Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Entretien : comment le média islamo-wokiste AJ+ influence la jeunesse pour déstabiliser la France

8 mars 2025

Temps de lecture : 13 minutes
Accueil | Veille médias | Entretien : comment le média islamo-wokiste AJ+ influence la jeunesse pour déstabiliser la France

Entretien : comment le média islamo-wokiste AJ+ influence la jeunesse pour déstabiliser la France

Temps de lecture : 13 minutes

Avec ses vidéos col­orées, son logo épuré, son ton humoris­tique et son posi­tion­nement édi­to­r­i­al revendiqué comme pro­gres­siste, le média AJ+ séduit chaque année de plus en plus de jeunes occi­den­taux. Pour­tant, der­rière sa façade woke « ouverte sur le monde », le média qatari se révèle un puis­sant out­il de désta­bil­i­sa­tion de nos sociétés occi­den­tales. Expli­ca­tions avec Olivi­er Vial, directeur du Cen­tre d’Études et de Recherch­es Uni­ver­si­taire (CERU).

Voilà main­tenant près de 8 ans que les vidéos du média AJ+ se répan­dent comme une trainée de poudre sur les réseaux soci­aux en France. Peut-être n’en avez-vous jamais enten­du par­ler et pour­tant, les chiffres d’audience de cette chaîne, des­tinée aux « généra­tions con­nec­tées et ouvertes sur le monde » — com­pren­dre « les jeunes » — don­nent le tour­nis. Comptez pas moins de 715 000 abon­nés sur Insta­gram, 733 000 sur YouTube (115 790 828 vues au total) et plus de 2 mil­lions sur Facebook.

Des chiffres inquié­tants au regard du pro­jet de désta­bil­i­sa­tion menée par la dernière-née du groupe qatari Al Jazeera, créé par l’émir Hamad Al Thani au moment de sa prise de pou­voir en 1995. Car der­rière sa façade pro­gres­siste et chamar­rée, AJ+ se révèle un média à dou­ble vis­age et un puis­sant out­il d’influence au ser­vice du Qatar et de son idéolo­gie proche de celle des Frères musulmans.

Voir aus­si : Al Jazeera lance AJ+ en France

Dans une note présentée dans le cadre d’une table ronde au Sénat (intitulée « Frères musulmans, quelle influence sur la jeunesse en France ? »), Olivier Vial, directeur du CERU, en charge du programme « RadicalitéS », a offert une analyse approfondie des stratégies de subversion utilisées par ce média pour influencer les jeunes générations occidentales. Pour l’Observatoire du journalisme, il revient en détails sur les conclusions de son étude « AJ+, le fer de lance de la stratégie subversive du Qatar en France ».

Pourquoi avoir choisi d’enquêter sur ce média en particulier ?

Ce qui nous a poussé à enquêter sur AJ+, c’est le fait de décou­vrir que ce média inté­grale­ment financé par le Qatar a aujourd’hui plusieurs mil­lions d’abonnés en France et, pour­tant, il reste qua­si­ment incon­nu des décideurs poli­tiques, médi­a­tiques… Quand on s’est aperçu de l’influence de ce média dans des caté­gories bien spé­ci­fiques de la pop­u­la­tion en France et en Occi­dent, on a voulu se pencher dessus.

Nous nous sommes très rapi­de­ment aperçu qu’AJ+ n’est pas un média comme les autres. Il a une ligne édi­to­ri­ale extrême­ment orig­i­nale et ambiva­lente : d’un côté, il reprend des codes graphiques très mod­ernes, jeunes et « wok­istes » et, d’un autre côté, il est capa­ble de défendre les posi­tions con­ser­va­tri­ces d’un islam poli­tique rad­i­cal proche de celui des Frères musul­mans. L’alliance de ces deux iden­tités nous a sem­blé à la fois éton­nant et dan­gereux. Cela a motivé notre envie de con­sacr­er une étude sérieuse sur ce média.

