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Des journalistes couvrent la manif pour tous… avec des gardes du corps !

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6 octobre 2014

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Des journalistes couvrent la manif pour tous… avec des gardes du corps !

Des journalistes couvrent la manif pour tous… avec des gardes du corps !

Temps de lecture : 3 minutes

À force d’être régulièrement pris à partie, les journalistes travaillent-ils désormais avec des gardes du corps ? C’est ce que semblent indiquer plusieurs témoignages de manifestants ayant défilé hier à Paris à l’appel de la « Manif pour tous ».

Les voitures de presse avaient toutes été rassem­blées à l’avant du cortège, séparées des man­i­fes­tants par un cor­don de sécu­rité. Cer­tains jour­nal­istes étaient équipés de casques ; d’autres, donc, de gardes du corps… L’un d’eux a pris ces pho­tos éton­nantes que nous publions.

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Deux jour­nal­istes de i>Télé et leurs gardes du corps (1/2).

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Deux jour­nal­istes de i>Télé et leurs gardes du corps (2/2).

L’Ojim avait déjà recueil­li des témoignages de cette curieuse pra­tique lors des man­i­fes­ta­tions pro-pales­tini­enne de cet été. Apparem­ment, la pra­tique se généralise.

Il est vrai que depuis quelques années, les jour­nal­istes ne peu­vent plus exercer leur tra­vail sans un cer­tain risque. Dès qu’ils appa­rais­sent dans un lieu où s’exprime une colère, ils sont sys­té­ma­tique­ment insultés, moqués, voire molestés, que ce soit par des mil­i­tants UMP, par des mil­i­tants du Front de Gauche, par les « Bon­nets Rouges », par la « Manif pour tous », par les man­i­fes­tants de « Jour de Colère », par des chauf­feurs de taxi en grève ou par les man­i­fes­tants du port de Rouen (liste non exhaustive).

Des gardes du corps sont certes aptes à assur­er la sécu­rité physique des jour­nal­istes mais ils ne résoudront pas un prob­lème sur lequel ces derniers ne sem­blent pas vouloir se pencher : pourquoi ce divorce et cette hos­til­ité ? Pourquoi les jour­nal­istes sont-ils mis dans le même sac que les poli­tiques ? Pourquoi sont-ils soupçon­nés de présen­ter l’information de manière par­ti­sane ? Pourquoi sont-ils accusés de relay­er les intérêts et les points de vue des pou­voirs en place ? Pourquoi ce qu’ils écrivent ou fil­ment provoque-t-il autant de colère ? Autant de ques­tions que les gardes du corps, aus­si effi­caces soient-ils, ne résoudront mal­heureuse­ment pas… En atten­dant, le sym­bole est élo­quent de cette rup­ture totale entre eux et le « peuple ».

Crédit pho­to : Ojim (cc)