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Alerte rouge pour la PQN alors que Libération s’effondre

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10 juillet 2013

Temps de lecture : 3 minutes
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Alerte rouge pour la PQN alors que Libération s’effondre

Temps de lecture : 3 minutes

Le récent colloque de l’APCP citait Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur : « La réputation de la presse est exécrable, que ce soit injuste ou non ». Ce jugement lapidaire est confirmé par les chiffres de diffusion de la PQN à fin mai donnés par l’ODJ sur la période allant de janvier à mai 2013. Et les résultats sont accablants. Seule La Croix en constante progression (+1,26%) tire son épingle du jeu. Sur les seules ventes au numéro en kiosque Le Monde est à – 18%, Aujourd’hui en France comme L’Équipe sont à ‑12%, Les Échos à ‑9%, Le Figaro régresse de 6%. Nous traiterons de Libération – la situation la plus critique – en fin d’article.

Les abon­nements pro­gressent très légère­ment grâce au portage large­ment sub­ven­tion­né (+2% sur ce mode de dif­fu­sion). Le numérique se porte bien et observe une crois­sance de 37% en moyenne mais le numérique – qui rap­porte moins d’argent en vente au numéro et en pub­lic­ité — ne représente que de 1 à 10% de la dif­fu­sion totale suiv­ant les titres.

Plus grave « les ventes aux tiers » représen­tent une part crois­sante de la dif­fu­sion. Ces ventes qui sont des pro­mo­tions déguisées se font à prix coû­tant ou gra­tu­ite­ment dans les aéro­ports, les trains, cer­tains lieux publics. Nég­lige­ables pour La Croix, elles sont équiv­a­lentes aux ventes au numéro pour Le Figaro, supérieures aux ventes au numéro pour Les Échos, et représen­tent plus de la moitié des ventes au numéro pour le quo­ti­di­en Le Monde. La presse quo­ti­di­enne nation­al est ain­si de plus en plus don­née et non vendue.

Plus dra­ma­tique encore la sit­u­a­tion de Libéra­tion. Le jour­nal est en train de dis­paraître des points de ventes. Le numérique se porte bien (+39%) mais ne représente que 10% de la dif­fu­sion. La vente au numéro s’effondre, moins 32% sur la péri­ode janvier/mai et moins 44% sur le seul mois de mai. Les remous internes à la rédac­tion, les unes mil­i­tantes n’ont guère encour­agé les ventes. A ce rythme Libéra­tion va se trans­former en quo­ti­di­en ven­du dans les 5ème et 6ème arrondisse­ments de Paris, le reste sur inter­net ou remis gra­cieuse­ment chez les coif­feurs à la mode. En mai les ventes aux tiers (gra­tu­ites pour le lecteur) se sont mon­tées à 28000 exem­plaires con­tre 36000 exem­plaires ven­dus en kiosque. Et chaque numéro est sub­ven­tion­né à hau­teur de près de 30%. Les bobos parisiens ont du souci à se faire.

Source : Cor­re­spon­dance de la Presse — crédit pho­to : DR