Nous connaissons les censures de l’ARCOM sur les médias Bolloré (c’est leur principal métier), nous connaissons les censures sur les réseaux sociaux grand public, nous connaissons les interdictions bancaires, également le retrait d’agrément de distribution en kiosque (ce qui arrive au journal satirique de droite La Furia, nous y reviendrons), nous découvrons que LinkedIn pratique aussi l’intimidation.
Le journal Le Cri
Le Cri, ce n’est pas le fameux tableau d’Edward Munch, mais un nouveau magazine annoncé comme « la voix des chrétiennes et des chrétiens engagés ». Sur leur site, ils se disent « inspirés par la joie révolutionnaire des Évangiles, Le Cri explore les grands enjeux écologiques, sociaux et politiques de notre époque ». Publicité gratuite dans La Croix qui y voit « le pari d’un nouveau média chrétien pour des jeunes engagés politiquement à gauche ».
Le journal annonce un dossier sur « Inclusif, anarchiste, égalitaire, Jésus était-il de gauche ? ». Bref, un journal chrétien de gauche dans la ligne de La Croix, pas de quoi faire un article dans l’OJIM, le sujet est trop mince.
Un commentaire sur un tweet et la menace de LinkedIn
Claude Chollet, président de l’OJIM, voit passer l’annonce de la parution du petit Cri. D’humeur badine, il commente :
« Les chrétiens de gauche, les pires des chrétiens et les pires de la gauche ».
Bref, une opinion qui n’a rien d’insultant. Opinion que l’on peut contester mais une opinion. Sans doute à la suite d’un signalement de la direction du Cri (nous n’avons pas pu vérifier ce point) LinkedIn envoie le message suivant à Claude Chollet :
La morale de la morale ?
Où LinkedIn a‑t-il vu un « propos haineux » ? L’expression « le pire » est-elle porteuse de dénonciation odieuse ? Pour la morale du dénonciateur et pour le réseau social, la réponse est oui.
Claude Chollet a jugé inutile de répondre à LinkedIn, perte de temps et d’énergie. Pour la morale de la morale, pas de doute : les dénonciateurs chrétiens de gauche sont bien les pires de la gauche, et aussi les pires des chrétiens.
Claude Lenormand



















