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Quand le monde anglo-saxon s’intéresse à la « propagande »

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8 octobre 2019

Temps de lecture : 3 minutes
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Quand le monde anglo-saxon s’intéresse à la « propagande »

Temps de lecture : 3 minutes

Avec This is not propaganda, l’essayiste Peter Pomerantsev revient sur « la guerre contre la réalité », une guerre qu’il considère à l’échelle mondiale. Petit voyage au cœur du type de livre qui parle de la « post-vérité » dans le monde anglophone.

En 2014, Rien n’est vrai, tout est pos­si­ble, de Pomer­ant­sev pré­tendait révéler au monde une Russie ressem­blant tou­jours à Tintin au pays des Sovi­ets sur le plan de la déréal­i­sa­tion. L’auteur revient sur le même sujet avec ce dernier essai, traquant la « post-vérité » partout dans le monde. Pour lui, la Russie n’est plus seule­ment l’Etat qui dés-informerait ou recréerait une réal­ité autre, par la dif­fu­sion d’infox ou la manip­u­la­tion des réseaux soci­aux, mais l’exemple que nom­bre de pays dans le monde voudraient suiv­re. Autrement dit, le dan­ger n’a de cesse de s’accroître. C’est d’autant plus intéres­sant que le monde anglo-sax­on s’interroge peu et se remet rarement en ques­tion quant à sa pro­pre propen­sion à émet­tre des infox.

Un tintin qui ne voit pas de l’autre côté du mur

Pomer­ant­sev, c’est un nou­veau Tintin reporter, en moins sym­pa­thique — il est allé de Mex­i­co à Pékin en pas­sant par Moscou, l’Ukraine ou Bel­grade, mais il a oublié Wash­ing­ton, New York, Paris ou Lon­dres. C’est d’une vaste enquête dont il s’agit. Que décou­vre-t-il ? Que les défenseurs de l’identité, partout dans le monde, ressem­blent à des sortes de mil­ices organ­isées comme des armées, ayant un cer­tain nom­bre de points com­muns « d’extrême-droite » (refus de l’immigration de masse et de l’islamisation, défense de l’identité, de la lib­erté des peu­ples et des tra­di­tions spé­ci­fiques) dont le lecteur peine juste­ment à saisir en quoi ils seraient d’extrême- droite.

Tous les chemins mènent à Moscou

Une fois son voy­age ter­miné, Pomer­ant­sev con­state avec sur­prise (feinte) que tous les chemins mènent au Krem­lin, sorte de Dis­ney­land de la dés­in­for­ma­tion où se fab­ri­querait un « con­te de fées » des­tiné à ven­dre un nou­veau monde à des peu­ples cré­d­ules (tan­dis qu’ils avaient été éveil­lés à la mon­di­al­i­sa­tion heureuse). Notons que l’auteur a occupé dif­férents postes au ser­vice Monde de la BBC et à Radio Free Europe. Il coche donc presque toutes les cas­es de la légitim­ité et de la neu­tral­ité — des par­ents dis­si­dents sovié­tiques, pour­chas­sés par le KGB, déportés — et s’affirme du coup « nos­tal­gique » de ce qu’il appelle « l’éthique de la pré­ci­sion et de l’impartialité » de ces médias où il oeu­vrait à l’époque (per­son­ne ne rit dans le fond de la salle, s’il vous plaît). A ses yeux, la démoc­ra­tie libérale est men­acée, ce qui sem­ble être devenu un mantra chez les ten­ants de ce sys­tème poli­tique. C’est que Pomer­ant­sev ne doute aucune­ment d’un point pré­cis : aujourd’hui, il y a un lien entre dés­in­for­ma­tion et auto­cratie. Finale­ment, il a peut-être enquêté dis­crète­ment à Paris, mais sans le dire… Bien­tôt en Français dans votre grande-sur­face préférée ou mieux chez votre libraire.

Peter Pomer­ant­sev, This Is Not Pro­pa­gan­da : Adven­tures in the War Against Real­i­ty, Pub­li­cAf­fairs, août 2019.

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