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Comment la France et l’UE s’acharnent sur Elon Musk pour faire fermer X

10 septembre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Comment la France et l’UE s’acharnent sur Elon Musk pour faire fermer X

Temps de lecture : 5 minutes

Comment la France et l’UE s’acharnent sur Elon Musk pour faire fermer X

Depuis le rachat de X – anci­en­nement Twit­ter – par Elon Musk le jeu­di 27 octo­bre 2022, l’Union européenne et le gou­verne­ment français n’ont eu de cesse d’essayer de cen­sur­er le réseau social, voire de le ban­nir, mais le fon­da­teur de SpaceX résiste tant bien que mal aux pres­sions con­stantes pour « mod­ér­er » davan­tage son réseau social. On fait le point sur la bataille qui l’oppose à l’Union européenne.

Les politiques français en guerre contre X

La fig­ure de proue de cette bataille est l’ex-commissaire européen Thier­ry Bre­ton, qui livre une croisade con­tre X depuis plusieurs mois : le 21 décem­bre 2024, il accu­sait notam­ment Elon Musk de faire de l’ingérence après que ce dernier a posté un tweet en faveur de l’AFD (par­ti situé à droite de l’échiquier poli­tique alle­mand). Dans la foulée, l’ex-commissaire européen appelait à faire réelle­ment appli­quer le Dig­i­tal Ser­vices Act (DSA) afin d’éviter qu’un mem­bre de l’administration Trump ne donne son avis sur des élec­tions en Europe et influ­ence les populations.

Notons que l’ex-commissaire européen s’est en revanche bien gardé de cri­ti­quer l’ingérence étrangère dans d’autres cir­con­stances comme, par exem­ple, celle orchestrée par le mil­liar­daire George Soros via sa fon­da­tion Open Soci­ety, celle de la France lors des élec­tions roumaines ou encore, en 2017, lorsque Barack Oba­ma soute­nait en vidéo Emmanuel Macron entre les deux tours de la présidentielle.

De son côté, Clara Chap­paz, min­istre déléguée chargée de l’IA et du Numérique (qui s’est récem­ment dis­tin­guée dans l’affaire Por­manove), rap­pelait égale­ment le 13 jan­vi­er 2015 que le DSA prévoit des amendes de 6 % du chiffre d’affaires de X si Elon Musk ne respecte pas à la let­tre les direc­tives européennes, ajoutant que X pour­rait même, le cas échéant, être ban­ni de France.

Pour finir, Marine Ton­de­lier, la secré­taire nationale des Écol­o­gistes, souhaitait elle aus­si inter­dire X… ce qui ne l’empêche pas de tweet­er quotidiennement.

Le Parquet de Paris enquête sur X

Depuis peu, la jus­tice française a elle aus­si com­mencé à s’intéresser à X, le par­quet de Paris ayant ouvert le 11 juil­let 2025 une enquête pour « altéra­tion du fonc­tion­nement d’un sys­tème de traite­ment automa­tisé de don­nées en bande organ­isée et extrac­tion fraud­uleuse d’informations ».

En clair : X est accusé d’avoir mod­i­fié ses algo­rithmes pour « boost­er » les tweets du PDG de Tes­la sur sa plate­forme, un procédé pou­vant représen­ter une infrac­tion pénale. Si l’on com­prend que le par­quet de Paris puisse s’interroger sur la fia­bil­ité des algo­rithmes de X, rap­pelons qu’en matière de con­trôle, la jus­tice française a fait preuve d’un cer­tain aveu­gle­ment lors des Twit­ter Files, une série de pub­li­ca­tions révélant que Twit­ter et Face­book étaient, pen­dant la péri­ode covid, sous le con­trôle du gou­verne­ment Biden et du FBI. Ces deux derniers, selon les révéla­tions d’Elon Musk, fai­saient inter­dire des pro­pos ou ban­nir des comptes répub­li­cains, notam­ment lorsque des util­isa­teurs du réseau social men­tion­naient l’affaire du lap­top d’Hunter Biden ou remet­taient en ques­tion la poli­tique vac­ci­nale du gou­verne­ment démocrate.

Voir aus­si : Cen­sure par les médias soci­aux améri­cains : Elon Musk lève le voile

Par­al­lèle­ment à cette enquête du par­quet parisien, la Com­mis­sion européenne pub­li­ait le 14 juil­let 2025 les lignes direc­tri­ces finales de son volet « pro­tec­tion des mineurs » (DSA). Le lende­main, le Con­seil d’État val­idait juridique­ment le dis­posi­tif d’âge-gating, oblig­eant les util­isa­teurs de réseaux soci­aux à don­ner leur âge pour accéder à des con­tenus adultes ou à des pub­lic­ités pour de l’alcool.

Dix jours plus tard, pour répon­dre aux exi­gences du DSA, de l’Online Safe­ty Act au Roy­aume-Uni et de son équiv­a­lent irlandais, X dévoilait le 24 juil­let « Age Assur­ance », un ensem­ble de véri­fi­ca­tions d’âge sans acti­va­tion tech­nique pour pro­téger les mineurs en restreignant, via une recon­nais­sance faciale et un scan de la pièce d’identité, leur accès au con­tenu sen­si­ble comme la pornogra­phie ou les médias violents.

Selon plusieurs comptes influ­ents sur X, l’objectif final du gou­verne­ment et de la Com­mis­sion européenne serait peut-être, à défaut de ban­nir X, que chaque util­isa­teur soit obligé de divulguer son iden­tité à la plateforme.

HelloquitteX : une initiative opaque

Dans le cadre de l’enquête du par­quet, les autorités français­es ont demandé à X un accès à cet algo­rithme pour le faire analyser par des experts. Une requête qui s’est con­clue par une fin de non-recevoir, X jugeant les experts mis­sion­nés par la France pour analyser son algo­rithme bien trop par­ti­aux. Dans le viseur du réseau social : David Chavalarias.

Voir aus­si : Hel­loQui­t­teX : ces médias qui aiment la censure

Ce chercheur du CNRS a créé, dans le cadre d’un pro­jet « sci­ence-citoyens » – com­posé de plus de 30 per­son­nes de dif­férentes asso­ci­a­tions et organ­i­sa­tions, qua­si­ment toutes bénév­oles –, une appli­ca­tion aidant les util­isa­teurs de X à trans­fér­er leurs comptes sur d’autres réseaux soci­aux sans per­dre leurs contacts.

Cepen­dant, à y regarder de plus près, le site Hel­loQui­t­teX dis­pose de bien des failles : d’abord, comme le rap­pelle le cer­cle Droit & Lib­erté, le traite­ment par le site des don­nées per­son­nelles serait « illicite ». Hel­loQui­t­teX n’explique pas en effet com­ment les don­nées des util­isa­teurs sont col­lec­tées, traitées, stock­ées ou sup­primées – ce qui est con­traire au Règle­ment général sur la pro­tec­tion des don­nées (RGPD).

Ensuite, ses men­tions légales se révè­lent insuff­isantes. Des élé­ments qui ont poussé ses détracteurs à dénon­cer une appli­ca­tion bien trop dou­teuse et opaque, là où elle pré­tend pour­tant « per­me­t­tre aux citoyens de se réap­pro­prier des espaces numériques com­pat­i­bles avec des démoc­ra­ties fonctionnelles ».

Jean-Charles Souli­er

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