Ojim.fr

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Je fais un don

En soutenant aujourd’hui l’OJIM, vous nous aidez à vous informer sur ceux qui vous informent et vous maintenez un espace de liberté sur la toile. Vous avez besoin de l'OJIM ? Nous avons besoin de votre soutien ! Ensemble "on les aura !"

Nora Hamadi

12 octobre 2025

Temps de lecture : 8 minutes
Accueil | Portraits | Nora Hamadi
Accueil | Portraits | Nora Hamadi

Nora Hamadi

Temps de lecture : 8 minutes

Ou Rima Hassan journaliste

Depuis la ren­trée de sep­tem­bre 2025, les audi­teurs de France Inter ont retrou­vé une Grande Mati­nale, s’étalant de 7 à 11 heures, portée par Nico­las Demor­and et Sonia Dev­illers. Avec de nou­velles voix : Ben­jamin Duhamel en inter­vieweur, Bertrand Chameroy au bil­let d’humour, Nora Hama­di à la revue de presse.

Origines

Née le 27 août 1980 à Longjumeau (Essonne), d’un père ascen­soriste et d’une mère assis­tante com­mer­ciale tous deux algériens, Nora Hama­di vit aujourd’hui à Ivry-sur-Seine (Essonne) dans un apparte­ment de 85 m².

La jour­nal­iste est très fière de sa dou­ble iden­tité qu’elle revendique fière­ment en mon­trant ses deux passe­ports français et algériens sur son compte Insta­gram. Elle milite en out­re pour un jour­nal­isme plus inclusif qui donne la parole aux habi­tants des ban­lieues et de la France périphérique « trop sou­vent ignorés ou méprisés par les médias ». Elle entend men­er une guerre cul­turelle con­tre « la petite musique raciste et xéno­phobe de l’extrême droite » et avait alerté en mai 2025 sur « l’explosion de l’islamophobie ».

Formation universitaire et parcours professionnel

Diplômée en économie et déten­trice d’un DEA en soci­olo­gie poli­tique à l’université de Nan­terre, Nora Hama­di enseigne à l’É­cole nor­male sociale, un insti­tut de for­ma­tion pour tra­vailleurs sociaux.

En par­al­lèle, Nora Hama­di est secré­taire au Parisien de 2000 à 2007. Recom­mandée par ses col­lègues, elle décide d’envoyer un mail à Christophe Bar­bi­er, alors directeur du jour­nal L’Express. Il la recrute en stage. Nora Hama­di écrit ses pre­miers arti­cles dans l’hebdomadaire en 2006.

Ensuite, tout s’accélère : elle tra­vaille à i‑Télé jusqu’en 2009 puis tra­vaille à la radio Le MOUV (radio de France Télévi­sions con­sacrée au hip-hop, rap et autres musiques urbaines) comme jour­nal­iste chroniqueuse culture.

Son pre­mier poste impor­tant est sur Pub­lic Sénat. Elle y est d’abord respon­s­able d’édi­tion de 2009 à 2010. Elle y crée ensuite l’émission Enquête d’Europe, qu’elle présente égale­ment, tout en étant jok­er de l’émission Europe Heb­do.

Elle finit rédac­trice en chef du Docu-Débat : une émis­sion de débats qui suc­cède à la dif­fu­sion d’un documentaire.

Au sujet de son salaire à Pub­lic Sénat, elle déclare avoir été « trou­blée de touch­er à 30 ans autant que son père en fin de car­rière ». Nora Hama­di migre ensuite à ARTE où elle présente l’émission En tête-à-tête avec Nora Hama­di, les grands entre­tiens de 27 où elle inter­roge en face-à-face une per­son­ne sur un sujet d’actualité européenne comme l’intelligence arti­fi­cielle, la pêche inten­sive ou encore la drogue.

Nora Hama­di revient ensuite sur le ser­vice pub­lic, à France Cul­ture, de 2021 à 2025. Elle y pro­duit deux émis­sions inti­t­ulées Sous les radars et Douce France.

Depuis août 2025, Nora Hama­di effectue une courte revue de presse sur France Inter dans laque­lle elle alterne entre actu­al­ités inter­na­tionales, nationales et locales, le tout avec un ton badin et des jeux de mots.

Parcours militant

Nora Hama­di a de nom­breux engage­ments au niveau associatif.

