À partir du 1er septembre 2025, NOVO19, la nouvelle chaîne de télévision du groupe Ouest-France, prendra ses quartiers sur le canal 19 de la TNT. Après avoir dévoilé son nom et son logo, elle présente une équipe pour porter un projet « ancré dans les territoires ».
Le mercato forcé des chaînes de télévision avec l’éviction de C8 et NRJ 12 a ouvert la voie à des opportunités et c’est donc Réels TV et Ouest-France TV qui ont été amené à prendre la suite. La première s’appellera finalement T18 quant à Ouest-France TV, son nom de baptême cathodique sera finalement NOVO19 et s’installera sur la canal 19 de la TNT.
La chaîne de télévision du groupe Ouest-France, l’empire de la famille Hutin, qui émettra gratuitement sur la TNT à partir du 1er septembre 2025 sera basée à Rennes ce qui en fera la première chaîne nationale implantée hors de Paris. NOVO19 ambitionne ainsi de devenir une vitrine des territoires, fidèle à l’ADN du quotidien régional mais en dépassant son secteur territorial. Après avoir surpris en rebaptisant son projet initial OFTV en NOVO19, Ouest-France a dévoilé son organigramme, composé de professionnels du secteur audiovisuel.
Des habitués du secteur piochés chez divers concurrents
À la tête de NOVO19, Guénaëlle Troly, nommée directrice générale en octobre 2024, apportera son expérience acquise au sein des pôles RMC et TV de NRJ Group. Elle s’entoure de cinq « experts » pour piloter les pôles stratégiques de la chaîne. Camille Moreau, qui a passé plus de dix ans chez RMC/BFM et qui prend la direction des programmes et de l’antenne. Ayant piloté les grilles de RMC Découverte et RMC Story, elle sera chargée de la gestion des antennes et du développement de formats qui se veulent innovants. Rodolphe Guichard, vingt ans d’expérience dans les médias, devient directeur des contenus et des productions originales. Ancien collaborateur de l’agence de presse et société de production audiovisuelle (CAPA) et du groupe Satisfaction, il a contribué au lancement de trois chaînes TNT et dirigé des productions de documentaires.
Mathilde Escamilla, nommée directrice des acquisitions, est issue de Lagardère et M6 et a notamment travaillé sur Gulli et la plateforme M6+. Céline Monsallier, à la direction de la rédaction, est la seule locale de l’étape, une Bretonne, qui a participé au lancement de BFMTV et cofondé Média Autrement Production. Enfin, Sofian Biouti, directeur marketing et communication, est lui passé par Canal+ et TVMonaco, où il a orchestré des campagnes multicanales et défini l’identité de marque.
Une télévision « intelligente et positive »… Et conformiste ?
NOVO19 entend proposer, selon les mots de Guénaëlle Troly, une télévision « intelligente et positive » qui doit mettre en lumière les territoires et les préoccupations quotidiennes des Français. La chaîne promet une programmation variée, incluant un journal télévisé centré sur la vie locale, des documentaires sur les métiers traditionnels, des fictions françaises, du sport peu médiatisé et un talk-show quotidien de 75 minutes, produit par Together Media et france.tv studio. Ce dernier, diffusé en direct vers 19h, doit mettre en avant des personnalités et anonymes rarement vus à l’écran.
NOVO19, avec un petit budget de 10 millions d’euros d’ici 2028 et 58 nouveaux postes créés à terme (contre 200 chez C8), entend s’installer dans le paysage audiovisuel pour séduire un public, notamment les 25–49 ans vivant hors des grandes villes. Un budget qui paraît limité, l’aide financière de François Pinault qui n’apparaissait pas dans le tour de table proposé à l’Arcom, du retard à l’allumage, un premier studio à Paris et non à Rennes comme annoncé au départ, des éléments de fragilité nombreux qui laissent certains un peu pensifs sur l’avenir du média ;
En s’appuyant sur les 700 journalistes d’Ouest-France et une régie publicitaire confiée à TF1 PUB, la chaîne peut compter sur l’audience du premier quotidien français. Reste que le succès qu’a pu connaître C8 a reposé sur le caractère décalé de certains de ses présentateurs à l’image de Cyril Hanouna qui a su s’écarter des sentiers battus habituellement empruntés par les médias français. Ouest-France et son « ADN » extrêmement lisse pourrait éprouver des difficultés à sortir son épingle du jeu dans une arène hyperconcurrentielle qu’est celle de la télévision.
Voir aussi : Le témoignage d’Henriette, pigiste à Ouest-France et journaliste à l’OJIM