Dans votre enquête, vous expliquez qu’il est dif­fi­cile de percevoir, de prime abord, la vraie nature d’AJ+. Qu’entendez-vous par là ?

L’ambivalence de ce média est dif­fi­cile à saisir. Si vous regardez sim­ple­ment une vidéo d’AJ+, vous ne pou­vez pas com­pren­dre l’intégralité du dis­cours que le média entend pro­pos­er à ses cibles. En revanche, quand on com­mence à regarder plusieurs vidéos, on com­prend que ce média est « pro­gres­siste » avec beau­coup de guillemets.

En 2018, alors que la France décou­vre timide­ment le « wok­isme », AJ+ pub­lie déjà une vidéo pour van­ter les iden­tités de genre mul­ti­ples. Et, dès le départ — avec cette vidéo qui a enreg­istré un nom­bre con­sid­érable de vues — AJ+ est allé très loin puisque le média évoque les mou­ve­ments LGBTQQIP2SAA. L’idée est de présen­ter et défendre avec beau­coup de « bien­veil­lance » la rhé­torique issue des études de genre. Ce qui sem­ble extrême­ment éton­nant puisque, quelques vidéos plus tard, ce même média va faire la « pro­mo­tion » du Hamas et dévelop­per des thès­es favor­ables à tous les mou­ve­ments proches des Frères musul­mans. Un esprit clas­sique peut avoir beau­coup de mal à com­pren­dre où ces gens-là veu­lent en venir en dif­fu­sant ce qui paraît, au pre­mier abord, com­plète­ment contradictoire.

Com­ment expliquez-vous ce para­doxe flagrant ?

Il faut bien com­pren­dre que la ligne d’AJ+ peut paraître con­tra­dic­toire si son objec­tif est de défendre un sys­tème de valeurs. Or, ce n’est pas l’objectif prin­ci­pal de ce média.

AJ+ — qui est la décli­nai­son d’Al Jazeera à des­ti­na­tion de la jeunesse en Occi­dent — n’est pas un média de « soft pow­er » comme son « grand frère » : son objec­tif n’est pas de pro­mou­voir les valeurs de l’émirat à l’étranger. En réal­ité, c’est un out­il de sub­ver­sion dont le but est de désta­bilis­er les valeurs occi­den­tales et de l’Occident. En clair : c’est une arme d’ingérence. Quand on com­prend cela, on com­prend mieux pourquoi ils investis­sent ces deux pôles qui peu­vent paraître contradictoires.

AJ+ s’adresse en réal­ité à deux publics très ciblés, deux jeuness­es très dif­férentes. Cela est ren­du pos­si­ble par les algo­rithmes qui per­me­t­tent de cibler des com­mu­nautés très pré­cis­es et de les enfer­mer ensuite dans « des bulles algo­rith­miques » : quand une per­son­ne com­mence à lik­er une vidéo d’AJ+ qui lui est sug­gérée, elle va ren­tr­er dans cette bulle et recevoir davan­tage de vidéos du média sur ses réseaux soci­aux. Cela per­met à AJ+ d’avoir une main­mise sur une par­tie de la jeunesse.

Dans votre enquête, vous évo­quez juste­ment la « stratégie de la tenaille » menée par AJ+ en ciblant spé­ci­fique­ment deux caté­gories de jeunes que tout sem­ble oppos­er. Pou­vez-vous détailler les rouages de cette « stratégie de la tenaille » ?

AJ+ vise deux jeuness­es dif­férentes : une pre­mière qui est celle issue — pour sim­pli­fi­er — des quartiers. L’objectif des vidéos que va lui faire par­venir AJ+ via les algo­rithmes est de provo­quer chez elle du ressen­ti­ment, une aver­sion vis-à-vis de la cul­ture et de la civil­i­sa­tion du pays dans lequel cette jeunesse vit. Pour ce faire, AJ+ va essen­tielle­ment met­tre en avant des vidéos sur le racisme sys­témique, les vio­lences poli­cières… L’idée d’ AJ+, motivée par une très forte volon­té de désta­bil­i­sa­tion, est de faire en sorte que cette jeunesse se sente de moins en moins intégrée.

