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72 millions de pertes d’exploitation pour France Télévisions

25 juin 2025

Temps de lecture : 2 minutes
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72 millions de pertes d’exploitation pour France Télévisions

Temps de lecture : 2 minutes

Avec une perte d’exploitation de 72 mil­lions d’euros prévue pour 2025, en aggra­va­tion de 45 %, France Télévi­sions a revu ses chiffres pour l’exercice en cours. L’horizon s’annonce résol­u­ment som­bre pour le groupe médi­a­tique public.

Selon les dernières prévi­sions de déficit pub­liées dans La Cor­re­spon­dance de la Presse le 14 mars 2025, cette détéri­o­ra­tion de plus de 45 % résulte prin­ci­pale­ment d’une nou­velle réduc­tion de la dota­tion publique. Ini­tiale­ment estimé à ‑49,4 mil­lions d’euros, le résul­tat d’exploitation est désor­mais éval­ué à ‑72 mil­lions d’euros, comme l’a annon­cé la prési­dente-direc­trice générale du groupe, Del­phine Ernotte.

Cette sit­u­a­tion s’explique en grande par­tie par une nou­velle baisse des dota­tions publiques, adop­tée par voie par­lemen­taire, représen­tant une diminu­tion de 25,8 mil­lions d’euros. Cette coupe inter­vient dans un con­texte glob­al de recherche d’économies dans presque tous les secteurs. Face à ces restric­tions, le groupe avait envis­agé de con­tracter un prêt d’environ 50 mil­lions d’euros et de puis­er dans sa tré­sorerie, qui s’élevait à 100,5 mil­lions d’euros à la fin de l’exercice 2023.

Pas de problème pour Delphine Ernotte

Del­phine Ernotte, la patronne du groupe, assume cette perte d’exploitation et main­tient ses engage­ments en matière de créa­tion, quitte à sac­ri­fi­er l’équilibre budgé­taire à court terme. Elle estime qu’il est impos­si­ble de présen­ter un bud­get équili­bré sans com­pro­met­tre les mis­sions de ser­vice pub­lic. Déjà visé par une enquête de la Cour des Comptes dont trois mag­is­trats exam­i­nent la ges­tion des comptes de France Télévi­sions pour la péri­ode 2017–2024, le groupe audio­vi­suel pub­lic pour­rait nour­rir de nou­velles cri­tiques dans cette péri­ode de dis­ette budgé­taire, d’autant que la révéla­tion de dérives dans l’usage des notes de frais ajoute une ombre sup­plé­men­taire sur la ges­tion du groupe.

Le 16 mars, veille de l’annonce de cette perte, le con­seil d’administration de France Télévi­sions avait approu­vé les comptes de l’exercice 2024, affichant « un résul­tat d’exploitation à l’équilibre et un résul­tat net de 2,4 mil­lions d’euros ». Ces chiffres, salués dans un con­texte d’annulation de con­cours publics à hau­teur de 32,6 mil­lions d’euros, avaient été ren­dus pos­si­bles grâce à des économies et aux recettes pub­lic­i­taires générées par les Jeux Olympiques de Paris, avec un sup­plé­ment de 17 mil­lions d’euros grâce cet évène­ment international.

Avec des ressources publiques en diminu­tion et sans événe­ment majeur comme les JO pour com­penser, France Télévi­sions devra s’adapter à une nou­velle réal­ité médi­a­tique où les largess­es de l’État ne sem­blent plus être la norme.

Rodolphe Cha­la­mel

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