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Assange en prison pour un an, mais le pire est à venir

5 mai 2019

Temps de lecture : 2 minutes
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Assange en prison pour un an, mais le pire est à venir

Temps de lecture : 2 minutes

Arrêté le 11 avril 2019 après quelque sept ans de réclusion à l’ambassade d’Équateur à Londres, Julian Assange a été condamné à 50 semaines de prison pour avoir violé les termes de sa liberté conditionnelle lorsqu’il s’est réfugié à l’ambassade. Les autorités suédoises le réclament pour un « crime sexuel » probablement inventé de toutes pièces et les États-Unis demandent son extradition, officiellement pour « conspiration » mais il pourrait être jugé pour haute trahison et envoyé à Guantanamo.

Rappel de quelques dates

2006 : Fon­da­tion de Wikileaks.

2010 : Pub­li­ca­tion de plus de 90 000 doc­u­ments clas­si­fiés con­cer­nant la guerre d’Afghanistan.

Mise en ligne de plus de 400 000 notes sur la guerre d’Irak et de plus de 240 000 câbles diplo­ma­tiques américains.

En novem­bre la Suède lance un man­dat d’arrêt con­tre Assange pour « agres­sion sex­uelle et viol ».

Assange est arrêté en décem­bre à Lon­dres et libéré sous caution.

2012 : Le 19 juin Assange se réfugie à l’ambassade d’Équateur

2016 : Wik­ileaks pub­lie plus de 19 000 cour­riels des équipes d’Hillary Clin­ton, mon­trant com­ment celle-ci veut dis­créditer son adver­saire démoc­rate Bernie Sanders.

2017 : La Suède classe sans suite l’affaire de viol mais garde le dossier ouvert jusqu’à mi 2020.

2018 : L’Équateur obtient un peu plus de 10 mil­liards de dol­lars de prêts du FMI et de la Banque mondiale.

2019 : Le nou­veau prési­dent équa­to­rien, Lenin Moreno, lâche Assange qui est arrêté le 11 avril.

Lâché par ses pairs

Alors qu’Assange avait reçu de nom­breuses récom­pens­es inter­na­tionales (Le Monde, Time, The Econ­o­mist, Amnesty Inter­na­tion­al), la plu­part des grands jour­naux se réjouis­sent de son incar­céra­tion. The Econ­o­mist le traite de « ene­my agent » (12 avril 2019), Medi­a­part (11 avril 2019) par­le de sa « déchéance », Le Monde (14/15 avril 2019) juge « qu’il n’est pas un ami des droits de l’homme ». Sig­nalons un arti­cle par­ti­c­ulière­ment répug­nant d’Amaelle Gui­t­ton dans Libéra­tion du 2 mai 2019 où Assange est déclaré « cham­pi­on de la trans­parence en eaux troubles ».

Voir égale­ment à ce sujet, et dans un sens con­traire, l’excellent arti­cle de Juan Bran­co dans Le Monde diplo­ma­tique de mai 2019 sur « L’impitoyable Julian Assange ». Rap­pelons que la France a tou­jours refusé de lui accorder le statut de réfugié poli­tique. Ses motifs com­plets d’inculpation aux États-Unis demeurent secrets mais il risque a min­i­ma l’emprisonnement à vie, un aver­tisse­ment pour tous ceux qui oseraient défi­er la puis­sance américaine.

Crédit pho­to : Can­cillería del Ecuador via Flickr (cc, 2014)