De l’autre côté du spec­tre, AJ+ vise égale­ment une jeunesse étu­di­ante issue de familles plus aisées auprès de laque­lle le média va dévelop­per un autre dis­cours. Son but ? Créer chez cette jeunesse un sen­ti­ment de cul­pa­bil­i­sa­tion et de rejet de sa cul­ture. L’objectif à terme est que cette jeunesse-là devi­enne wok­iste et fasse siennes les thès­es sur le décolo­nial­isme, sur le racisme sys­témique, sur les vio­lences policières…

En ciblant de manière spé­ci­fique ces deux com­mu­nautés, AJ+ « prend en tenaille » l’identité et la cul­ture de nos pays occi­den­taux : d’un côté, le média « forme » nos futures élites à détester leur cul­ture et, de l’autre côté, elle apprend à des jeunes issus de l’immigration à détester le pays dans lequel ils vivent.

C’est ce qu’on appelle égale­ment « la stratégie du fil de fer » qui a été définie par Giu­liano da Empoli dans Les ingénieurs du chaos. Dans ce livre, Giu­liano da Empoli explique qu’une des manières de créer le chaos est de s’y pren­dre comme pour « couper un fil de fer » : si on veut couper un fil de fer, il ne faut pas le tir­er très forte­ment dans un sens mais, au con­traire, il faut le tir­er très rapi­de­ment de gauche à droite, de manière répéti­tive, jusqu’à ce que le fil de fer finisse par céder. C’est exacte­ment la stratégie mise en place par AJ+ qui va tan­tôt met­tre un grand coup wok­iste, tan­tôt un grand coup en faveur d’un islam rad­i­cal proche des Frères musulmans.

AJ+ vise deux jeunesses différentes : une première qui est celle issue - pour simplifier - des quartiers. L’objectif des vidéos que va lui faire parvenir AJ+ via les algorithmes est de provoquer chez elle du ressentiment, une aversion vis-à-vis de la culture et de la civilisation du pays dans lequel cette jeunesse vit.

AJ+ vise deux jeuness­es dif­férentes : une pre­mière qui est celle issue — pour sim­pli­fi­er — des quartiers. L’objectif des vidéos que va lui faire par­venir AJ+ via les algo­rithmes est de provo­quer chez elle du ressen­ti­ment, une aver­sion vis-à-vis de la cul­ture et de la civil­i­sa­tion du pays dans lequel cette jeunesse vit…

Com­ment AJ+ arrive à faire adhér­er ces deux publics autour d’un même pro­jet et de valeurs aus­si rad­i­cale­ment opposées ? On imag­ine mal des jeunes issus de l’immigration adhér­er aux thès­es wok­istes, pro-LGBT, et inversement… 

L’objectif n’est juste­ment pas d’allier les deux puisque la stratégie du média n’est pas de con­va­in­cre ou d’imposer des valeurs. L’objectif est de créer de la dis­sen­sion, de la sub­ver­sion et de faire en sorte que, des deux côtés du spec­tre, tous rejet­tent la France et la cul­ture française.

Par ailleurs, c’est là où la stratégie d’AJ+ est très habile : en allant très loin dans le wok­isme auprès de jeunes qui ne sont pas wokes du tout, cela crée de « l’engagement » sur les réseaux soci­aux. Cha­cun y va de son com­men­taire, de sa cri­tique… Cela aug­mente sig­ni­fica­tive­ment l’audience de la chaîne. La stratégie est dou­ble­ment gag­nante puisque, à côté de ça, la par­tie du pub­lic « issue des quartiers » ren­force sa con­vic­tion de ne pas être chez elle en France, « un pays où se mélange toutes les iden­tités de genre ». Cela ren­force sa détes­ta­tion de notre pays.

