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La CMA britannique veut encadrer Google pour sa domination dans la recherche en ligne

5 juillet 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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La CMA britannique veut encadrer Google pour sa domination dans la recherche en ligne

Temps de lecture : 3 minutes

Le 24 juin 2025, l’autorité bri­tan­nique de la con­cur­rence (CMA) a pro­posé de désign­er Google comme « société stratégique sur le marché » en rai­son de sa posi­tion dom­i­nante dans la recherche en ligne. Cette mesure vise à impos­er des règles pour stim­uler la con­cur­rence, avec une déci­sion finale atten­due d’ici le 13 octobre.

90% des recherches en ligne

L’autorité bri­tan­nique de la con­cur­rence (CMA) a annon­cé, le 24 juin, sa propo­si­tion de class­er Google comme « société stratégique sur le marché » pour son moteur de recherche, qui capte 90 % des recherch­es en ligne au Roy­aume-Uni. Cette ini­tia­tive, soumise à con­sul­ta­tion publique jusqu’au 13 octo­bre, s’inscrit dans le cadre du nou­veau régime numérique entré en vigueur le 1er jan­vi­er 2025, inspiré du Dig­i­tal Mar­kets Act européen. L’objectif est de lim­iter les pra­tiques anti­con­cur­ren­tielles et d’ouvrir le marché à d’autres acteurs.

Une décision qui pourrait être contraignante pour Google

Si cette désig­na­tion est con­fir­mée, Google pour­rait être soumis à des oblig­a­tions strictes : affichage d’un écran de choix pour sélec­tion­ner un moteur de recherche par défaut, garantie d’un classe­ment équitable des résul­tats, ou encore trans­parence accrue pour les édi­teurs (sites d’actualité, blogs) sur l’utilisation de leurs con­tenus, notam­ment dans les répons­es générées par l’intelligence arti­fi­cielle, un secteur dans lequel Google investi mas­sive­ment. La CMA a égale­ment pointé du doigt les accords entre Google et les fab­ri­cants de ter­minaux, qui favorisent son moteur de recherche, ain­si que la dif­fi­culté pour les con­cur­rents de référencer un vol­ume de pages comparable.

« Le Roy­aume-Uni a tou­jours prof­ité de nos inno­va­tions, mais des régle­men­ta­tions puni­tives pour­raient frein­er la crois­sance », a réa­gi Oliv­er Bethell, directeur de la con­cur­rence chez Google, cri­ti­quant une mesure qu’il juge restric­tive. La CMA, quant à elle, met en avant l’importance d’un marché plus équitable, soulig­nant que plus de 200 000 entre­pris­es bri­tan­niques font de la pub­lic­ité via Google.

Apple aussi en ligne de mire

Cette propo­si­tion s’appuie sur une enquête lancée en jan­vi­er 2025, qui a révélé des préoc­cu­pa­tions sur les pra­tiques de Google, notam­ment son hégé­monie dans la recherche et la pub­lic­ité en ligne. Par­al­lèle­ment, la CMA exam­ine les écosys­tèmes mobiles de Google (Android) et d’Apple (iOS) pour d’éventuelles désig­na­tions similaires.

Ce cadre régle­men­taire vise à empêch­er les abus de posi­tion dom­i­nante, à l’image des règles européennes imposées à Google, Apple et Meta. En atten­dant la déci­sion finale, la CMA invite les par­ties prenantes à par­ticiper à la con­sul­ta­tion pour façon­ner un marché numérique plus con­cur­ren­tiel. Con­damné en 2022 à 4,1 mil­liards d’euros d’amende pour abus de posi­tion dom­i­nante par la Cour de Jus­tice de l’Union européenne, Google doit faire place à de nom­breuses plaintes en la matière. Reste que si la posi­tion monop­o­lis­tique de Google ne fait pas trop de doute, les alter­na­tives demeurent très loin d’être à la hau­teur pour les consommateurs.

Raoul Vol­foni

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