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Le Crayon, victime de sa propre prudence : chasser Stérin pour être accusé de zemmourisme

19 octobre 2025

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Crayon, victime de sa propre prudence : chasser Stérin pour être accusé de zemmourisme

Temps de lecture : 3 minutes

Le Crayon, victime de sa propre prudence : chasser Stérin pour être accusé de zemmourisme

Après avoir publique­ment renié Pierre-Édouard Stérin pour se dédouan­er de toute « con­nivence droitière », le média Le Cray­on se retrou­ve… accusé par L’Humanité de fréquenter la galax­ie Zem­mour. Ironie du sort pour ces jeunes entre­pre­neurs du dia­logue qui, à force de chercher la respectabil­ité médi­a­tique, récoltent la sus­pi­cion généralisée.

Il y a un an à peine, Le Cray­on clairon­nait avoir « tourné la page Stérin ». Le média des jeunes, auto­proclamé espace de débat apoli­tique, annonçait la sor­tie du mil­liar­daire catholique de son cap­i­tal, soucieux d’éviter toute assim­i­la­tion à la droite con­ser­va­trice. Las : les efforts de désol­i­dari­sa­tion n’ont pas suf­fi. L’Humanité vient désor­mais les accuser d’avoir rem­placé un action­naire qual­i­fié de « réac » par des investis­seurs sup­posé­ment « zemmouristes ».

L’art de la désolidarisation permanente

Depuis sa créa­tion, Le Cray­on cul­tive une image de neu­tral­ité ouverte : con­fron­ter les idées, inviter toutes les sen­si­bil­ités, « réu­nir dans un monde clivé ». Pour­tant, chaque appari­tion du nom de Pierre-Édouard Stérin, action­naire minori­taire depuis 2023, déclen­chait un réflexe pavlovien : com­mu­niqué, excus­es, mise à dis­tance. L’été dernier encore, lors du fes­ti­val Delta à Mar­seille, les dirigeants assur­aient publique­ment que les pro­jets poli­tiques de leur ancien mécène « ne les con­cer­naient pas ». Le prin­ci­pal intéressé a d’ailleurs répon­du directe­ment à ses amis ingrats sur son réseau social priv­ilégié LinkedIn.

Pierre-Édouard Stérin

Cette pré­cip­i­ta­tion à effac­er toute trace d’un investis­seur con­ser­va­teur s’expliquait sans doute par la peur du procès en réac­tion. Mais à force de chercher l’absolution médi­a­tique, Le Cray­on sem­ble avoir com­pris une loi immuable : renier n’immunise jamais.

Le coq a chan­té trois fois et c’est main­tenant une sup­posée prox­im­ité avec la sphère zém­mour­ri­enne qui est évo­quée par l’Humanité sous la plume du jour­nal­iste pré­posé à la riposte anti-Stérin Thomas Lemahieu.

Du coup de crayon au coup de trique

Car voici que L’Humanité, organe com­mu­niste hyper sub­ven­tion­né par « l’État cap­i­tal­iste », relance la machine à soupçons : si Stérin est par­ti, d’autres fig­ures « liées à Zem­mour » seraient entrées au cap­i­tal. Par­mi elles, Yas­mine Doua­di, épouse d’un avo­cat passé par le col­lec­tif « Avo­cats pour Zem­mour ». Une par­tic­i­pa­tion infime (0,4 % du cap­i­tal), mais suff­isante pour que le Canard crie à la compromission.

L’affaire révèle surtout l’impossibilité, pour un média français, d’échapper au tri­bunal idéologique : le soupçon de « con­ta­gion droitière » suf­fit désor­mais à dis­qual­i­fi­er toute ten­ta­tive d’indépendance.

Quant à Pierre-Édouard Stérin, le moin­dre de ses sou­tiens passés ou présents sem­ble voué à une cri­tique agres­sive de la presse bien au-delà de la rédac­tion de L’Humanité.

Leçon d’un désaveu

En cédant à la panique, Le Cray­on espérait couper court aux cri­tiques. Le résul­tat inverse s’impose : sa volon­té de « faire oubli­er Stérin » n’a con­va­in­cu ni ses adver­saires ni ses sou­tiens. L’Humanité le fustige tou­jours, tan­dis que nom­bre d’observateurs rap­pel­lent que c’est bien le Fonds du Bien Com­mun, ini­tia­tive qui a émergé grâce à Pierre-Édouard  Stérin (et dont il ne fait plus par­tie) qui per­mit au média de se développer.

Ironie cru­elle : ceux qui pré­tendaient « réu­nir les con­traires » se retrou­vent pris dans le même sec­tarisme qu’ils voulaient dépass­er. Et Pierre-Édouard Stérin, hon­ni par la gauche mais con­stant, peut regarder de loin ces appren­tis stratèges décou­vrir que renier ses bien­fai­teurs n’achète pas la paix idéologique.

Rodolphe Cha­la­mel

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