C’était le 22 mai dernier : Lagardère, propriétaire de Paris Match, annonçait la mise en place d’un protocole d’accord préliminaire dans la perspective d’une cession du titre au groupe LVMH. Une cession alors estimée à 120 millions d’euros et dont la ratification a dû être opérée à l’été. Depuis, le groupe aux mains de Bernard Arnault organise la reprise…
Lagardère se déleste
C’est sans doute parce que son pôle média bien qu’en redéveloppement, connaissait toujours un déficit que le groupe Lagardère, qui comprend notamment le JDD ou Europe 1, décidait en mai 2022 d’un rachat de Paris Match par le groupe LVMH. Alors que les revenus de ces médias ont chuté en 2023 (-3%), Lagardère, majoritairement détenu par Vivendi (Vincent Bolloré), a donc décidé la vente de ce titre phare. En attendant sa prise en main, qui devrait avoir lieu au 1er octobre, le groupe LVMH organise son entrée. Pour ce faire, il s’appuierait si l’on en croit La Lettre du 5 septembre 2024, sur un personnage clef : Anne-Violette Revel de Lambert.
Anne-Violette Revel de Lambert à la manoeuvre
Celle qui commença sa carrière comme chargée de mission chez Hachette Filipacchi Médias de 2005 à 2009, se voit donc ici désignée responsables des affaires juridiques relatives à cette cession comme des nouveaux recrutements. L’ancienne directrice générale adjointe presse et digital de Lagardère News, qui fut nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres est familière du monde médiatique : si l’on en croit le Who’s who, elle est en effet aussi administratrice de l’Alliance de la presse d’information générale, du Syndicat de la presse quotidienne nationale, du Syndicat de la presse magazine, de la Coopérative des quotidiens et membre du Conseil supérieur de l’AFP.
Du juridique au recrutement des journalistes
Anne-Violette de Lambert avait d’abord été recrutée par LVMH pour dispenser ses conseils juridiques ; elle devrait maintenant s’attacher à rendre fonctionnel le nouveau titre pour le groupe de luxe. Comme elle l’avait déjà fait par le passé, elle va devoir recruter des journalistes susceptibles d’adhérer au projet d’Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault, pour le titre. La Lettre indique qu’elle aurait d’ailleurs déjà rencontré « d’anciens grands reporters qui avaient quitté le magazine quand le groupe Lagardère était passé sous la bannière de Vincent Bolloré ». Cette chargée de mission aura l’embarras du choix : en avril 2023, on estimait que le titre avait assisté au départ de près de 25 de ses anciens journalistes, elle ne manquera pas de candidats et ses choix influenceront durablement l’orientation du titre qui ne devrait pas être trop hostile à Emmanuel Macron ou Michel Barnier nouvellement intronisé.