Rien ne va plus à Marianne.
Des ventes 2025 (source ACPM) en régression de 20% par rapport à 2024, des recherches de repreneurs qui n’aboutissent pas, des changements de direction et maintenant une révolte de la rédaction.
Nouvelle équipe
Si Natacha Polony a retrouvé un port d’attache à LCI, si Frédéric Taddéi l’a remplacé comme directeur, la personnalité la plus influente dans la conduite de l’hebdomadaire est Ève Szeftel, la nouvelle directrice de la rédaction, qui lui a sans doute été imposée par l’actionnaire.
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Ève Szeftel, ancienne de l’AFP, avait rejoint Libération en 2021 avant de prendre début 2025 la direction de la rédaction de Marianne. Elle exprimait ainsi son projet, un magazine « de gauche, non bourgeoise, populaire sans être populiste, critique des pouvoirs sans être antisystème. Une ligne républicaine et sociale, universaliste et laïque, aussi intraitable avec l’antisémitisme qu’avec le racisme. »
Motion de défiance votée à 71%
Le jeudi 18 septembre 2025 – jour de revendication nationale des syndicats –, les journalistes du journal n’étaient pas en grève mais votaient pour ou contre une motion de défiance vis-à-vis de leur directrice. 55 votants, 37 pour la défiance, 15 contre et 3 abstentions.
C’est la couverture (source La Lettre) du conflit israélo-palestinien qui provoque cette irritation. La rédaction reproche entre autres à sa responsable de ne pas avoir mentionné qu’un de ses déplacements (suivi d’un reportage) avait été organisé par Israël. La motion de défiance souligne que la dirigeante aurait dénaturé « l’identité profonde du titre, en particulier son caractère ‘non aligné’ et son indépendance d’esprit ».
Les actionnaires confirment Ève Szeftel à son poste
Satisfaite d’une récente remontée des ventes et de pertes divisées par deux, la direction de CMI (holding de presse en France du Tchèque Daniel Křetínský) a renouvelé sa confiance à l’équipe dirigeante et a rappelé gentiment que « la clause de conscience reste ouverte jusqu’à la fin décembre pour les journalistes qui ne souhaiteraient vraiment pas s’inscrire dans le projet actuel ». Une manière un peu brutale de dire qu’ils ne verraient pas d’un mauvais œil de nouveaux départs qui permettraient de nouvelles économies… et moins de protestations de la rédaction.
Claude Lenormand
Voir aussi : Marianne, infographie















