué suc­cinct, la prési­dence du Sénat a indiqué que l’intéressé “a fait toute sa car­rière dans l’audiovisuel pub­lic avec notam­ment une dimen­sion de mail­lage ter­ri­to­r­i­al de l’information tant en métro­pole que dans les Out­re-mer”. C’est surtout un homme de réseaux, pur pro­duit du ser­vice pub­lic audio­vi­suel et vice-prési­dent du Press Club de France. Ce que con­firme un proche inter­rogé par Libéra­tion : “Hervé Gode­chot a beau­coup d’entre soi et sait fréquenter les milieux qui comptent ».

De France 3 à France Info TV

Passé par l’école publique de jour­nal­isme de Tours (1986–1988) et l’Institut des Hautes Etudes de l’entreprise (2002–2003), il a com­mencé à France 3 dans les sta­tions régionales dès 1988, puis est passé à la rédac­tion nationale en 1994. Chef du ser­vice économie et social de France 3 de 2000 à 2006, il est ensuite rédac­teur en chef week-end, jusqu’en 2012, puis rédac­teur en chef du 12/13 pen­dant un an, puis du 19/20 de 2013 à 2016. Depuis jan­vi­er 2019 il est aus­si rédac­teur chef et édi­to­ri­al­iste économique à France Info TV.

Attaché au poli­tique­ment cor­rect mais suiv­ant l’air du temps, il s’est posé lors de son audi­tion au Sénat « en défenseur de « toute une France des invis­i­bles » et « des zones délais­sées », de ceux qui se sen­tent « exclus de l’u­nivers médi­a­tique », et a dit vouloir œuvr­er au CSA pour une meilleure représen­ta­tion de la diver­sité de la société à la télévi­sion », a relevé Le Point.

Cepen­dant Libéra­tion a rap­pelé qu’il avait « écopé de quelques jours de mise à pied pour avoir pris part à un sys­tème de faux JT tournés pour van­ter les mérites de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique ». L’intéressé a fait val­oir qu’il était « une vic­time col­latérale », et qu’il ne savait pas à qui étaient des­tinés en vérité l’interview d’un médecin et un micro-trot­toir qu’il avait fait à l’époque pour une pige de 150 euros. L’explication est plau­si­ble vu l’époque.

En l’occurrence, la direc­tion de France Télévi­sions – à laque­lle étaient régulière­ment loués les plateaux du 19/20 pour le compte de divers lab­o­ra­toires phar­ma­ceu­tiques – et le 19/20 fai­saient par­tie du sys­tème, avec « neuf émis­sions «médi­cales» réal­isées depuis octo­bre 1992. Toutes sur le mod­èle du 19/20, toutes pour des pro­duits phar­ma­ceu­tiques », réve­lait à l’époque Libéra­tion.

Plus dérangeant, « en 2014, il était le rédac­teur en chef du 19/20 quand un scoop sur l’affaire des écoutes de Nico­las Sarkozy avait été sup­primé du jour­nal », assène Libéra­tion. L’intéressé a affir­mé au Sénat que ce scoop n’était « pas pub­li­able » en l’état.

En l’occurrence, il sem­ble surtout qu’il soit fâché avec le SNJ-CGT, qui fer­rail­lait déjà con­tre lui en 2014 lorsque le sujet sur Nico­las Sarkozy avait été mis à la trappe. En effet, inter­viewé par Libéra­tion, le délégué Joy Baner­jee l’habille pour l’hiver : « C’est scan­daleux de le voir arriv­er au CSA. Il y a telle­ment de gens qui le mérit­eraient à sa place. […] Il n’est pas réputé pour ses reportages tran­chants. Ce n’est pas un chef odieux, vio­lent ou autori­taire, mais quelqu’un d’affable et cour­tois, très ambitieux. Il est très vite grim­pé dans la hiérar­chie ».