Elle a été prési­dente de la sec­tion française de l’Association des jour­nal­istes européens (AJE) de 2013 à 2017, et y est vice-prési­dente depuis. Dans ce cadre, elle siège au jury du prix Louise-Weiss du jour­nal­isme européen et du Young Euro­pean Awards. L’AJE défend les intérêts des jour­nal­istes cou­vrant l’Eu­rope et promeut le jour­nal­isme européen.

Elle a égale­ment été prési­dente en 2020 de l’association ZEP (la Zone d’Expression Pri­or­i­taire). Elle pré­side en out­re le Col­lec­tif Œil qui « lutte con­tre les dis­crim­i­na­tions et les iné­gal­ités médi­a­tiques, en pro­mou­vant une représen­ta­tion plus inclu­sive des minorités et des invis­i­bles dans les médias ».

Elle a égale­ment par­ticipé à la créa­tion de l’association Regards vers l’Autre et dirige l’association Ban­lieues Cap­i­tale. Cette asso­ci­a­tion met l’ac­cent sur les quartiers pop­u­laires (com­prenez de l’immigration), en favorisant des ini­tia­tives cul­turelles et sociales pour val­oris­er ces territoires.

Publications

  • La mai­son des rêves, Flam­mar­i­on, sep­tem­bre 2025

Sa nébuleuse

  • Christophe Bar­bi­er : ex-rédac­teur en chef de L’Ex­press, aujourd’hui mati­nalier sur LCI, jok­er de Gilles Bouleau au 20 heures de TF1 ; il l’avait accep­tée en stage à L’Ex­press.
  • Nico­las Demor­and, Sonia Dev­il­liers, Anne-Sophie Lapix et Ben­jamin Duhamel, Bertrand Chameroy : col­lègues sur France Inter
  • Kathia Gilder : jour­nal­iste et ani­ma­trice, elle coprésen­tait avec Nora Hama­di l’émis­sion Europe Heb­do sur LCP/Public Sénat, un mag­a­zine heb­do­madaire dédié aux affaires européennes.
  • Raphaël Yem : jour­nal­iste et co-rédac­teur en chef du mag­a­zine trimestriel Fumigène, qu’ils dirigeaient ensem­ble depuis 2015.
  • Jean-François Achilli : présen­ta­teur des Infor­més sur France Info, qui a salué le tal­ent de Nora Hama­di pour vul­garis­er les enjeux européens et faire le lien avec le quo­ti­di­en des citoyens.
  • Vanes­sa Nad­jar : jour­nal­iste, co-auteure d’ar­ti­cles ou de con­tri­bu­tions avec Nora Hama­di, notam­ment sur des sujets européens pour des pub­li­ca­tions comme le Green Euro­pean Journal.
  • Antoine Dhul­ster : jour­nal­iste col­lab­o­rant sur des enquêtes et reportages, sou­vent men­tion­né aux côtés de Nora Hama­di dans des pro­jets d’Arte ou France Cul­ture.
  • Nas­sira El Moad­dem : jour­nal­iste à Arrêt sur images qui la sou­tient sur X.

Ils ont dit

Nas­sira El Moad­dem (jour­nal­iste à Arrêt sur images) : elle l’a publique­ment défendue en 2024 lors d’un inci­dent médi­a­tique, la décrivant comme une « voix solide et engagée pour une infor­ma­tion plus juste et inclu­sive », en oppo­si­tion aux attaques qu’elle subissait.

Gilles Klein (jour­nal­iste indépen­dant, ex-Arrêt sur images et Libéra­tion) : dans un post X du 26 juin 2025, il a annon­cé pos­i­tive­ment son arrivée à France Inter aux côtés de Ben­jamin Duhamel, soulig­nant son exper­tise comme un « renou­veau pour la matinale ».

Gilles-William Gold­nadel l’a vive­ment cri­tiquée à plusieurs repris­es sur X depuis juin 2025, la qual­i­fi­ant de « jour­nal­iste d’extrême gauche » et d’« admi­ra­trice de Rima Has­san » (avo­cate et mil­i­tante pro-pales­tini­enne), accu­sant sa revue de presse d’être biaisée con­tre Israël (ex. : posts des 5 octo­bre, 25 août et 11 sep­tem­bre 2025, où il dénonce des sélec­tions d’ar­ti­cles « anti-israéliens » de Libé ou L’Hu­ma).

