Ojim.fr
Veille médias
Dossiers
Portraits
Infographies
Vidéos
Faire un don
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Quand les médias ne paient pas leurs chroniqueurs

L’article que vous allez lire est gratuit. Mais il a un coût. Un article revient à 50 €, un portrait à 100 €, un dossier à 400 €. Notre indépendance repose sur vos dons. Après déduction fiscale un don de 100 € revient à 34 €. Merci de votre soutien, sans lui nous disparaîtrions.

13 novembre 2015

Temps de lecture : 2 minutes
Accueil | Veille médias | Quand les médias ne paient pas leurs chroniqueurs

Quand les médias ne paient pas leurs chroniqueurs

Temps de lecture : 2 minutes

Les mauvais chiffres de vente de la presse papier, dont nous nous sommes faits l’écho il y a quelques jours, doivent-ils être aggravés, et le déficit de rentabilité par conséquent alourdi, du fait que les principaux journaux, dans leur version en ligne, font désormais appel à une famille de chroniqueurs non payés ?

Une chose est cer­taine, ces arti­cles con­tribuent à entretenir la régie pub­lic­i­taire des titres, tout en ne récla­mant aucun paiement. Ou plutôt, tout en n’ob­tenant aucun paiement, car cer­tains le récla­ment avec une insis­tance qui a ten­dance à croître. La gra­tu­ité d’une chronique, si elle se conçoit dans le cas d’un pro­fesseur d’U­ni­ver­sité ou d’un juriste amené à com­menter ponctuelle­ment l’ac­tu­al­ité, se jus­ti­fie beau­coup moins quand il s’ag­it d’un écrivain ou d’un jour­nal­iste qui « pond » trois arti­cles par semaine, sou­vent à la requête du jour­nal, et dont la fidél­ité du lec­torat dépend finale­ment plus ou moins.

Où en seraient les résul­tats réels sans cette main d’œu­vre non rétribuée ? Les com­men­taires amers de L’Obs au sujet du suc­cès du Figaro en ligne (l’heb­do­madaire citait récem­ment des chiffres flat­teurs) ont per­mis de met­tre en lumière le rap­port de plus en plus embar­ras­sant entre d’un côté les 180 000 clics uniques pour cer­tains arti­cles et l’ab­sence du moin­dre paiement de l’autre. Qu’il s’agisse du déten­teur du record de clics de l’an­née l’écrivain Chris­t­ian Com­baz, (lequel pré­tend avoir été écarté du jour­nal pour « pop­ulisme rédac­tion­nel »), ou du dessi­na­teur Olivi­er Méné­gol, qui col­la­bore au figaro.fr depuis qua­tre ans et dont les dessins sont régulière­ment repris dans l’émis­sion de Ruquier, aucun des inter­venants les plus assidus, les plus lus, et par con­séquent les plus utiles au jour­nal pour « faire ren­tr­er de la pub » n’est payé. Le risque à terme est que les con­tribu­teurs réguliers se recru­tent unique­ment par­mi ceux qui « n’ont pas besoin de cela pour vivre », et qui n’ont donc pas une vision très en phase avec le lec­torat, lequel fini­ra par dimin­uer aus­si sur la ver­sion en ligne.

Crédit pho­to : Photographee.eu / Shutterstock.com