Après la victoire du PSG en Ligue des champions, le magazine So Foot déplore l’absence des femmes dans les célébrations, dénonçant une domination masculine violente. Une lecture qui alimente une croisade médiatique contre le concept de « masculinisme » dans le sport.
L’article de So Foot sur les célébrations, et les débordements, post-victoire du PSG en Ligue des champions, signé Ulysse Llamas, peint un tableau sombre : des hommes monopolisant l’espace public, des femmes reléguées à la marge, apeurées par une virilité débridée. Les témoignages de Capucine et Clémence, décrivant des scènes d’agressivité et d’insécurité, servent à illustrer un prétendu « défouloir de violence » masculin. Une lecture qui s’inscrit dans une tendance pour nombre de médias de gauche à traiter de la question du masculinisme, sorte de virilité « toxique » qui serait oppressante pour ces dames.
Un profilage genré de supporters
Si les débordements lors des fêtes sportives ne sont pas nouveaux, cet article semble moins chercher à comprendre qu’à accuser. En focalisant sur le sexe des fauteurs de trouble, il réduit un problème sécuritaire à une guerre des genres en ne s’attardant qu’à cet aspect du profil des personnes mise en cause lors des incidents qui ont suivi la victoire du PSG en coupe d’Europe, pourtant l’identité des personnes condamnés après les incidents pourraient donner un autre angle d’analyse.
Cette approche alimente un narratif simpliste : les hommes, tous les hommes, par essence, seraient un danger.
Une offensive lexicale
Cette lecture s’inscrit dans une offensive plus large des médias de gauche contre ce qu’ils nomment le « masculinisme » dans le sport. Ce terme, popularisé par des figures comme la féministe Stéphanie Lamy qui collabore au Club de Mediapart ou des rapports du Haut Conseil à l’Égalité, désigne une supposée idéologie de domination masculine, parfois comparée à du « terrorisme » dans des titres comme La République du Centre. Pourtant, ce concept apparaît bancal. En amalgamant des comportements individuels déviants à une espèce mouvance organisée, il crée un ennemi flou, difficile à cerner et semble surtout être un recyclage un peu bas de gamme du bon vieux terme « machiste ». L’idée que la violence serait intrinsèquement liée à la masculinité, comme le suggère Lucile Peytavin dans So Foot, permet d’une part d’éviter de chercher l’origine exacte de la violence et de servir un discours féministe éculé en tentant de jouer la carte anticonformiste dans un milieu du football très masculin.
La lecture des incidents qui ont suivi la finale de Coupe d’Europe témoigne surtout d’une mainmise culturelle de la gauche sur le sport en France. Une tendance qui pourrait être amenée à évoluer dans une secteur en pleine mutation.
Rodolphe Chalamel