La transition vers le numérique s’accélère, grignotant la part des médias traditionnels (TV, radio, DVD, CD). En 2024, le numérique représente 39,7 % de la consommation mondiale, contre 28,6 % en 2019, selon PQ Media, marquant un basculement inéluctable.
Le numérique à 40% de consommation des médias en 2024
La révolution numérique poursuit son inexorable ascension, reléguant les médias traditionnels : télévision linéaire, radio, DVD et CD au second plan. Selon le cabinet d’analyses PQ Media, la part de consommation des médias numériques a atteint 39,7 % en 2024, contre 37,3 % en 2023 et seulement 28,6 % en 2019. Cette progression constante illustre un basculement culturel et technologique qui redessine les habitudes de consommation à l’échelle mondiale.
Marchés émergents et nouvelle génération
Cette transition n’est toutefois pas uniforme. Dans des marchés émergents comme la Chine ou l’Inde, où une large partie de la population n’a pas encore pleinement accès au numérique, les médias traditionnels conservent une forte emprise. En revanche, dans les onze marchés les plus avancés technologiquement, la consommation de médias numériques dépasse déjà les 50 %, portée par une adoption massive des smartphones, du haut débit et des tablettes. Ces outils, devenus omniprésents, transforment les usages, notamment chez les plus jeunes et contraignent les grands titres de presse à s’adapter à l’image du Figaro qui mise désormais de plus en plus sur son format web.
Patrick Quinn, PDG de PQ Media, souligne l’impact générationnel de cette mutation : « La génération IA, née à partir de 2025, sera exposée aux médias numériques dès le plus jeune âge. Les enfants maîtrisent ces appareils presque dès qu’ils savent marcher. ».
La télévision hertzienne et par câble en berne
Avec des taux de pénétration records des technologies numériques, les services de streaming supplantent progressivement la télévision hertzienne et par câble, tandis que les podcasts et les jeux mobiles séduisent un public toujours plus jeune. Les formats physiques, comme les DVD et les CD, ainsi que la radio traditionnelle, voient leur audience s’éroder à un rythme accéléré.
Ce basculement s’explique aussi par l’innovation constante dans les contenus numériques. Les plateformes de streaming, en proposant des « expériences personnalisées » et accessibles à tout moment, répondent mieux aux attentes des consommateurs que les grilles de programmes rigides des médias traditionnels. De plus, l’essor des podcasts et des contenus interactifs renforce l’attractivité du numérique, notamment auprès des générations connectées.
Si les médias traditionnels résistent encore dans certaines régions du monde, leur déclin semble inéluctable face à la flexibilité et à l’omniprésence du numérique.
Cette transformation, loin d’être un simple changement de support, redéfinit profondément le rapport à l’information et au divertissement, annonçant une ère résolument dématérialisée avec les risques que cela implique en matière d’archivage et de droits d’auteur notamment… Sans évoquer le risque de coupure de courant…
Rodolphe Chalamel