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Choix des sujets, style de présentation, premier invité…  Ce qu’il faut retenir du premier JT de Léa Salamé

2 septembre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Choix des sujets, style de présentation, premier invité…  Ce qu’il faut retenir du premier JT de Léa Salamé

Temps de lecture : 5 minutes

Choix des sujets, style de présentation, premier invité…  Ce qu’il faut retenir du premier JT de Léa Salamé

En cette ren­trée des médias, l’arrivée de Léa Salamé au jour­nal de 20h de France 2 n’est pas passée inaperçue : retour sur la grande pre­mière de la jour­nal­iste, entre crispa­tion et modération.

Le 1ᵉʳ sep­tem­bre n’a pas mar­qué seule­ment la ren­trée des class­es pour les écol­iers : c’était aus­si celle de Léa Salamé, qui présen­tait son tout pre­mier jour­nal de 20 heures sur France 2. La jour­nal­iste fran­co-libanaise a pris la relève d’Anne-Sophie Lapix, à l’issue de plusieurs années com­pliquées pour la chaîne, dis­tancée par TF1 sur le ter­rain des audi­ences. À l’approche des munic­i­pales de 2026 puis de la prési­den­tielle de 2027, le choix de Del­phine Ernotte s’inscrit claire­ment dans une stratégie de recon­quête : réat­tir­er les respon­s­ables poli­tiques à cette heure cru­ciale, eux qui, rebutés par le style jugé trop incisif de la précé­dente présen­ta­trice, avaient pro­gres­sive­ment déserté le plateau.

En 2022 déjà, Emmanuel Macron avait même refusé – dans un pre­mier temps – d’accorder une inter­view à Anne-Sophie Lapix dans le cadre de la cam­pagne prési­den­tielle. S’il cédera finale­ment, il fera front com­mun avec Marine Le Pen quelques jours plus tard, refu­sant cette fois-ci caté­gorique­ment que le débat d’entre-deux-tours soit ani­mé par la jour­nal­iste de 53 ans. C’est finale­ment Léa Salamé qui avait été choisie pour men­er cette con­fronta­tion décisive.

En cette ren­trée médi­a­tique, c’est donc cette dernière qui rem­place pour de bon Anne-Sophie Lapix à la présen­ta­tion du ren­dez-vous quo­ti­di­en des Français sur le ser­vice pub­lic. Sa pre­mière édi­tion – pour laque­lle l’ex-matinalière de France Inter se serait entraînée tout l’été – n’est pas passée inaperçue. Voici les trois choses à retenir sur le bap­tême du feu de Léa Salamé au 20h de France 2.

Voir aus­si : France 2 : tous racistes !

Une première entre sobriété et crispation

Ce lun­di soir, Léa Salamé n’aura pas fait “péter le décol­leté” pour ses débuts au jour­nal de 20h de France Télévi­sions. Optant pour une tenue clas­sique, dans les tons marine, la jour­nal­iste de 45 ans a choisi la dis­cré­tion, en con­traste avec les tenues sou­vent col­orées que por­taient sa prédécesseure. L’introduction des titres, qui suc­cède au tra­di­tion­nel “Madame, Mon­sieur, bon­soir”, est large­ment maîtrisée, bien qu’un peu crispée. Les mul­ti­ples entraîne­ments que la jour­nal­iste avait mis en scène dans un spot pub­lic­i­taire auront donc porté leurs fruits. On notera toute­fois qu’au fil du jour­nal, la présen­ta­trice a sem­blé se libér­er, instal­lant un ton plus flu­ide et une atmo­sphère plus déten­due. La crispa­tion ini­tiale a lais­sé place à une présence plus affir­mée, don­nant à ce pre­mier essai les con­tours d’une entrée en matière mesurée.

De la réserve sur le terrain politique

La mesure, c’est égale­ment ce que l’on retient dans le choix édi­to­r­i­al des sujets présen­tés ce lun­di soir. Léa Salamé a pro­posé une revue d’actualité axée sur les sujets de société, au nom­bre de qua­tre ce lun­di soir. La météo et les intem­péries cau­sant un report de la ren­trée des class­es dans cer­tains départe­ments ont égale­ment occupé une part sig­ni­fica­tive du jour­nal, ain­si que l’actualité inter­na­tionale et la sus­pi­cion de brouil­lage par les Russ­es du Fal­con d’Ursula von der Leyen. Le cli­mat poli­tique actuel en France n’a été abor­dé que briève­ment, avec l’édito poli­tique de Nathalie Saint-Cricq sur le vote de con­fi­ance demandé par le Pre­mier min­istre François Bay­rou, qui aura lieu le 8 sep­tem­bre prochain. Léa Salamé a donc choisi de faire preuve de réserve sur le ter­rain poli­tique, un sujet qui ali­mente déjà les cri­tiques de ses détracteurs. Nom­breux sont en effet ceux qui con­tes­tent sa nom­i­na­tion à la tête du 20 heures de France 2, en rai­son de sa rela­tion avec Raphaël Glucks­mann, député européen social­iste et poten­tiel can­di­dat à l’élection prési­den­tielle de 2027. Sa neu­tral­ité est aujourd’hui vive­ment con­testée, alors même qu’elle avait assuré, au début de l’été, qu’elle se met­trait en retrait si son com­pagnon décidait de briguer l’Élysée.

Voir aus­si : Pleynet, Saint-Cricq… Jeu de chais­es musi­cales à France TV, après une série de « déra­pages éditoriaux »

« Le patron préféré des Français » en premier invité

La nou­velle présen­ta­trice a égale­ment choisi d’aborder la ren­trée sous un angle économique, en s’intéressant à la hausse con­tin­ue du prix des four­ni­tures sco­laires. Pour dévelop­per ce thème, Léa Salamé rece­vait Michel-Édouard Leclerc, dirigeant du groupe E. Leclerc, sou­vent présen­té comme « le patron préféré des Français ». Dans cet exer­ci­ce d’interview, la jour­nal­iste est apparue plus à l’aise, n’hésitant pas à ques­tion­ner le mil­liar­daire sur son image de « boomer priv­ilégié ». L’intéressé, dont une pos­si­ble can­di­da­ture à la prési­den­tielle de 2027 avait été sug­gérée en Une de Chal­lenges en mai dernier, a martelé que seule la crois­sance sor­ti­rait la France de l’impasse économique actuelle. Inter­rogé sur l’hypothèse d’accepter la fonc­tion de Pre­mier min­istre, il a affir­mé préfér­er « le ter­rain ». Tout en revendi­quant l’é­man­ci­pa­tion du poli­tique, il a néan­moins assuré com­pren­dre les par­ti­sans du mou­ve­ment « Blo­quons tout », grande man­i­fes­ta­tion annon­cée pour le 10 sep­tem­bre prochain. Une invi­ta­tion qui aura per­mis de faire le lien entre la posi­tion du patronat et les griefs des consommateurs.

Pour cette pre­mière, Léa Salamé aura donc misé sur la sobriété, la retenue et un équili­bre déli­cat entre actu­al­ité sociale, économique et poli­tique. Une stratégie de pru­dence, qui témoigne de sa volon­té de ras­sur­er le pub­lic tout en instal­lant pro­gres­sive­ment sa patte.

Reste désor­mais à savoir si ce style, entre fer­meté et mod­éra­tion, saura con­va­in­cre sur la durée. Car au-delà de l’exercice inau­gur­al, c’est bien sur le ter­rain des audi­ences que se jouera le véri­ta­ble défi de la nou­velle fig­ure du 20 heures.

Adélaïde Bolquère

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