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Prisma Media : un plan de sauvegarde de l’emploi menace 54 postes

25 mai 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Prisma Media : un plan de sauvegarde de l’emploi menace 54 postes

Temps de lecture : 4 minutes

Le leader de la presse mag­a­zine française, Pris­ma Media, s’apprête à négoci­er un plan de sauve­g­arde de l’emploi visant 54 sup­pres­sions de postes. Ce plan, motivé par une baisse des revenus dig­i­taux, sus­cite inévitable­ment des tensions.

Pris­ma Media, numéro un de la presse mag­a­zine en France avec des titres comme Voici, Femme Actuelle, Télé-Loisirs et Geo, tra­verse une péri­ode de tur­bu­lences. Pro­priété de Viven­di, dont le groupe Bol­loré est l’actionnaire majori­taire, depuis 2021, le groupe dirigé par Claire Léost a annon­cé, lors d’un comité social et économique (CSE) excep­tion­nel le 19 mai 2025, un plan de sauve­g­arde de l’emploi (PSE). Celui-ci vise la sup­pres­sion de 54 postes, soit env­i­ron 7 % de ses 746 col­lab­o­ra­teurs, dont un tiers de jour­nal­istes. Ce plan, le troisième en qua­tre ans, inter­vient moins d’un an après une rup­ture con­ven­tion­nelle col­lec­tive (RCC) ayant con­duit au départ d’une trentaine de salariés.

Lectorat papier vieillissant, coût du papier mais aussi revenus digitaux trop faibles

La direc­tion invoque « des boule­verse­ments économiques majeurs » pour jus­ti­fi­er cette déci­sion. Out­re l’érosion con­tin­ue du lec­torat des mag­a­zines papi­er, Pris­ma Media fait face à un « phénomène inédit » : une baisse de ses revenus dig­i­taux depuis 18 mois, mal­gré des investisse­ments dans la tran­si­tion numérique. « Les mesures volon­taristes, comme la hausse des tar­ifs, n’ont pas suf­fi à enray­er la dégra­da­tion de notre com­péti­tiv­ité », explique la direc­tion. La perte du mag­a­zine Gala, ven­du au groupe Figaro en 2023 pour des raisons de con­cur­rence européenne, a aggravé la sit­u­a­tion. Ce titre représen­tait 10 % du chiffre d’affaires de 309 mil­lions d’euros en 2023 et une part encore plus sig­ni­fica­tive de la rentabilité.

Disparition de National Geographic version France

Les négo­ci­a­tions, lancées le 22 mai 2025 pour une durée de deux mois, s’annoncent ten­dues. Ini­tiale­ment, une nou­velle RCC était envis­agée en jan­vi­er, mais les syn­di­cats, jugeant ce dis­posi­tif insuff­isant, ont poussé pour un PSE, plus pro­tecteur pour les salariés. « Nous voulions que la direc­tion clar­i­fie son pro­jet de restruc­tura­tion, comme l’exige la loi », con­fie un représen­tant syn­di­cal. Le plan affectera à parts égales les rédac­tions et les fonc­tions tech­niques, avec 27 postes de jour­nal­istes et 27 postes non jour­nal­is­tiques visés. Par­mi les titres en dif­fi­culté, Nation­al Geo­graph­ic France, licence détenue par­tielle­ment par Dis­ney, cessera de paraître, tan­dis que Geo est égale­ment menacé.

Des reclassements dans le groupe Louis Hachette

La direc­tion promet de lim­iter les départs con­traints et mise sur des reclasse­ments au sein du groupe Louis Hachette, qui regroupe Pris­ma Media, les édi­tions Hachette, les médias Lagardère (Europe 1, Le Jour­nal du Dimanche) et l’enseigne Relay. Cepen­dant, l’ambiance est morose au siège de Gen­nevil­liers. « Il faut faire plus avec moins », déplore une salariée de longue date, tan­dis qu’un cadre évoque des « sup­pres­sions inévita­bles » dans les mar­ques rat­trapées par le numérique.

, Pris­ma Media a déjà vu 180 jour­nal­istes quit­ter ses rédac­tions en 2022 via la clause de ces­sion, un dis­posi­tif per­me­t­tant des départs indem­nisés lors d’un change­ment d’actionnariat. Mal­gré ces défis, le groupe reste rentable et pour­suit sa diver­si­fi­ca­tion, notam­ment dans le luxe avec Harper’s Bazaar et dans la jeunesse avec des titres comme Mini-Loup. Des syn­er­gies avec Hachette, notam­ment dans l’édition jeunesse, sont égale­ment développées.

Ce PSE, qui devrait être final­isé à l’automne, illus­tre les défis struc­turels de la presse mag­a­zine, con­fron­tée à la crise du papi­er, à la volatil­ité des revenus pub­lic­i­taires et à un marché dig­i­tal par­fois moins por­teur qu’espéré. Les salariés, eux, red­outent une nou­velle vague de départs for­cés, dans un con­texte où les efforts pour séduire un pub­lic plus jeune, via de nou­veaux pro­jets numériques, peinent à invers­er la tendance.

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