Ou Rima Hassan journaliste
Depuis la rentrée de septembre 2025, les auditeurs de France Inter ont retrouvé une Grande Matinale, s’étalant de 7 à 11 heures, portée par Nicolas Demorand et Sonia Devillers. Avec de nouvelles voix : Benjamin Duhamel en intervieweur, Bertrand Chameroy au billet d’humour, Nora Hamadi à la revue de presse.
Origines
Née le 27 août 1980 à Longjumeau (Essonne), d’un père ascensoriste et d’une mère assistante commerciale tous deux algériens, Nora Hamadi vit aujourd’hui à Ivry-sur-Seine (Essonne) dans un appartement de 85 m².
La journaliste est très fière de sa double identité qu’elle revendique fièrement en montrant ses deux passeports français et algériens sur son compte Instagram. Elle milite en outre pour un journalisme plus inclusif qui donne la parole aux habitants des banlieues et de la France périphérique « trop souvent ignorés ou méprisés par les médias ». Elle entend mener une guerre culturelle contre « la petite musique raciste et xénophobe de l’extrême droite » et avait alerté en mai 2025 sur « l’explosion de l’islamophobie ».
Formation universitaire et parcours professionnel
Diplômée en économie et détentrice d’un DEA en sociologie politique à l’université de Nanterre, Nora Hamadi enseigne à l’École normale sociale, un institut de formation pour travailleurs sociaux.
En parallèle, Nora Hamadi est secrétaire au Parisien de 2000 à 2007. Recommandée par ses collègues, elle décide d’envoyer un mail à Christophe Barbier, alors directeur du journal L’Express. Il la recrute en stage. Nora Hamadi écrit ses premiers articles dans l’hebdomadaire en 2006.
Ensuite, tout s’accélère : elle travaille à i‑Télé jusqu’en 2009 puis travaille à la radio Le MOUV (radio de France Télévisions consacrée au hip-hop, rap et autres musiques urbaines) comme journaliste chroniqueuse culture.
Son premier poste important est sur Public Sénat. Elle y est d’abord responsable d’édition de 2009 à 2010. Elle y crée ensuite l’émission Enquête d’Europe, qu’elle présente également, tout en étant joker de l’émission Europe Hebdo.
Elle finit rédactrice en chef du Docu-Débat : une émission de débats qui succède à la diffusion d’un documentaire.
Au sujet de son salaire à Public Sénat, elle déclare avoir été « troublée de toucher à 30 ans autant que son père en fin de carrière ». Nora Hamadi migre ensuite à ARTE où elle présente l’émission En tête-à-tête avec Nora Hamadi, les grands entretiens de 27 où elle interroge en face-à-face une personne sur un sujet d’actualité européenne comme l’intelligence artificielle, la pêche intensive ou encore la drogue.
Nora Hamadi revient ensuite sur le service public, à France Culture, de 2021 à 2025. Elle y produit deux émissions intitulées Sous les radars et Douce France.
Depuis août 2025, Nora Hamadi effectue une courte revue de presse sur France Inter dans laquelle elle alterne entre actualités internationales, nationales et locales, le tout avec un ton badin et des jeux de mots.
Parcours militant
Nora Hamadi a de nombreux engagements au niveau associatif.
Elle a été présidente de la section française de l’Association des journalistes européens (AJE) de 2013 à 2017, et y est vice-présidente depuis. Dans ce cadre, elle siège au jury du prix Louise-Weiss du journalisme européen et du Young European Awards. L’AJE défend les intérêts des journalistes couvrant l’Europe et promeut le journalisme européen.
Elle a également été présidente en 2020 de l’association ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire). Elle préside en outre le Collectif Œil qui « lutte contre les discriminations et les inégalités médiatiques, en promouvant une représentation plus inclusive des minorités et des invisibles dans les médias ».
Elle a également participé à la création de l’association Regards vers l’Autre et dirige l’association Banlieues Capitale. Cette association met l’accent sur les quartiers populaires (comprenez de l’immigration), en favorisant des initiatives culturelles et sociales pour valoriser ces territoires.
Publications
- La maison des rêves, Flammarion, septembre 2025
Sa nébuleuse
- Christophe Barbier : ex-rédacteur en chef de L’Express, aujourd’hui matinalier sur LCI, joker de Gilles Bouleau au 20 heures de TF1 ; il l’avait acceptée en stage à L’Express.
- Nicolas Demorand, Sonia Devilliers, Anne-Sophie Lapix et Benjamin Duhamel, Bertrand Chameroy : collègues sur France Inter
- Kathia Gilder : journaliste et animatrice, elle coprésentait avec Nora Hamadi l’émission Europe Hebdo sur LCP/Public Sénat, un magazine hebdomadaire dédié aux affaires européennes.
- Raphaël Yem : journaliste et co-rédacteur en chef du magazine trimestriel Fumigène, qu’ils dirigeaient ensemble depuis 2015.
