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Retronews, la revue de presse (papier) de la BNF

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14 octobre 2021

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Retronews, la revue de presse (papier) de la BNF

Retronews, la revue de presse (papier) de la BNF

Temps de lecture : 3 minutes

Non pas de la Bibliothèque Nationale de France, mais — comme l’indique son titre anglophone — qui sait celui d’une autre BNF, la Bibliothèque Nationale French speaking. Le titre en anglais est sans doute un hommage rendu au globbish anglo-saxon et à nos maîtres américains, la langue anglaise étant supplantée par un gloubi-boulga informe de trois cents mots.

Retro, découvrir l’histoire par la presse

Quelle bonne idée au départ ! La BNF pro­po­sait déjà sous forme dig­i­tale des abon­nements à ses archives médias. Devant le suc­cès c’est main­tenant une revue papi­er qui est disponible en kiosque, en asso­ci­a­tion avec l’éditeur Jean-Claude Lattès.

Un premier numéro très inégal

Le numéro 1, ven­du au prix de 19 €, numéro indiqué automne 2021, laisse sup­pos­er qu’il s’agira d’un trimestriel. Le for­mat est celui d’un livre de 226 pages, trop dense avec très peu de marges ren­dant la lec­ture sou­vent pénible.

On sera sur­pris – ou pas c’est selon – de trou­ver un entre­tien du plumi­tif Didi­er Daen­inckx alias « Didi­er dénonce », dont la pro­fes­sion prin­ci­pale a tou­jours été de dénon­cer ses con­frères pas assez mon­di­al­istes, pas assez diver­si­taires, pas assez immi­gra­tionnistes. Dénon­cer c’est plus qu’un méti­er, c’est une voca­tion, pleine­ment aboutie pour Dédé.

On aura droit, c’est oblig­a­toire, à une autre dénon­ci­a­tion, celle de la « nuit de noces, his­toire d’une dom­i­na­tion de genre » sous la sig­na­ture d’une gen­tille doc­tor­ante de Pan­théon-Sor­bonne, spé­cial­iste du genre et de la déflo­ration. On imag­ine qu’elle n’aura aucune dif­fi­culté pour obtenir des crédits et un bon poste pour son enseigne­ment, du cir­cuit en vase clos.

S’’ensuivra l’inévitable David Dufresne, admi­ra­teur de Taha Bouhafs et autre dénon­ci­a­teur pro­fes­sion­nel, une fic­tion sur les cir­con­stances de la presta­tion de ser­ment au Maréchal Pétain en novem­bre 1940, ne pas s’attendre à des révéla­tions ni à rien de palpitant.

Quelques pépites

Plus intéres­sants, une plongée dans l’épidémie de « grippe espag­nole » de 1918/1919 qui a fait beau­coup plus de morts que notre pandémie Covid 19, le Paris du crime de Georges Simenon, l’histoire de Pier­rot le Fou, ou quand Jack Lon­don imag­i­nait une épidémie qui allait détru­ire une civil­i­sa­tion dans La Peste écar­late (avril 1925), pub­lié en feuil­leton dans le Jour­nal des débats.

Le tout vaut-il ses 19 € ? Cha­cun en jugera, mais le con­formisme des auteurs et du ton nous indi­querait une utile économie de la même somme, pour se pro­cur­er un excel­lent livre comme celui sur « La société de sur­veil­lance, stade ultime du libéral­isme », (Guil­laume Tra­vers, La Nou­velle librairie, 2021, 10 €) accom­pa­g­né de deux bières en ter­rasse ou de trois ou qua­tre cafés suiv­ant les tar­ifs pro­posés par l’estaminet.

Retronews, N°1, automne 2021, 226 p., 19 €

Illus­tra­tion : source BNF