Un sondage de nippon.com révèle que Line et YouTube dominent les préférences des Japonais en matière de médias sociaux, reflétant une société hyperconnectée où la messagerie et le visionnage de vidéos prédominent, tandis que la création de contenu reste marginale.
Dans la tête des Japonais
Un récent sondage réalisé par Cross Marketing pour nippon.com, auprès de 1 100 Japonais âgés de 20 à 69 ans, met en lumière les habitudes numériques de la population. Les résultats sont éloquents : Line, l’application de messagerie incontournable, arrive en tête avec 60,1 % d’utilisateurs réguliers, suivie de près par YouTube à 57,2 %. Ces deux plateformes devancent largement des réseaux comme X ou Instagram, qui peinent à rivaliser dans le paysage médiatique japonais. Line, particulièrement prisée par les femmes et les générations plus âgées, s’impose comme un outil de communication essentiel, utilisé pour envoyer des messages (41,2 % des femmes interrogées). YouTube, en revanche, attire davantage les hommes et les jeunes, qui plébiscitent le visionnage de vidéos (43,1 % des hommes).
Ces activités – messagerie et consommation de contenu vidéo – dominent l’usage des médias sociaux au Japon, reflétant une culture numérique axée sur l’échange rapide et le divertissement visuel. Ces médias sociaux ne servent en revanche pas ou peu à informer les Japonais.
Les sites un peu avant la télévision qui se défend bien
En effet, une étude également publiée sur nippon.com le 31 mars 2025, intitulée rapportait une prépondérance des sites portails (77,4 %) en matière d’information, suivis de la télévision (71,5 %) et très loin devant les plateformes vidéo (31,7 %) et les médias sociaux (28 %).
Il convient par ailleurs de noter que les tirages de journaux papiers au Japon en 2020 se situaient autour de 45 millions d’exemplaires vendus quotidiennement pour une population d’environ 120 millions d’habitants. Malgré un déclin du papier comme en Occident, ce format résiste bien dans une société autrement plus connectée que dans un pays comme la France.
Le paysage audiovisuel japonais : une mosaïque d’influences traditionnelles et modernes
Au-delà des médias sociaux, le paysage audiovisuel japonais est un mélange unique de tradition et d’innovation. La télévision reste une institution, avec des chaînes comme NHK, Fuji TV ou Nippon TV qui captivent des millions de téléspectateurs grâce à des dramas, des émissions de variétés et des journaux télévisés. NHK, la chaîne publique qui bénéficie d’une redevance audiovisuelle, joue un rôle central en offrant des programmes éducatifs et culturels, tandis que les chaînes privées misent sur le divertissement, avec des formats souvent excentriques mêlant humour et compétitions.
Le streaming pour les jeunes
Parallèlement, les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime Video et les services locaux tels que TVer gagnent du terrain, surtout auprès des jeunes générations. Ces services offrent un accès à des contenus internationaux et à des productions japonaises, notamment les animés, qui jouissent d’une popularité mondiale. YouTube, comme le montre le sondage, s’intègre pleinement dans ce paysage en proposant des contenus variés, des clips musicaux aux vlogs de créateurs locaux.
Enfin, la radio, bien que moins dominante, conserve une place dans le quotidien, notamment pour les informations locales et la musique. Ce paysage audiovisuel, à la croisée des traditions et des nouvelles technologies, reflète une société japonaise qui équilibre héritage culturel et modernité numérique.
Roger Flamand

