« Deux semaines après le 7 octo­bre, voilà ce que tweete Nora Hama­di, la nou­velle pré­posée revue de presse d’Inter. Une fan de Rima Has­san sur France Inter, un admi­ra­teur de Hitler sur France 24. Vous com­prenez pourquoi on n’en peut plus de l’odieux visuel public ? »

Elle a dit

« Nous sommes di vic­times di 11 sep­tem­bre. Ci qui nous li vic­times », X, 17 févri­er 2013, Nora Hama­di se moque sur X de l’accent de l’imam Chal­go­uh­mi et iro­nise sur le 11 septembre.

« Ces valeurs de mobil­ité sociale, cette ques­tion de lib­erté, croire à un champ des pos­si­bles ouverts, je tra­vaille auprès de gamins, ils y croient pro­fondé­ment et ce qui les rend irri­ta­bles à la fin, c’est qu’ils voient que le con­trat, il est pas rem­pli ! C’est pas de leur faute. », C ce soir, 10 févri­er 2025.

« Ils se ren­dent compte qu’ils sont dans les caves de la République, qu’il n’y a pas de profs en face d’eux, il y a pas de Nico­las et d’Adrien et il y a une forme de col­orimétrie un peu uni­forme. », C ce soir, 10 févri­er 2025.

« Sur France Cul­ture, je con­fronte la parole des puis­sants à ce que vivent les gens qui ont les pieds dans la glaise. Les class­es pop­u­laires ont droit à un traite­ment médi­a­tique nor­mal­isé, à part entière. », Téléra­ma, 5 sep­tem­bre 2024.

« Si on tire le fil de cette guerre cul­turelle qu’il faut men­er ! Cette guerre cul­turelle, il faut la men­er au-delà des médias, com­ment on fait ? » Faut-il en finir avec la France des tours et la France des bourgs ? , France Cul­ture, ven­dre­di 6 juin 2025.

« On a un prob­lème de prise de risque, et on cherche à con­trôler la parole citoyenne quand elle est con­viée sur les plateaux. Les gens sont castés en fonc­tion de l’attente d’un dif­fuseur ou d’un pro­duc­teur, pas en fonc­tion de la réal­ité. Celui ou celle qui décide que telle ou telle per­son­ne est légitime pour par­ler à l’antenne détient un pou­voir énorme. Qu’en fait-on, de ce pou­voir ? Il nous faut ren­vers­er ce rap­port de force médi­a­tique, qui devient insup­port­able. Les gens man­i­fes­tent, ils écrivent sur les réseaux soci­aux, ils jouent le jeu en allant vot­er, encore une fois en juin dernier. Il est urgent de les écouter. », Téléra­ma, 5 sep­tem­bre 2024.

« Cette sur­représen­ta­tion de l’extrême droite pro­duit un effet de loupe trompeur. »

« Je fais de l’éducation pop­u­laire depuis plus de quinze ans, et je trou­ve que les mômes d’aujourd’hui vont plus mal encore. Par­cour­sup a fait des dégâts ter­ri­bles, on récupère des jeunes qui ne sont ni en for­ma­tion, ni au tra­vail. Des boules de nerfs et d’angoisse. C’est comme s’ils ploy­aient, ils sont per­dus, et con­scients d’être dans les caves de la République. », Téléra­ma, 5 sep­tem­bre 2024.

« Quand j’étais enfant, à Longjumeau, on avait un local au bas d’un immeu­ble, où on nous pro­po­sait de l’aide aux devoirs et des activ­ités. Des ani­ma­teurs s’occupaient de nous, trois ou qua­tre pour une cen­taine d’enfants. L’objectif de la mai­son de quarti­er était de faire grandir l’empouvoirement des habi­tants, de les encour­ager à mon­ter leur asso­ci­a­tion, leur ate­lier de cui­sine ou de tri­cot. On fai­sait du théâtre, du dessin, de la danse… Tout était acces­si­ble. », Téléra­ma, 5 sep­tem­bre 2024.

Ce portrait vous a plu ? Vous souhaitez en lire d’autres ? Soutenez l’OJIM, faites un don en ligne !

Mots-clefs :

Derniers articles

Voir aussi