- Jean-François Achilli : présentateur des Informés sur France Info, qui a salué le talent de Nora Hamadi pour vulgariser les enjeux européens et faire le lien avec le quotidien des citoyens.
- Vanessa Nadjar : journaliste, co-auteure d’articles ou de contributions avec Nora Hamadi, notamment sur des sujets européens pour des publications comme le Green European Journal.
- Antoine Dhulster : journaliste collaborant sur des enquêtes et reportages, souvent mentionné aux côtés de Nora Hamadi dans des projets d’Arte ou France Culture.
- Nassira El Moaddem : journaliste à Arrêt sur images qui la soutient sur X.
Ils ont dit
Nassira El Moaddem (journaliste à Arrêt sur images) : elle l’a publiquement défendue en 2024 lors d’un incident médiatique, la décrivant comme une « voix solide et engagée pour une information plus juste et inclusive », en opposition aux attaques qu’elle subissait.
Gilles Klein (journaliste indépendant, ex-Arrêt sur images et Libération) : dans un post X du 26 juin 2025, il a annoncé positivement son arrivée à France Inter aux côtés de Benjamin Duhamel, soulignant son expertise comme un « renouveau pour la matinale ».
Gilles-William Goldnadel l’a vivement critiquée à plusieurs reprises sur X depuis juin 2025, la qualifiant de « journaliste d’extrême gauche » et d’« admiratrice de Rima Hassan » (avocate et militante pro-palestinienne), accusant sa revue de presse d’être biaisée contre Israël (ex. : posts des 5 octobre, 25 août et 11 septembre 2025, où il dénonce des sélections d’articles « anti-israéliens » de Libé ou L’Huma).
« Deux semaines après le 7 octobre, voilà ce que tweete Nora Hamadi, la nouvelle préposée revue de presse d’Inter. Une fan de Rima Hassan sur France Inter, un admirateur de Hitler sur France 24. Vous comprenez pourquoi on n’en peut plus de l’odieux visuel public ? »
Elle a dit
« Nous sommes di victimes di 11 septembre. Ci qui nous li victimes », X, 17 février 2013, Nora Hamadi se moque sur X de l’accent de l’imam Chalgouhmi et ironise sur le 11 septembre.
« Ces valeurs de mobilité sociale, cette question de liberté, croire à un champ des possibles ouverts, je travaille auprès de gamins, ils y croient profondément et ce qui les rend irritables à la fin, c’est qu’ils voient que le contrat, il est pas rempli ! C’est pas de leur faute. », C ce soir, 10 février 2025.
« Ils se rendent compte qu’ils sont dans les caves de la République, qu’il n’y a pas de profs en face d’eux, il y a pas de Nicolas et d’Adrien et il y a une forme de colorimétrie un peu uniforme. », C ce soir, 10 février 2025.
« Sur France Culture, je confronte la parole des puissants à ce que vivent les gens qui ont les pieds dans la glaise. Les classes populaires ont droit à un traitement médiatique normalisé, à part entière. », Télérama, 5 septembre 2024.
« Si on tire le fil de cette guerre culturelle qu’il faut mener ! Cette guerre culturelle, il faut la mener au-delà des médias, comment on fait ? » Faut-il en finir avec la France des tours et la France des bourgs ? , France Culture, vendredi 6 juin 2025.
« On a un problème de prise de risque, et on cherche à contrôler la parole citoyenne quand elle est conviée sur les plateaux. Les gens sont castés en fonction de l’attente d’un diffuseur ou d’un producteur, pas en fonction de la réalité. Celui ou celle qui décide que telle ou telle personne est légitime pour parler à l’antenne détient un pouvoir énorme. Qu’en fait-on, de ce pouvoir ? Il nous faut renverser ce rapport de force médiatique, qui devient insupportable. Les gens manifestent, ils écrivent sur les réseaux sociaux, ils jouent le jeu en allant voter, encore une fois en juin dernier. Il est urgent de les écouter. », Télérama, 5 septembre 2024.
« Cette surreprésentation de l’extrême droite produit un effet de loupe trompeur. »
« Je fais de l’éducation populaire depuis plus de quinze ans, et je trouve que les mômes d’aujourd’hui vont plus mal encore. Parcoursup a fait des dégâts terribles, on récupère des jeunes qui ne sont ni en formation, ni au travail. Des boules de nerfs et d’angoisse. C’est comme s’ils ployaient, ils sont perdus, et conscients d’être dans les caves de la République. », Télérama, 5 septembre 2024.
« Quand j’étais enfant, à Longjumeau, on avait un local au bas d’un immeuble, où on nous proposait de l’aide aux devoirs et des activités. Des animateurs s’occupaient de nous, trois ou quatre pour une centaine d’enfants. L’objectif de la maison de quartier était de faire grandir l’empouvoirement des habitants, de les encourager à monter leur association, leur atelier de cuisine ou de tricot. On faisait du théâtre, du dessin, de la danse… Tout était accessible. », Télérama, 5 septembre 2024.












