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Agence ODOXA : sondage ou influence ?

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4 décembre 2014

Temps de lecture : 2 minutes
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Agence ODOXA : sondage ou influence ?

Temps de lecture : 2 minutes

Gaël Sliman a longtemps hésité entre l’influence et le sondage. Et visiblement il hésite encore. L’institut ODOXA reprend le flambeau d’une conception pour le moins ambigüe du métier de sondeur, celle qui consiste à dégager les bons pourcentages pour les bons clients, au lieu de refléter l’opinion pays réel, lequel est un concept maurrassien comme chacun sait…

Le prob­lème, quand on passe de la cri­tique gas­tronomique aux fourneaux, ou inverse­ment, c’est qu’on risque de dérouter le client qui finit par se méfi­er du restau­rant. Dans le cas d’un ana­lyste d’opin­ion comme Gaël Sli­man, qui a fait par­tie des dirigeants de l’in­sti­tut de sondage BVA, la ques­tion de la dou­ble cas­quette se posait déjà il y a quelques mois quand il par­ve­nait à con­cili­er les deux rôles, celui de sondag­iste et celui d’édi­to­ri­al­iste, sans que l’on sache lequel influ­ençait l’autre.

Lorsqu’il a fondé l’a­gence ODOXA en sep­tem­bre dernier, on a pu se dire que sa démarche était celle du bril­lant col­lab­o­ra­teur voulant vol­er de ses pro­pres ailes. Mais le prob­lème tient à la nature des sondages ODOXA, que l’on voit désor­mais fleurir un peu partout dans la presse pour asseoir une opin­ion recom­mand­able, c’est à dire une opin­ion que la presse réclame pour illus­tr­er ou pro­mou­voir ses idées (exem­ple : la pop­u­lar­ité d’Alain Jup­pé, opin­ion typ­ique­ment recommandée).

Le fait que le nom de la société com­porte le mot Doxa n’est sans doute pas un hasard, et la ques­tion de savoir si ODOXA n’est là que pour impos­er les opin­ions de ceux qui com­man­dent les sondages se pose sérieuse­ment. Cette société a vis­i­ble­ment pour voca­tion de repren­dre la part “influ­ence” de l’ac­tiv­ité BVA sous un nou­veau label, soit que Gaël Sli­man en ait été prié par ses asso­ciés, soit qu’il s’agisse d’une manœu­vre parce que les manip­u­la­tions com­mençaient à com­pro­met­tre l’im­age de BVA. Comme nous l’avons souligné ici à plusieurs repris­es, il n’est pas raisonnable de pré­ten­dre inter­roger “les Français” quand on con­tacte mille d’en­tre eux par inter­net. Mais la méth­ode n’est pas tout à fait sans faille car le même genre d’échan­til­lon en ligne place Marine Le Pen en deux­ième fig­ure de l’année der­rière l’ac­tiviste pak­istanaise Malala. Nul doute qu’ ODOXA trou­vera bien­tôt le moyen de raf­fin­er ses ques­tion­naires pour éviter ce genre de pépins.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo France Inter via Youtube (DR)