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Charlie Hebdo a‑t-il « détourné les fonds » jadis promis aux familles des victimes ?

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24 juin 2016

Temps de lecture : 3 minutes
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Charlie Hebdo a‑t-il « détourné les fonds » jadis promis aux familles des victimes ?

Temps de lecture : 3 minutes

Mais où sont passés les millions de Charlie Hebdo ? Collectés après l’attaque du 7 janvier 2015, ils devaient être reversés aux familles des victimes.

Philippe Val, ancien directeur de Char­lie, s’é­tait même engagé à vers­er l’in­té­gral­ité des recettes du numéro des « sur­vivants », le pre­mier pub­lié après les atten­tats, aux familles. Un joli pactole, puisque la vente de ce numéro a rap­porté 12 mil­lions d’eu­ros et les dons 4,3 mil­lions d’eu­ros. Mais tout ne s’est, sem­ble-t-il, pas passé comme prévu…

18 mois après la mort de son mari, la veuve de Michel Renaud a décidé d’at­ta­quer la nou­velle direc­tion du jour­nal en jus­tice, par­lant d’abus de con­fi­ance et de « trahi­son ». Dans le cour­ri­er de cinq pages trans­mis au pro­cureur de la République de Paris, Gala Renaud dénonce une « volte-face ». Selon elle, la nou­velle direc­tion de l’heb­do­madaire satirique a décidé de con­serv­er ces béné­fices colos­saux. « Quant aux dons, tout ou par­tie de ceux-ci aurait été rever­sé sur le compte de l’association “Les Amis de Char­lie” », peut-on lire.

Ain­si, « les acheteurs du jour­nal comme les vic­times de l’attentat et leurs ayants droit ont été dupés par la direc­tion […] qui est délibéré­ment et uni­latérale­ment rev­enue sur ses engage­ments », pour­suit Mme Renaud. Ce revire­ment mon­tre une « inten­tion de détourn­er les fonds promis ini­tiale­ment aux familles », estime-t-elle. Pour son avo­cat, Me Porte­joie, la démarche de sa cliente « est fondée sur le plan moral, mais surtout juridique. En tant que vic­time, elle a un droit de regard légitime sur l’affectation des sommes col­lec­tées après la tuerie. Son statut l’autorise à deman­der des comptes. »

Face à ces accu­sa­tions et à cette plainte, Éric Portheault, directeur général de Char­lie, s’est dit « éton­né et choqué ». « Nous avons tou­jours déclaré que le pro­duit de la vente du jour­nal serait con­sacré à assur­er sa péren­nité. Ce choix légitime ne saurait être remis en cause par cette ini­tia­tive sans aucun fonde­ment juridique ou moral. Nous ne com­prenons pas la démarche de la plaig­nante », explique-t-il, jugeant celle-ci « inutile et déplacée ».

« Je ne fais pas ça pour l’argent, mais pour la mémoire de mon mari. Avant la tuerie, Char­lie était dans une sit­u­a­tion finan­cière cat­a­strophique. C’est désor­mais le jour­nal le plus riche de France. Je ressens ce déséquili­bre comme une injus­tice pro­fonde. Michel n’est pas mort pour ça », con­clut Gala Renaud. Il y a trois mois déjà, elle dénonçait l’opac­ité des aides finan­cières prévues pour elle et sa fille. Aujour­d’hui, elle a choisi de porter sa colère en jus­tice et de met­tre en lumière les agisse­ments d’un jour­nal qui se sert de son mar­tyr pour rebondir, aux dépens de ceux qui l’ont payé de leurs vies.

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