Vous reprenez dans votre étude, l’analyse de Loren­zo Vidi­no, directeur de recherche sur l’extrémisme à l’université George Wash­ing­ton, qui affirme que le wok­isme con­stitue « un vecteur poli­tique par­fait pour les islamistes ». Pou­vez-vous expli­quer ce proces­sus qui amène des jeunes wokes à embrass­er les thès­es islamistes ?

AJ+ attire for­cé­ment des gens wokes hap­pés par le pot de miel woke mis en avant par le média. Ces gens, une fois « fer­rés », vont accepter les dif­férents dis­cours et con­cepts propagés par AJ+. C’est ce qu’on voit dans « l’intersectionnalité » qui a abouti à ce pois­son-volant que sem­ble être l’islamo-wokisme. On a par exem­ple une par­tie des élites, et notam­ment des élites étu­di­antes, qui embrassent aujour­d’hui un dis­cours extrême­ment rad­i­cal sur le décolo­nial­isme. Cela aboutit, à par­tir du 7 octo­bre 2023, à une mon­tée de l’antisémitisme — sous pré­texte d’antisionisme — dans des écoles pres­tigieuses comme Sci­ences po, EHESS… où on va avoir des gens — ce qui paraît com­plète­ment ubuesque — qui se définis­sent comme mil­i­tants queer pour la Palestine…

Le wok­isme con­stitue donc « un vecteur poli­tique par­fait pour les islamistes » car il est un moyen de dis­soudre notre cul­ture. Et dès lors que notre cul­ture est dis­soute, cela laisse beau­coup plus de place à ceux qui veu­lent pro­pos­er une con­tre-cul­ture qui peut être en par­tie influ­encée par l’islam poli­tique. Le wok­isme anni­hile les résis­tances cul­turelles d’une par­tie de la jeunesse et des élites et ouvre la voie, dans une forme de nihilisme, à d’autres cultures.

Pour ce faire, AJ+ a recours, selon vos mots, à de la pro­pa­gande « under the radar ». En quoi con­siste cette stratégie ?

Une des forces d’AJ+, c’est en effet cette pro­pa­gande « under the radar » : même si une vidéo touche deux mil­lions de per­son­nes, comme elle est extrême­ment ciblée, seules les per­son­nes à qui la pro­pa­gande est des­tinée reçoivent le mes­sage. Le reste de la pop­u­la­tion n’a même pas con­science qu’une par­tie de la jeunesse est influ­encée par AJ+.

D’ailleurs, la majorité des gens que nous ren­con­trons aujourd’hui ne con­nais­sent pas AJ+, et ce mal­gré ses audi­ences. Cette stratégie a été ren­du pos­si­ble par le fonc­tion­nement algo­rith­mique des réseaux sociaux.

Si les vidéos dif­fusées par AJ+ sont extrême­ment ciblées, doit-on vrai­ment crain­dre son influ­ence ? Le média a‑t-il réelle­ment un impact sur la jeunesse en France ?

Oui ! Com­ment expli­quer autrement, sauf à penser que les jeunes sont devenus totale­ment fous, qu’il y ait par exem­ple des étu­di­ants de grandes écoles, en France comme aux États-Unis, qui con­sid­èrent qu’on peut être « Queer pour la Pales­tine » ou encore que c’est le Hamas qui pro­tège le mieux les mou­ve­ments gays et LGBT. Il faut avoir été sacré­ment influ­encé par pléthore de vidéos pour com­mencer à penser que cela puisse être vrai. Cette alliance entre la jeunesse bobo-woke et celle proche d’un islam mil­i­tant et rad­i­cal a été extrême­ment pré­parée par l’artillerie idéologique que con­stituent les vidéos d’AJ+.

Certes, ce ne sont pas les seuls à faire ça, mais ce sont sans doute ceux qui ont inté­gré la meilleure stratégie, qui l’ont mis en place de façon aus­si inno­vante, avec des humoristes, des codes de la jeunesse occi­den­tale, un ton décalé, des experts choi­sis au cordeau… Ils se sont vrai­ment mis dans la peau d’un jeune occi­den­tal pour com­pren­dre et réus­sir à le faire douter de ses valeurs, le cul­pa­bilis­er vis-à-vis de son his­toire, de ses insti­tu­tions, de façon à ce qu’il se retourne petit à petit con­tre son pays.

