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Qui sont les trois investisseurs qui vont racheter « Valeurs actuelles » ?

3 octobre 2025

Temps de lecture : 5 minutes
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Qui sont les trois investisseurs qui vont racheter « Valeurs actuelles » ?

Temps de lecture : 5 minutes

Qui sont les trois investisseurs qui vont racheter « Valeurs actuelles » ?

Après le décès d’Iskandar Safa, pro­prié­taire de Valeurs actuelles depuis dix ans, sa famille a décidé de se sépar­er du mag­a­zine fondé en 1966 par Ray­mond Bourgine. Trois nou­veaux investis­seurs — dont Pierre-Édouard Stérin — se sont mis d’accord avec la famille Safa pour repren­dre le titre. Qui sont ces trois investis­seurs ? On fait le point.

Nous vous l’annoncions en sep­tem­bre, c’est dans Le Figaro que l’annonce a été faite : l’hebdomadaire Valeurs actuelles va, « dans les prochaines semaines », être ven­du par son pro­prié­taire, la famille Safa, à un trio d’investisseurs.

La ces­sion devrait être final­isée début novem­bre. Mal­gré leurs pro­fils plus pro-busi­ness que jour­nal­is­tique, cha­cun des repre­neurs a déjà investi par le passé dans la presse.

Benjamin La Combe, un futur président multicasquette

Ben­jamin La Combe est le prin­ci­pal investis­seur du trio selon Le Figaro. Ce dernier a un CV fourni : diplômé de l’Edhec, il com­mence sa car­rière pro­fes­sion­nelle chez Air­bus en Turquie, avant de rejoin­dre le géant de la restau­ra­tion col­lec­tive Sodexo, « où il devient respon­s­able com­mer­cial de la divi­sion Hôpi­taux et Clin­iques ». En 2009, âgé de 35 ans, « il quitte l’univers du CAC 40 pour celui des espaces verts ».

CAP de paysag­iste en poche, « il fonde l’année suiv­ante une société d’aménagement paysager, Mugo, qui devient vite prospère. La revente, début 2025, de cette société de 500 salariés lui per­met d’amorcer un nou­veau virage pro­fes­sion­nel et de devenir patron de presse ».

Selon le com­mu­niqué des repre­neurs, c’est Ben­jamin La Combe qui pren­dra la prési­dence du jour­nal une fois la vente effective.

Un deuxième repreneur expérimenté

À ses côtés dans le rachat de Valeurs actuelles, on retrou­ve la famille Caude, qui a déjà par le passé investi dans l’information en ligne. En 2002, c’est par exem­ple Alex­is Caude, diplômé de l’École Supérieure de Com­merce de Rouen et d’Harvard Busi­ness School, qui a fondé Newsweb, un des lead­ers français de l’édition de con­tenus sur inter­net (cédé en 2006 à Lagardère News).

Ensuite, en 2013, avec son autre groupe Mon­ey­web, il rachète qua­tre sites inter­net : Trad­ingsat (con­seils bour­siers), Lavieim­mo, Zone-turf (paris hip­piques) et Verif (infor­ma­tion sur les sociétés) pour enrichir son pôle infor­ma­tion­nel. Le groupe a par la suite été racheté par Nex­tRa­dio en 2015, avant d’être défini­tive­ment fermé.

Notons qu’Alexis Caude est par ailleurs directeur général de plusieurs sociétés d’investissement hôte­lier (Société hôtelière Cham­bery gare investisse­ments, Société hôtelière lyon­naise d’investissements etc.). Fort de cette expéri­ence entre­pre­neuri­ale, Alex­is Caude décide en 2025 d’investir dans Valeur actuelles.

Pierre-Édouard Stérin, « la bête noire des médias de gauche »

Enfin, Pierre-Édouard Stérin est le troisième repre­neur de Valeurs actuelles. Véri­ta­ble « bête noire » des médias de gauche, le mil­liar­daire catholique souhaite lui aus­si depuis des années peser dans le paysage médi­a­tique français. Nous avions annon­cé en sep­tem­bre son intérêt pour le titre.

Il est notam­ment action­naire minori­taire de la société déten­trice de Cer­fia, compte d’actualité sur les réseaux soci­aux qui cumule près de 1,2 mil­lion d’abonnés sur X. Il est égale­ment action­naire du réseau Explore Media, qui se définit comme un média con­sacré à la « con­nais­sance » et qui rassem­ble plus d’un mil­lion d’abonnés sur YouTube.

Pierre-Édouard Stérin avait en out­re investi par le passé dans les médias en ligne Neo et Le Cray­on. Après son échec dans le rachat de l’hebdomadaire Mar­i­anne, il a donc finale­ment décidé d’opter pour Valeurs actuelles, un jour­nal cor­re­spon­dant davan­tage à ses valeurs libérales et conservatrices.

Alors que cer­tains jour­nal­istes soupçon­nent Pierre-Édouard Stérin de vouloir faire de Valeurs actuelles son nou­veau cheval de guerre dans la bataille cul­turelle droite/gauche, le trio d’investisseurs a déclaré dans un communiqué :

« Le rôle d’un édi­teur n’est pas d’influer sur les con­tenus, mais de don­ner à la rédac­tion les moyens d’exercer son tra­vail dans les meilleures con­di­tions pos­si­bles, dans le respect de la lib­erté d’expression et du pluralisme ».

De sur­croît, expliquent les repre­neurs dans leur com­mu­niqué, Pierre-Édouard Stérin sera « parte­naire minori­taire » et « ne siégera pas au con­seil d’administration » du journal.

Une dizaine de millions d’euros sur trois ans

Selon Le Figaro, le trio souhaite tourn­er Valeurs actuelles « vers l’entrepreneuriat, le pat­ri­moine » et, sur ces ter­rains, « don­ner la parole à de nou­veaux acteurs pour ouvrir le débat ».

Ils comptent égale­ment « mod­erniser les for­mats et les out­ils de pro­duc­tion en met­tant notam­ment l’accent sur la trans­for­ma­tion numérique ».

Sur le plan édi­to­r­i­al, les futurs pro­prié­taires enten­dent, « s’inscrire dans la ligne con­ser­va­trice défendue depuis juin 2023 par Tug­dual Denis, actuel directeur de la rédac­tion ». Ce dernier sera d’ailleurs main­tenu dans ses fonctions.

Ce rachat suf­fi­ra-t-il pour redress­er les ventes du mag­a­zine ? Ce dernier a en effet con­nu une baisse de 21,5 % entre 2024 et 2025 — pas­sant de 81 839 à 73 239 exemplaires.

Déjà en 2023, lorsque Geof­froy Leje­une quit­tait la direc­tion du jour­nal, les ventes s’étaient tassées, pas­sant d’environ 100 000 à 81 000 exem­plaires. Pour stop­per l’hémorragie, Ben­jamin La Combe, Pierre-Édouard Stérin et la famille Caude tablent sur un investisse­ment d’une dizaine de mil­lions d’euros sur trois ans.

Jean-Charles Souli­er

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