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Célébrations du PSG : quand So Foot transforme le foot en combat de genres

23 juin 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Célébrations du PSG : quand So Foot transforme le foot en combat de genres

Temps de lecture : 3 minutes

Après la vic­toire du PSG en Ligue des cham­pi­ons, le mag­a­zine So Foot déplore l’absence des femmes dans les célébra­tions, dénonçant une dom­i­na­tion mas­cu­line vio­lente. Une lec­ture qui ali­mente une croisade médi­a­tique con­tre le con­cept de « mas­culin­isme » dans le sport.

L’article de So Foot sur les célébra­tions, et les débor­de­ments, post-vic­toire du PSG en Ligue des cham­pi­ons, signé Ulysse Lla­mas, peint un tableau som­bre : des hommes monop­o­lisant l’espace pub­lic, des femmes reléguées à la marge, apeurées par une viril­ité débridée. Les témoignages de Capucine et Clé­mence, décrivant des scènes d’agressivité et d’insécurité, ser­vent à illus­tr­er un pré­ten­du « défouloir de vio­lence » mas­culin. Une lec­ture qui s’inscrit dans une ten­dance pour nom­bre de médias de gauche à traiter de la ques­tion du mas­culin­isme, sorte de viril­ité « tox­ique » qui serait oppres­sante pour ces dames.

Un profilage genré de supporters

Si les débor­de­ments lors des fêtes sportives ne sont pas nou­veaux, cet arti­cle sem­ble moins chercher à com­pren­dre qu’à accuser. En focal­isant sur le sexe des fau­teurs de trou­ble, il réduit un prob­lème sécu­ri­taire à une guerre des gen­res en ne s’attardant qu’à cet aspect du pro­fil des per­son­nes mise en cause lors des inci­dents qui ont suivi la vic­toire du PSG en coupe d’Europe, pour­tant l’identité des per­son­nes con­damnés après les inci­dents pour­raient don­ner un autre angle d’analyse.

Cette approche ali­mente un nar­ratif sim­pliste : les hommes, tous les hommes, par essence, seraient un danger.

Une offensive lexicale

Cette lec­ture s’inscrit dans une offen­sive plus large des médias de gauche con­tre ce qu’ils nom­ment le « mas­culin­isme » dans le sport. Ce terme, pop­u­lar­isé par des fig­ures comme la fémin­iste Stéphanie Lamy qui col­la­bore au Club de Medi­a­part ou des rap­ports du Haut Con­seil à l’Égalité, désigne une sup­posée idéolo­gie de dom­i­na­tion mas­cu­line, par­fois com­parée à du « ter­ror­isme » dans des titres comme La République du Cen­tre. Pour­tant, ce con­cept appa­raît ban­cal. En amal­ga­mant des com­porte­ments indi­vidu­els déviants à une espèce mou­vance organ­isée, il crée un enne­mi flou, dif­fi­cile à cern­er et sem­ble surtout être un recy­clage un peu bas de gamme du bon vieux terme « machiste ». L’idée que la vio­lence serait intrin­sèque­ment liée à la mas­culin­ité, comme le sug­gère Lucile Pey­tavin dans So Foot, per­met d’une part d’éviter de chercher l’origine exacte de la vio­lence et de servir un dis­cours fémin­iste éculé en ten­tant de jouer la carte anti­con­formiste dans un milieu du foot­ball très masculin.

La lec­ture des inci­dents qui ont suivi la finale de Coupe d’Europe témoigne surtout d’une main­mise cul­turelle de la gauche sur le sport en France. Une ten­dance qui pour­rait être amenée à évoluer dans une secteur en pleine muta­tion.

Rodolphe Cha­la­mel

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