Vous évo­quez les experts triés sur le volet. En quoi ces experts par­ticipent-ils de la stratégie de sub­ver­sion d’AJ+ ?

AJ+ sélec­tionne ses experts de façon très habile. Ils sont extrême­ment mil­i­tants et engagés mais sont présen­tés comme des gens totale­ment neu­tres. Les deux exem­ples que je donne sou­vent sont François Bur­gat et Max Blumenthal.

Fran­cois Burgeat est présen­té par AJ+ comme un « sim­ple » islam­o­logue alors qu’en réal­ité c’est un ancien directeur du CNRS réputé très proche de Tariq Ramadan. Il a notam­ment tenu des pro­pos très favor­ables à un islam extrême­ment rad­i­cal. Il se qual­i­fie d’ailleurs lui-même d’islamo-gauchiste et regrette qu’il n’y en ait pas plus dans les universités.

Max Blu­men­thal est quant à lui présen­té comme un jour­nal­iste juif. Sauf que là aus­si, ce n’est pas « un sim­ple jour­nal­iste juif ». Il a en effet com­mencé en étant jour­nal­iste dans un mag­a­zine du Hezbol­lah avant de tra­vailler pour Al Jazeera et le Qatar. Il a aus­si dévelop­pé un site con­spir­a­tionniste aux États-Unis. Nous ne sommes donc claire­ment pas sur un jour­nal­isme « neutre ».

Notons égale­ment que par­mi les élus sur la chaîne, la majorité sont des élus LFI. On com­prend bien là l’alliance entre LFI et AJ+ : cha­cun se sert de l’autre, ils sont en réso­nance car ils visent les deux mêmes clientèles.

Quel est l’objectif final d’AJ+ ?

Très sou­vent, ceux qui ont étudié AJ+ ont mal com­pris ce qu’était ce média. Ce n’est pas un média comme les autres : il a été créé en 2014 — sa branche française en 2017 — et est financé à 100% par le Qatar. Toutes les vidéos, y com­pris les vidéos en français, sont tournées à Doha et réal­isées par des équipes au Qatar.

On pour­rait donc penser que c’est un média de « soft pow­er ». Sauf que non : AJ+ ne prône pas les valeurs du Qatar. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’ils ont une chaîne pour les fran­coph­o­nes, une autre pour les anglo­phones etc. qui sont totale­ment dif­férentes des chaînes qu’ils pro­duisent en langue arabe. L’ob­jec­tif n’est pas d’avoir un média qui val­orise les valeurs de leur pays à l’étranger mais de sub­ver­tir les valeurs des pays occi­den­taux et d’affaiblir le plus pos­si­ble leur cohé­sion sociale.

Face à cela, vous insis­tez dans votre enquête sur la néces­sité pour les autorités français­es de pren­dre des mesures pour con­tr­er cette influ­ence insi­dieuse. À quelles mesures pensez-vous ? 

À des mesures qui con­sis­tent à bien pren­dre con­science qu’AJ+ n’est pas un média mais un out­il d’ingérence et de sub­ver­sion qui est là pour frag­ilis­er nos sociétés. Il faut donc trou­ver des mesures pour l’encadrer voire pour l’interdire. C’est une vraie volon­té. Sachant que cer­tains pays arabes ont déjà inter­dit Al Jazeera et qu’Israël vient de l’interdire égale­ment. Il faut réfléchir à ça.

Là où la tâche s’annonce com­pliquée, c’est que nous défendons égale­ment la lib­erté d’expression. Nous tra­vail­lons donc sur ce dossier en ce moment avec des par­lemen­taires et des juristes pour trou­ver l’outil juridique qui per­me­t­tra d’interdire AJ+ sans que cela ne se retourne con­tre des médias d’information et con­tre la lib­erté d’expression.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés