France Inter reste la radio la plus écoutée en France avec 7,26 millions d’auditeurs quotidiens, tandis que RTL retrouve la deuxième place et Europe 1 continue sa remontée, selon les chiffres de Médiamétrie du premier trimestre 2025.
Le paysage radiophonique français reste marqué par une érosion globale, avec 38,46 millions d’auditeurs quotidiens, soit 264 000 de moins qu’en 2024, selon les chiffres de Médiamétrie pour janvier-mars 2025. Malgré ce recul, certaines stations tirent leur épingle du jeu, à commencer par France Inter, qui conserve son statut de leader incontesté. Avec 7,26 millions d’auditeurs quotidiens et 12,8 % d’audience cumulée, la radio publique gagne 76 000 auditeurs mais devra gérer le départ de son directeur Marc Fauvelle qui a quitté la radio publique.
Les grosses stations se maintiennent à flot
RTL, après avoir été reléguée au troisième rang par Franceinfo, reprend la deuxième place avec 5 millions d’auditeurs (8,9 % d’audience cumulée). Cependant, la station du groupe M6 accuse une perte de 325 000 auditeurs sur un an, signe que l’hémorragie n’est pas totalement enrayée. Franceinfo, avec 4,9 millions d’auditeurs (8,7 %), talonne RTL, portée par une actualité internationale dense, notamment le retour des États-Unis de Donald Trump.
Europe 1 poursuit de son côté sa progression, gagnant 269 000 auditeurs pour atteindre 2,7 millions (4,7 % d’audience cumulée). La station, propriété de Vivendi, bénéficie d’une grille stable et de la synergie avec CNews, notamment via les émissions de Pascal Praud et Cyril Hanouna, dont « On marche sur la tête » a triplé l’audience de sa tranche horaire. La durée d’écoute explose à 122 minutes par auditeur, un record salué par Constance Benqué, directrice de Lagardère Radio.
Les poursuivants dans des situations très variables
Du côté des radios publiques, France Culture progresse (3,6 %, +0,2 point), tandis que le réseau Ici (ex-France Bleu) chute à 4,2 % (-0,7 point) sans que l’on puisse dire si son changement de nom, pour le moins étrange a pu s’avérer déterminant, ou si ces radios locales ont été pénalisées par une actualité internationale écrasante. Chez les musicales, NRJ (7,5 %) et Nostalgie (5,9 %) reculent, tandis que Fun Radio (3,6 %, +0,3 point) progresse et Radio Nova cartonne après avoir recyclé Guillaume Meurice, assumant son gauchisme décomplexé (+131 % avec 772 000 auditeurs). Europe 2, en revanche, s’effondre à 1,5 %, son pire score historique, malgré l’arrivée de Benjamin Castaldi.
Dans un marché radiophonique en perte de vitesse, concurrencé par les podcasts et réseaux sociaux, ces résultats soulignent la bonne résistance des grosses écuries, l’innovation d’antennes jusqu’alors très secondaire comme Radio Nova, qui mise sur une programmation assumée et un fort ancrage digital. La tendance, si elle se poursuit, pourrait voir la disparition de quelques antennes dans les mois et les années à venir.
Rodolphe Chalamel