Depuis le décès début 2024 d’Iskandar Safa, actionnaire de référence du groupe Valmonde (éditeur de Valeurs actuelles, l’avenir de l’hebdomadaire se dessine avec des pointillés.
Voir aussi : Mort d’Iskandar Safa, propriétaire de Valeurs actuelles
Un million d’euros réinjectés
Si les comptes de Valmonde étaient proches de l’équilibre en 2023, les chiffres de 2024 (source : La Lettre) sont moins bons avec des pertes dépassant le million d’euros. Si une partie des pertes est due à une moins-value sur un titre du groupe, l’équilibre semble un exercice plus difficile que dans les années 2020/2022.
Des économies réalisées
Le non-remplacement des départs à la retraite et des démissions ont permis de diminuer la masse salariale, le nombre de collaborateurs passant de plus de 70 à une soixantaine. Un changement de locaux et des prestations extérieures revues à la baisse laissent envisager un retour à l’équilibre si les ventes se maintiennent.
Les difficultés de la presse magazine
Le tout se déroule sur fond de crise générale de la presse hebdomadaire et magazine, comme le montrent les chiffres de l’ACPM à mi-2025 par rapport à 2024.
| TITRE | DIFFUSION (en milliers) | ÉVOLUTION % |
| PARIS MATCH | 416 | -6 % |
| LE POINT | 277 | -4 % |
| L’OBS | 171 | -6 % |
| CHALLENGES | 135 | -6 % |
| L’EXPRESS | 129 | -8 % |
| MARIANNE | 117 | -10 % |
| VALEURS ACT. | 72 | -21 % |
| LES INROCKS | 22 | -20 % |
Tous les titres sont en involution, Marianne et Valeurs actuelles en plus forte régression que la moyenne.
Voir aussi : L’Opinion chez Arnault et Valeurs actuelles chez Stérin ?
Pierre-Édouard Sterin en sauveur ?
Le magazine est plus neutre politiquement qu’auparavant, ce qui doit plaire à l’actionnaire. Le recours à des « people » comme Louis Sarkozy, dont le vide sidéral frappe tout lecteur un peu attentif, ne paraît pas pouvoir attirer de nouveaux lecteurs ni rattraper les anciens. Si la famille Safa se fatigue de soutenir un hebdomadaire courageux mais dont les équilibres – aussi bien sur le plan économique que politique – sont précaires, le salut pourrait venir de Pierre-Edouard Sterin. Après le rachat raté de Marianne, l’entrepreneur catholique pourrait être tenté par la reprise d’un titre dont au moins la rédaction ne lui serait pas hostile. Encore les conditions doivent-elles être assez attractives pour un entrepreneur attaché à la viabilité économique de ses investissements.
















